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ABDELKRIM EL KHATTABI

Abdelkrim El Khattabi, de son vrai nom Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi est né vers 1882 à Ajdir, au Maroc. Fils d’un juge du clan Ait Yusuf de la tribu Aït Ouriaghel, il devient l’icône des mouvements indépendantistes luttant contre le colonialisme. Il prendra la relève après la défaite de Mouha ou Hammou Zayani.


Abdelkrim El khattabi s’est instruit dans les zaouias ainsi que dans les écoles espagnoles avant d’intégrer l’université Al Qaraouiyine de Fès. Il part ensuite terminer ses études à l’Université de Salamanque en Espagne. Entre 1908 et 1915, il travaille comme journaliste au quotidien de Mellila.


En 1915, il est nommé Cadi Chef de Mellila. Et c’est à cette époque-là, qu’il commence son militantisme contre l’occupation espagnole. Et c’est en 1917, qu’il a été emprisonné après avoir dit que l’Espagne ne devrait pas s’étendre au-delà du territoire déjà occupé.

En 1919, El Khattabi sort de prison et revient à Ajdir, avec son frère, il commence à unir les tribus Rifaines dans une confédération tribale.


En 1921, les troupes espagnoles comment à s’approcher des secteurs inoccupés du Rif. Jugeant qu’il est nécessaire de le déclarer, Abdelkrim envoie à leur général nommé Manuel Fernández Silvestre un avertissement : s’ils franchissent le fleuve Amekran, il le considérerait comme un acte de guerre. Le général qui rit en prenant connaissance du message n’hésite pas à installer un poste militaire sur le fleuve. Le jour même, dans un après-midi comme un autre, les troupes d’El Khattabi ont marqué l’histoire, c’est la bataille d’Anoual. Le bilan est la mort de 179 militaires espagnols et la retraite du reste.


Fernández Silvestre, alors, décide de défier Abdelkrim. Mais malheureusement pour lui, ce dernier, n’est-ce qu’avec 3000 hommes d’ailleurs, arrive à vaincre l’Espagne – qui perd 16 000 soldats – à mettre la main sur 150 canons et 25 000 fusils et à faire des prisonniers par centaines. Une bataille sombre pour le prestige espagnol et une grande victoire pour la résistance nationale.


En effet, la bataille d’Anoual est la première défaite moderne de l’Espagne sur le sol africain.


En 1922, Abdelkrim proclame une sorte de République confédérée des Tribus du Rif, qu’il qualifie dans ses mémoires d’une sorte de « juntas » administrative locale.



En 1924, l’Espagne retire ses troupes dans ses possessions le long de la côte marocaine. La France, jugeant que laisser une autre puissance coloniale se faire vaincre constitue un grand danger sur sa position, décide d’intervenir dans le conflit.


Et c’est à partir de 1925, que Abdelkrim combat les forces françaises dirigées par Philippe Pétain à la tête de 200 000 hommes et une armée espagnole commandée par Miguel Primo de Rivera. Les armées françaises et espagnoles sortent du combat, qui a duré une année, victorieuses.


Après la menace de génocide, Abdelkrim se rend comme prisonnier de guerre, demandant à ce que les civils soient épargnés. Malheureusement, dès 1926, des avions des colonisateurs munis de gaz moutarde ont bombardé des villages entiers faisant des marocains du Rifs les premiers civils gazés massivement dans l’Histoire.


En 1926, Abdelkrim est exilé à la Réunion, où on l’installe d’abord jusqu’à l’année de 1929 au Château Morange, dans les hauteurs de Saint-Denis. Quelques années passent. Il devient habitant de la commune rurale de Trois-Bassins, dans l’ouest de l’île, où il achète des terres et construit une belle propriété. En mai 1947, ayant eu l’autorisation de s’installer dans le sud de la France, il embarque à bord d’un navire des Messageries Maritimes en provenance d’Afrique du Sud et à destination de Marseille avec 52 personnes de son entourage et le cercueil de sa grand-mère, le Katoomba.


Faisant escale à Suez, il réussit à s’échapper du bateau, et passe le reste de ses jours en Egypte. Puis après, il devient président du « Comité de libération pour le Maghreb arabe ».

En Egypte, Abdelkrim a reçu la visite du célèbre Che Guevara, malgré l’invitation marocaine de participer à l’édification du Maroc nouveau, El Khattabi refusa sous le prétexte que le Maroc n’était pas encore entièrement indépendant. En 1963 Abdelkrim El khattabi s’éteint au Caire, ou sa dépouille repose toujours.




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