Suite au référendum du 1er juillet 2011, le Maroc a adopté une nouvelle constitution qui consacre les droits de l’Homme tels que reconnus universellement et stipule la protection de ces droits, en prenant en considération leur universalité et leur indivisibilité.
La constitution marocaine a adopté l’ensemble des droits de l’Homme prévus dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, consacré la primauté des conventions internationales ratifiées par le Maroc sur la législation nationale et affirmé l’engagement du Maroc à harmoniser ces législations avec les dispositions de ces conventions.
Depuis l’accession au pouvoir de SM le Roi Mohammed 6, c’est une révolution dans les droits de l’Homme que le Maroc a connu, notamment avec l’instauration dès le début de l’Instance Equité et réconciliation, l’ouverture sur les ONG de défense des droits humains et leur attribution d’une place de choix au sein de la société et du paysage politique marocain.
Le Maroc paraphe et signe et adopte les conventions internationales en vigueur dans la défense des droits de l’homme, tous confondus. Le Maroc est devenu une figure de proue de la défense de certains droits, comme celui des enfants, des enfants militarisés et a fait un bond en avant pour les droits de la femme dès 2004 et encore à présent en 2024.
Le Maroc a été le premier pays à publier une déclaration des droits de l'homme conforme aux normes internationales en vigueur par le sultan Muhammad 3 bin Abdullah, qui a appelé l'Europe dans la déclaration de Meknès de 1777 à L'égalité entre les êtres humains.
Dans ce qui suit une énumération des droits garantis par la constitution, tels qu’ils sont classés par le texte fondamental :
L’égalité des droits : l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental…(article 19)
La non discrimination dans les droits : « bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, de l'handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit », (préambule).
Le droit à la vie : « Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit », (article 20)
Le droit à la sécurité de la personne : tous ont droit à la sécurité de leur personne, de leurs proches et de leurs biens. Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire national dans le respect des libertés et droits fondamentaux garantis à tous, (article 21)
Le droit de ne pas être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels, inhumains, dégradants ou portants atteinte à la dignité. La pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni par la loi (article 22) ;
Le droit à l’égalité devant la loi : La loi est l'expression suprême de la volonté de la nation. Tous, personnes physiques ou morales, y compris les pouvoirs publics, sont égaux devant elle et tenus de s'y soumettre… (article 6) ;
Le droit à un recours effectif devant la justice : l’accès à la justice est garanti à toute personne pour la défense de ses droits et de ses intérêts protégés par la loi (article 118) ;
Le droit de ne pas subir de détention arbitraire : « Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des formes prévus par la loi. La détention arbitraire ou secrète et la disparition forcée sont des crimes de la plus grande gravité et exposent leurs auteurs aux punitions les plus sévères » (article 23) ;
Le droit à la présomption d’innocence et à un procès équitable : la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable sont garantis (article 23) ;
Le droit à une vie privée : « Toute personne a droit à la protection de sa vie privée. Le domicile est inviolable. Les perquisitions ne peuvent intervenir que dans les conditions et les formes prévues par la loi. Les communications privées, sous quelque forme que ce soit, sont secrètes »… (article 24)
Le droit à la liberté de circulation : « est garantie pour tous, la liberté de circuler et de s'établir sur le territoire national, d'en sortir et d'y retourner, conformément à la loi »... (article 24)
Le droit de se marier et de fonder une famille : « La famille, fondée sur le lien légal du mariage, est la cellule de base de la société. L'Etat œuvre à garantir par la loi la protection de la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à garantir son unité, sa stabilité et sa préservation. Il assure une égale protection juridique et une égale considération sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale ».
Le droit à la propriété : « Le droit de propriété est garanti par la loi » Libre exercice du culte : « l'Islam est la religion de l'Etat, qui garantit à tous le libre exercice des cultes », (article 3)
La liberté de pensée, d’opinion et d’expression : « Sont garanties les libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes »… (article 25)
Le droit d’accès à l’information : « les citoyennes et les citoyens ont le droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et les organismes investis d'une mission de service public »…article 27
La liberté de réunion, de rassemblement, d’association et d’appartenance syndicale et politique : « sont garanties les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d'association et d'appartenance syndicale et politique »… (article 29)
Le droit à la participation à la gestion des affaires publiques : « sont électeurs et éligibles, tous les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques. La loi prévoit des dispositions de nature à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives. Le vote est un droit personnel et un devoir national »… (article 30)
La souveraineté appartient à la nation : « la souveraineté appartient à la nation qui l'exerce directement par voie de référendum et indirectement par l'intermédiaire de ses représentants. La nation choisit ses représentants au sein des institutions élues par voie de suffrages libres, sincères et réguliers », (article 2)
Le droit au travail, à la santé et à l’éducation : « L'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits :- aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat , à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes nationales immuables, à la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi, à l'accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un environnement sain, au développement durable », (article 31)
« L'enseignement fondamental est un droit de l'enfant et une obligation de la famille et de l'Etat », (article 32).
Le droit de prendre part à la vie culturelle : (…) « les pouvoirs publics œuvrent à la création des conditions permettant de généraliser l'effectivité de la liberté et de l'égalité des citoyennes et des citoyens, ainsi que de leur participation à la vie politique, économique, culturelle et sociale » article 6.
Outre ces droits, la nouvelle constitution met expressément en exergue les droits culturels à travers la reconnaissance explicite de l’amazighe, du Hassani, et des affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen. Le texte fondamental stipule la protection des droits catégoriels notamment les droits des femmes, des mères, des enfants, des personnes âgées et des personnes à besoins spécifiques. De même qu’elle punit le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et toutes les violations graves et systématiques des droits de l'Homme.
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