Rabat
top of page

BOUALEM SANSAL CONDAMNÉ À 5 ANS FERME !

  • 1 juil.
  • 2 min de lecture
boualem sansal algérie france procès repression verdict

Cela fait 227 jours que Boualem Sansal, écrivain franco-algérien à la plume acérée, est emprisonné en Algérie. Arrêté le 16 novembre 2024, il attendait ce mardi 1er juillet l’issue de son procès en appel. Le verdict est désormais tombé : la justice algérienne a confirmé la peine de cinq ans de prison prononcée en première instance le 27 mars.


L’auteur est poursuivi pour des propos tenus en octobre 2024 dans un média français d’extrême droite, où il affirmait que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires historiquement marocains. Ces déclarations ont déclenché la colère du régime algérien, qui l’a poursuivi pour atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, atteinte à l’économie nationale, et détention de contenus menaçants pour la sécurité du pays.


Mais au-delà du procès, cette affaire s’est transformée en véritable crise diplomatique entre Paris et Alger. La reconnaissance par la France du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental avait déjà mis le feu aux poudres. L’affaire Sansal n’a fait qu’amplifier les tensions : expulsions de diplomates, restrictions de visas et gel des coopérations bilatérales s’en sont suivis.


Le 6 mai dernier, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution exigeant la libération immédiate de l’écrivain, appelant à conditionner tout rapprochement avec Alger au respect des droits humains. Plusieurs personnalités françaises se sont exprimées, dont Noëlle Lenoir, ancienne ministre et présidente du comité de soutien à Sansal, qui a dénoncé une justice « aux ordres du pouvoir politique ».



Ce mardi matin, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est montré réservé sur le sujet mais n’a pas caché son scepticisme face à une justice algérienne qualifiée de « soi-disant justice ». Depuis plusieurs mois, il défend une ligne dure, affirmant que la France ne peut plus accepter les humiliations diplomatiques répétées d’Alger.


Malgré les appels du président Emmanuel Macron à un « geste d’humanité » et l’intervention de l’écrivain Yasmina Khadra plaidant pour une libération à l’approche du 5 juillet, la justice algérienne a maintenu sa position.


Ce samedi 5 juillet, l’Algérie célèbrera le 63e anniversaire de son indépendance. Certains observateurs espéraient que le président Abdelmadjid Tebboune pourrait prononcer une grâce présidentielle à cette occasion. Mais cette hypothèse apparaît peu probable : la loi algérienne interdit toute grâce avant un délai de dix jours suivant un jugement. Autrement dit, aucune libération immédiate ne peut être légalement envisagée avant le 11 juillet.


La tension reste donc vive. D’autant plus qu’un autre Français, le journaliste Christophe Gleizes, a été condamné ce dimanche à sept ans de prison ferme, accusé de « propagande terroriste » et de « publications nuisibles à l’intérêt national ». Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé son « profond regret », assurant que ses services restaient mobilisés.


En confirmant la peine de Boualem Sansal, le régime algérien envoie un signal clair : ni la pression diplomatique, ni les appels à l’apaisement ne semblent aujourd’hui infléchir sa posture.

Comments


bottom of page