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AHMED BEN BELLA ET LE MAROC

  • il y a 5 jours
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Biographie Ahmed Ben Bella

Ahmed Ben Bella reste une figure incontournable de la lutte pour la libération algérienne et a occupé la présidence de la jeune République de 1963 à 1965, inscrivant indissociablement son parcours dans celui du pays.


Né le 25 décembre 1916, date d’ailleurs souvent remise en question en raison de l’imprécision des registres de l’époque dans la localité de Marnia, il grandit dans une famille de paysans d’origine berbère, venue du Maroc dans les premières décennies du XXᵉ siècle. C’est à Tlemcen qu’il suit sa scolarité secondaire.


Durant la Seconde Guerre mondiale, Ahmed Ben Bella sert sous l’uniforme français : d’abord comme tirailleur dans le 5ᵉ Régiment marocain nouant ainsi des liens fraternels avec de nombreux soldats marocains, puis il combat en Italie, notamment à Monte Cassino en 1943, participe à la libération de la France en 1944, et termine la guerre en Allemagne en 1945. Adjudant décoré de la Médaille militaire et cité à plusieurs reprises, il évolue aussi sur les terrains de football, disputant des matchs pour les Forces françaises libres et, selon certains témoignages, pour l’Olympique de Marseille.


Les événements tragiques de Sétif et Guelma en mai-juin 1945 le poussent à rejoindre le M.T.L.D. de Messali Hadj, puis à contribuer à la création de l’Organisation spéciale aux côtés de Hocine Aït Ahmed, structure clandestine dédiée à la préparation de l’insurrection. Arrêté et condamné à sept ans de détention, il s’évade en 1952 pour gagner Le Caire, où il œuvre, avec d’autres militants, à la préparation de la révolte qui éclate le 1ᵉʳ novembre 1954 sous la bannière du F.L.N. Capturé en octobre 1956 lors de l’interception d’un avion, sa détention en France fait de lui un symbole de la résistance algérienne.


Libéré au printemps 1962 à l’issue des accords d’Évian, il prend part au Congrès de Tripoli où il s’oppose au Gouvernement provisoire, puis revient triomphalement à Alger après les affrontements de l’été 1962. Nommé président du Conseil le 27 septembre, il organise les premières institutions de l’État et, après l’adoption d’une nouvelle Constitution, est élu président de la République en septembre 1963.


Orateur charismatique, il cherche à concilier les aspirations rurales et urbaines sous un projet de “socialisme algérien”, rapproche l’Algérie de l’URSS et de Cuba rencontrant Che Guevara en 1964 et défend un nationalisme arabe inspiré par Nasser, tout en minimisant le rôle de la composante berbère. Sa présidence est marquée par la guerre des sables contre le Maroc et la répression de soulèvements intérieurs, sans pour autant ternir son aura parmi de nombreux Algériens.


Le 19 juin 1965, il est renversé par un coup d’État conduit par son ministre de la Défense, le colonel Houari Boumediene, puis emprisonné quinze ans, en isolement, devenant le visage des libertés sacrifiées. Gracié en octobre 1980, il se réfugie en Suisse et fonde le Mouvement pour la démocratie en Algérie.


Au lendemain des émeutes d’octobre 1988, il rentre à Alger le 27 septembre 1990, prônant le dialogue avec les forces islamistes lors de la décennie noire. Soutien de Bouteflika en 1999, il se retire progressivement de la scène publique. En 2007, l’Union africaine le nomme président de son Groupe des Sages, puis il rejoint le comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine en 2009.


Ahmed Ben Bella s’éteint le 11 avril 2012 à Alger. L'Algérie décrète huit jours de deuil national. Il est inhumé le 13 avril au cimetière d’El Alia, dans le carré des Martyrs, tandis que l’aéroport international d’Oran porte désormais son nom.


Né de parents berbères originaires de la région de Marrakech émigrés en Algérie, Ben Bella a grandi dans une culture marocaine de langue et de tradition berbère.


On retiendra tous sa déclaration sur le conflit des frontières avec le Maroc : "Si nous devons accepter un cadeau du colonialisme, c’est celui des frontières."



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