CAN 2025, POURQUOI L’ALGÉRIE RENONCE À SON STAGE AU MAROC
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Ces derniers jours, plusieurs médias algériens ont affirmé que la sélection nationale ne viendrait finalement pas effectuer son stage d’avant-CAN 2025 au Maroc. Le motif avancé serait que certains stades marocains « ne seraient pas prêts ». Une explication qui interroge, tant elle contredit les faits établis et le calendrier officiel de préparation de la compétition.
Le Maroc dispose aujourd’hui de six grands stades entièrement neufs ou rénovés, Casablanca, Tanger, Marrakech, Agadir, Fès et Rabat, tous homologués par la CAF et la FIFA. Ces infrastructures accueillent régulièrement des compétitions africaines, des regroupements internationaux et de nombreux clubs étrangers. Aucun incident majeur, aucune restriction technique et aucune alerte institutionnelle n’ont été signalés concernant leur disponibilité pour la période précédant la CAN.
Certes, le stade de Tanger a connu récemment un épisode d’infiltration d’eau lors de fortes pluies, lié aux finitions d’étanchéité encore en cours. L’événement a été isolé et n’a affecté ni son homologation CAF/FIFA, ni sa capacité à accueillir des matchs ou des entraînements dans des conditions optimales.
Pourtant, plusieurs articles algériens décrivent ce même stade comme un « site non conforme », un « complexe non opérationnel » ou même un « terrain inadapté au haut niveau ». D’autres parlent de pelouse « non entretenue » ou suggèrent des thèses de « sabotage ». Ces descriptions ne correspondent pas à la réalité. Les stades mis à disposition des délégations étrangères sont toujours sélectionnés parmi les infrastructures finalisées, testées et approuvées. Les complexes encore en finition, lorsqu’il y en a, ne sont tout simplement pas retenus. Toutes les fédérations ayant déjà effectué un stage au Maroc connaissent cette règle.
Cette contradiction apparaît d’autant plus flagrante que, ces dernières semaines, plusieurs grandes sélections africaines ont disputé leurs matchs officiels dans ces mêmes installations, sans signaler la moindre anomalie. La CAF n’a émis aucune réserve non plus.
Pour comprendre cette situation, il faut la replacer dans un contexte plus large. Ces dernières années, l’Algérie a traversé de nombreuses difficultés liées à l’état de ses infrastructures sportives. Les épisodes sont connus : pelouses impraticables ou dégradées lors du CHAN 2023, dénonciation publique par Djamel Belmadi en 2021 des champignons apparus sur la pelouse de Blida, polémique d’Oran-Zabana où un barbecue avait été allumé sur le gazon fraîchement posé, ou encore l’effondrement partiel d’une structure au stade du 5-Juillet en juin 2025, qui avait relancé le débat sur la sécurité dans les enceintes sportives.
Un autre élément éclaire cette décision : le retrait soudain de la candidature algérienne à l’organisation de la CAN 2025, annoncé le 26 septembre 2023, la veille du vote de la CAF. Ce retrait tardif avait été largement interprété comme la reconnaissance implicite de la supériorité du dossier marocain, sur le plan des infrastructures, de la logistique, des normes et de l’expérience organisationnelle.
Dans ce contexte, il aurait été difficile, symboliquement, d’assumer publiquement un stage préparatoire dans un pays dont les capacités sont régulièrement saluées par les instances africaines.
Renoncer au stage au Maroc permet ainsi d’éviter une comparaison directe, à quelques mois seulement de la compétition. Tout indique que cette décision relève davantage de considérations politiques et symboliques que d’une quelconque indisponibilité des infrastructures marocaines.
Pendant ce temps, le Maroc poursuit ses préparatifs avec sérieux : stades opérationnels (à quelques finitions près), homologués, déjà en service et testés lors de multiples événements majeurs. Tout montre que la CAN 2025 se déroulera dans des conditions exemplaires, conformes aux standards de la CAF et aux ambitions du Royaume en matière d’organisation sportive.
La décision algérienne de se replier sur Sidi Moussa doit donc se lire non comme la conséquence de prétendues lacunes marocaines, mais comme une stratégie interne visant à éviter une comparaison dont l’issue serait prévisible. Le Maroc, lui, avance, et les supporters algériens établis en Europe ne s’y trompent pas, puisqu’ils se sont rués sur les billets pour supporter leur équipe… au Maroc.











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