Avec ses vastes ressources naturelles et sa position stratégique, le Sahara a toujours été un point de tension majeur entre l’Algérie, qui dissimule ses prétentions par un soutien à l’autodétermination des peuples et le Maroc, qui en revendique la légitime propriété.
𝐋𝐚 𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐞𝐫𝐫𝐢𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐍𝐨𝐧 𝐀𝐮𝐭𝐨𝐧𝐨𝐦𝐞𝐬 (𝟏𝟗𝟔𝟑) :
En 1963, le Maroc avait demandé à ce que le territoire du Sahara occidental soit inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Il n’était alors pas encore fait mention d’un quelconque mouvements de libération.
𝐋𝐞𝐬 𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐑𝐚𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐢𝐞𝐬 (𝐀𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬 𝟔𝟎):
Les premiers rapports des Nations unies concernant le Sahara occidental, datant des années 60, ont mis en évidence l’existence de trois parties intéressées par la question du Sahara occidental et par son processus de décolonisation : le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie. À cette époque, le Polisario n’était pas encore constitué.
𝐋𝐚 𝐂𝐨𝐧𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐔𝐀 𝐚̀ 𝐀𝐝𝐝𝐢𝐬-𝐀𝐛𝐞𝐛𝐚 (𝟏𝟗𝟔𝟔) :
En 1966, lors de la conférence de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Addis-Abeba, 𝐥’𝐀𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞 𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐩𝐚𝐠𝐧𝐨𝐥𝐞 𝐚𝐮 𝐒𝐚𝐡𝐚𝐫𝐚 𝐨𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥. Cette position visait à contrer les revendications du Maroc sur ce territoire.
L’Algérie cherchait à obtenir un accès direct à l’océan Atlantique, ce qui aurait permis de développer des échanges maritimes commerciaux avec l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine.
𝐋𝐞𝐬 𝐀𝐦𝐛𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐆𝐞́𝐨𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞 :
Cette stratégie faisait partie des ambitions géopolitiques de l’Algérie, qui souhaitait également nuire à l’intégrité territoriale du Maroc. Les archives françaises, notamment celles du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), révèlent que l’Algérie a activement travaillé dans les coulisses de l’OUA pour influencer l’opinion africaine en faveur de ses intérêts économiques et stratégiques.
𝐋𝐚 𝐂𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐅𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐏𝐨𝐥𝐢𝐬𝐚𝐫𝐢𝐨 (𝟏𝟗𝟕𝟑) :
Il est important de noter qu’à cette époque, le Front Polisario n’existait pas encore. Ce mouvement Sahraoui a été créé en 1973 lors d’une assemblée à Tan-Tan. Le Polisario a mené sa première action armée contre l’armée espagnole le 20 mai 1973, il n’avait pas de velléités indépendantistes et il n’était pas encore question de se séparer du Maroc.
𝐋𝐞 𝐒𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞 𝐚𝐮 𝐅𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐏𝐨𝐥𝐢𝐬𝐚𝐫𝐢𝐨 :
L’Algérie a commencé à soutenir activement le Front Polisario qu’après sa création en 1973. 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢̂𝐭𝐫𝐚 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐫𝐚𝐛𝐞 𝐬𝐚𝐡𝐫𝐚𝐨𝐮𝐢𝐞 𝐝𝐞́𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 (𝐑𝐀𝐒𝐃) 𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐦𝐨𝐢𝐬 𝐚𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐬𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐥𝐚𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 le 27 février 1976.
𝐄́𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 :
Au fil des années, l’Algérie, qui avait initialement soutenu l’Espagne en 1966 pour contrer les revendications du Maroc, a également, de manière surprenante, apportée un soutien à Rabat.
Cela s’est manifesté lors du sommet de la Ligue arabe en octobre 1974, où Houari Boumediene a déclaré : « Nous sommes avec le Maroc pour la récupération de chaque parcelle de terre, y compris Sebta et Melilia. »
Cependant, moins d’un an plus tard, Boumediene fait volte-face, il change de position et soutien le Front Polisario, s’opposant ainsi plus frontalement au Maroc.
À la lumière des événements passés et d’autres beaucoup plus ressent, on comprend que l’Algérie ne se soucie guère de l’autodétermination des peuples, mais vise plutôt à poursuivre ses propres ambitions géopolitiques dans la région.