LES SEPT MANNES FINANCIÈRES QUI PORTENT LE MAROC EN 2025
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Le Maroc est entré en 2025 avec une économie renforcée et une trajectoire de croissance solide. Le PIB nominal 2025 est estimé entre 165 et 170 milliards USD, une fourchette construite exclusivement à partir de données officielles :
une croissance réelle prévue entre 3,8 % (OCDE, Perspectives Économiques 2024) et 4,4 % (FMI, World Economic Outlook 2024),
un bond de 4,8 % au premier trimestre 2025 selon le Haut-Commissariat au Plan,
une inflation stabilisée autour de 2,0 à 2,3 % d’après Bank Al-Maghrib,
un léger renforcement du dirham observé par l’Office des Changes.
L’application de la méthode nominale du FMI (croissance réelle + inflation + effet de change) permet ainsi de projeter un PIB supérieur aux 154 milliards USD de 2024, pour atteindre la fourchette de référence 165-170 milliards USD.
À partir de ce socle macroéconomique, les principales mannes financières du Maroc (les secteurs qui génèrent le plus de devises, de valeur ajoutée et d’emplois) peuvent être classées de manière rigoureuse :
1. L’industrie automobile
L’automobile reste la première manne du Royaume. Les statistiques officielles de l’Office des Changes indiquent 150,1 milliards de dirhams d’exportations en 2024, soit environ 15 milliards USD, représentant 27,8 % des exportations du pays. Le Ministère de l’Industrie confirme plus de 220 000 emplois directs et un taux d’intégration locale supérieur à 65 %, un niveau exceptionnel sur le continent. La filière contribue à 9 à 10 % du PIB 2025. Grâce à l’essor des écosystèmes Renault et Stellantis, au développement de la filière électrique et aux plateformes industrielles de Tanger Med et Kénitra, le Maroc vise la barre symbolique du million de véhicules produits en 2030.
2. Les remises des Marocains Résidant à l’Étranger
Les transferts MRE représentent la manne la plus stable de l’économie nationale. En 2024, ils ont atteint 117,1 milliards de dirhams (Office des Changes), soit 11,5 à 11,7 milliards USD, l’équivalent de 7 % du PIB, comme le confirme Bank Al-Maghrib dans son Rapport annuel. Ces flux, dont dépendent plus de 800 000 ménages, soutiennent directement la consommation interne, la stabilité financière et la résilience économique du pays. Le gouvernement encourage leur transformation progressive en investissements productifs via des dispositifs dédiés aux Marocains du monde.
3. Le tourisme
Le secteur touristique a signé une année historique en 2024, enregistrant 112,2 milliards de dirhams de recettes selon l’Office des Changes et 17,4 millions de visiteurs d’après le ministère du Tourisme. Il contribue à environ 7 % du PIB, chiffre consolidé par le WTTC. Le Maroc renforce son attractivité grâce à la diversification de son offre : tourisme culturel, désertique, sportif, médical. La dynamique créée par l'organisation de la CAN 2025 et la co-organisation de la Coupe du Monde 2030, qui prépare une nouvelle vague d’investissements renforce également l'attractivité touristique.
4. Les phosphates et dérivés
Le Royaume détient plus de 70 % des réserves mondiales de phosphate, selon le US Geological Survey, ce qui en fait un acteur incontournable de la sécurité alimentaire mondiale. L’OCP Group a réalisé 96,9 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2024, soit environ 9,6 milliards USD, représentant 6 % du PIB. Le groupe mise sur les engrais spécialisés, les fertilisants à haute valeur ajoutée, l’hydrogène vert, les énergies renouvelables et l’expansion des complexes industriels comme Jorf Lasfar. Malgré la volatilité des marchés, OCP demeure l’un des piliers industriels du Maroc.
5. L’agro-alimentaire
Selon l’Office des Changes, les exportations agro-alimentaires ont atteint 81,3 milliards de dirhams en 2024. L'agriculture demeure le premier réservoir d’emplois du pays, mobilisant 35 à 40 % de la main-d’œuvre selon l’HCP. La stratégie Génération Green 2020-2030, publiée par le ministère de l’Agriculture, accélère la modernisation de la production, la transformation locale, l’irrigation de précision et le développement des exportations premium. Malgré l’intensité des sécheresses successives, cette manne reste l’un des fondements humains et économiques du Royaume.
6. L’aéronautique
Le secteur aéronautique marocain a exporté 27,8 milliards de dirhams en 2024 selon l’Office des Changes, soit environ 2,5 à 2,8 milliards USD. Plus de 140 entreprises (GIMAS) opèrent dans la fabrication de composants, l’ingénierie, l’assemblage et la maintenance. Le secteur contribue à 1,5 à 2 % du PIB et ne cesse de monter en gamme grâce aux investissements de Safran, Boeing, Collins et aux zones industrielles spécialisées de Nouaceur et Midparc. Cette filière représente la vitrine technologique de l’industrie marocaine.
7. Le textile et l’habillement
Le textile constitue une manne historique. Les données officielles de l’Office des Changes indiquent 44 milliards de dirhams d’exportations en 2024, principalement vers l’Europe. Ce secteur emploie des dizaines de milliers de personnes et reste stratégique pour les régions industrielles de Casablanca, Tanger et Salé. Sa part dans le PIB varie selon les années, mais il demeure l’un des piliers industriels traditionnels du pays, soutenu par la montée des textiles techniques et de la confection à haute valeur ajoutée.
Au-delà de ces sept mannes principales, d’autres secteurs contribuent au dynamisme national (l’électronique, l’offshoring, les centres d’appels, le digital, les mines hors-phosphate et les services de transport) sans toutefois atteindre l’ampleur économique des mannes majeures précitées. Les sept mannes financières forment l’ossature stratégique de l’économie marocaine en 2025. Elles reposent intégralement sur des chiffres issus d’organismes officiels du Royaume (HCP, Office des Changes, Bank Al-Maghrib, ministères sectoriels, OCP, GIMAS) et d’institutions internationales reconnues (FMI, OCDE, USGS, WTTC). Ensemble, elles confirment la montée en puissance du Maroc vers une économie intégrée, compétitive et résiliente, capable de renforcer sa souveraineté et de se projeter comme un acteur régional majeur.











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