TIKTOK, LA FACE CACHÉE DU HARCÈLEMENT EN LIGNE
- 17 avr.
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« TikTok » est une application de création de courtes vidéos, détenue par la société chinoise « ByteDance », lancée en 2018, qui jouit d’une grande popularité en Chine et dans le monde.
Au Maroc, où TikTok compte déjà près de 12,5 millions d’utilisateurs, les appels à une régulation plus stricte se multiplient, alimentant les débats sur les risques pour la santé mentale et le comportement des utilisateurs.
Le harcèlement, les discours haineux et la diffamation sur cette plateforme peuvent avoir de lourdes conséquences pour les victimes, allant de la perte de réputation à la stigmatisation sociale. On peut également parler de conséquences psychologiques et sociales avec la perte de confiance, les pensées suicidaires dans les cas graves voir l'anxiété et dépression jusqu'à l'isolement social.
Juridiquement, la question est complexe : comment la loi s’applique-t-elle dans un contexte où les auteurs de tels propos sont souvent anonymes, et où la portée de l’internet dépasse les frontières nationales ? Les réponses à ces questions se trouvent dans la législation marocaine qui tente d’équilibrer la liberté d’expression et la protection des individus contre les abus.
La loi n° 88-13 relative à la presse et à l’édition
La loi n° 88-13, adoptée en 2016, encadre la diffamation et les injures dans les médias, y compris sur Internet. Elle précise que la diffamation et l’injure sont des infractions pénales et que la personne diffamée peut porter plainte en justice. Cette loi couvre également les réseaux sociaux, les blogs et les sites web. Ainsi, toute publication diffamatoire sur un site internet ou un réseau social peut entraîner des sanctions contre l’auteur.
La loi sur les crimes informatiques (loi n° 03-07)
La loi n° 03-07 relative à la sécurité informatique, qui régit la cybercriminalité au Maroc, inclut des dispositions concernant la diffamation et les propos haineux en ligne. Elle sanctionne les actes de cyberharcèlement, la diffusion de fausses informations et les discours de haine. En vertu de cette loi, les auteurs de diffamation et de discours haineux peuvent être condamnés à des peines de prison et à des amendes importantes, selon la gravité des faits.
Lire aussi : Dénoncer le cyberharcèlement
Le Code pénal marocain
Le Code pénal marocain, dans ses articles 442 et suivants, prévoit des sanctions pénales en cas de diffamation, notamment la possibilité d’emprisonnement et d’amendes. En ce qui concerne les propos haineux, l’article 267 bis du Code pénal sanctionne les comportements incitant à la haine ou à la violence. Ainsi, un discours haineux sur Internet, visant à inciter à la discrimination ou à l’agression d’un groupe social, peut entraîner des sanctions pénales.
Les actions légales possibles pour les victimes
Les victimes de diffamation ou de propos haineux en ligne peuvent agir en justice pour défendre leur honneur et leur réputation. Elles peuvent saisir le tribunal compétent en déposant une plainte pour diffamation ou incitation à la haine. La procédure peut inclure l’identification de l’auteur des propos, l’obtention de preuves (captures d’écran, témoignages, etc.) et la présentation des faits devant le tribunal. Dans le cas où l’auteur est anonyme, il est parfois possible de procéder par la voie de la plainte contre X et de demander l’aide des autorités pour retrouver l’auteur.
Faire appel à un avocat spécialisé
Dans ces situations, il est fortement conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit des nouvelles technologies ou en droit pénal, qui pourra guider la victime dans ses démarches judiciaires. L’avocat peut aider à la collecte de preuves, à l’introduction de la plainte, et à la représentation devant les juridictions compétentes pour obtenir réparation.
Votre site Maroc-Patriotique et les personnes à l'initiative de ce projet ont eux aussi été la cible de calomnie et harcèlement alors que nous offrons un contenu gratuit aux marocains dans un objectif d'information et afin d'apporter des outils pour contrer la propagande qui vise à nuire aux intérêts du Maroc sur les plateformes en ligne. Maroc-Patriotique, ses fondateurs et ses soutiens ont été ciblé par une pratique de cyberharcèlement (doxxing) qui consiste à découvrir des informations personnelles d'une personne et à les publier en ligne pour harceler, menacer ou forcer les patriotes à abandonner la plateforme afin de préserver le giron familiale.
Ce qui est d’autant plus grave, c’est que ce harcèlement et ces campagnes de calomnie ne viennent pas toujours de l’extérieur. Trop souvent, ce sont des Marocains eux-mêmes qui s’y livrent – non pas par souci de défendre les intérêts du pays ou de contribuer à un débat constructif, mais par pur égoïsme, par rancune personnelle ou par soif de reconnaissance. Derrière des discours prétendument patriotes, ils masquent des intentions malsaines : manipuler la communauté, diviser les rangs, discréditer ceux qui agissent réellement pour le Maroc. Leur but n’est pas l’intérêt national, mais le règlement de comptes personnels. En agissant ainsi, ils affaiblissent notre front commun, salissent des réputations injustement, et offrent à nos adversaires le spectacle d’une communauté divisée. C’est une trahison morale, d’autant plus pernicieuse qu’elle se pare des habits du patriotisme.
Il est important de rappeler que les marocains résidents à l’étranger ne sont pas à l’abri de poursuites s’ils se livrent à des actes de harcèlement, de diffamation ou de calomnie sur les réseaux sociaux, y compris TikTok. En vertu des accords de coopération judiciaire et des mécanismes de droit international, les auteurs de cyberharcèlement peuvent être poursuivis, même depuis l’étranger, si les faits touchent des citoyens marocains ou portent atteinte à l’ordre public marocain. Nul ne peut se croire à l’abri derrière une frontière ou un pseudonyme : les lois marocaines sur la cybercriminalité et la diffamation s’appliquent également aux membres de la diaspora lorsqu’ils s’attaquent à des concitoyens ou à des institutions marocaines.
Face à la gravité des attaques dont nous avons été victimes, Maroc-Patriotique ne peut plus rester silencieux. Les campagnes de harcèlement et de diffamation qui nous visent depuis des mois, souvent orchestrées par une poignée d’individus sans aucune orientation patriotique, ne peuvent s’éterniser sans réponse. Nous avons été la cible d’accusations graves, infondées et malveillantes, dont le seul objectif est de discréditer notre engagement sincère au service du Maroc.
Ce harcèlement ne touche pas uniquement notre média, mais s’étend également à d’autres marocains et marocaines à l’initiative de projets, d’actions ou de contenus à forte portée patriotique, qui, comme nous, œuvrent pour l’intérêt du Royaume. Il est temps d’y mettre un terme.
Nous avons donc adressé une correspondance officielle aux hautes instances marocaines ce jeudi 17 avril 2025 pour dénoncer cette cabale organisée, qui, sous couvert d’anonymat ou de faux discours nationalistes, cherche à intimider, diviser et faire taire ceux qui défendent leur pays avec loyauté et responsabilité. Il est inacceptable que ces pratiques destructrices perdurent dans l’impunité. Cette démarche s’inscrit dans une volonté claire de justice, de protection et de cohérence nationale, afin que des mesures concrètes soient prises pour faire cesser ces attaques et protéger ceux qui agissent réellement pour le Maroc.
Le patriotisme ne se mesure pas au nombre de followers, mais à la responsabilité des actes posés – même à distance.
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