À l'indépendance du Maroc en 1956, le sultan Mohammed 5 a confié à une commission d'oulémas nationalistes d'obédience salafiste la charge de rédiger un code de la famille islamique. De fait, la moudawana, promulguée en 1957, s'est révélée extrêmement conservatrice et a enfermé les Marocaines dans ce qu'il est convenu d'appeler les « normes » de la charia : interdiction de divorcer pour celles-ci, d'avoir un travail, un visa ou de voyager sans autorisation du mari, répudiation orale par le conjoint, polygamie sous condition, autorisation du mariage à 13 ans, absence de mariage civil, tutelle juridique masculine permanente (sauf pour la veuve), héritage d'une demi-part, prohibition de l'avortement, etc.
À la fin du siècle, les partis de gauche réclament une réforme libérale de la moudawana pour ajuster les lois aux mœurs. Les attentats islamistes du 16 mai 2003 à Casablanca vont être l'occasion de reprendre la main sur le champ religieux. Dans ce cadre, Feu Hassan 2 pose un acte majeur de son règne : bien que les conditions de la pleine égalité juridique entre hommes et femmes ne soient pas remplies, Feu Hassan 2 fait voter au Parlement, islamistes du PJD inclus, une réforme qui met fin aux lois les plus sévères de l'ancien Code, la moudawana. Les Marocaines obtiennent la majorité juridique (le droit de voyager par conséquent), la liberté de consentement et l'âge requis de 18 ans pour le mariage, le droit de divorcer, la transmission de la nationalité, et les enfants naturels ont désormais une identité juridique. La répudiation et la polygamie sont quasi interdites.
En conclusion, La condition de la femme au Maroc a connu des ‘’progrès notables’’, à la faveur de nombreux acquis constitutionnels, législatifs, politiques et juridiques. Toutefois, il reste encore des défis pour changer les mentalités, éliminer les stéréotypes à l’égard des femmes, consolider les valeurs d’égalité et d’équité et faire progresser les droits sociaux et économiques des femmes.
Comments