RETOUR DU HIRAK, L’ALGÉRIE AU BORD DE L’IMPLOSION
- 8 août
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Dernière mise à jour : 9 août

Depuis plusieurs semaines, un vent de contestation reprend de la force en Algérie. Le Hirak, mouvement populaire né en 2019 pour réclamer la fin d’un système autoritaire et corrompu, connaît aujourd’hui un regain d’activité. Les raisons sont multiples : répression accrue, misère sociale, corruption endémique, muselage des libertés et absence de perspectives pour la jeunesse.
L’Algérie est officiellement un État riche en ressources naturelles, avec d’immenses réserves de gaz et de pétrole. Pourtant, ces richesses ne profitent pas à la population. L’économie, largement dépendante des hydrocarbures, est minée par une mauvaise gestion chronique et un détournement massif des fonds publics. Les indicateurs sociaux sont au rouge : chômage massif des jeunes, inflation galopante, infrastructures en délabrement.
Le phénomène des harragas, ces jeunes qui prennent la mer au péril de leur vie pour rejoindre l’Europe, atteint des niveaux alarmants. Les chiffres officiels européens confirment que l’Algérie est l’un des pays qui envoie le plus de migrants clandestins vers le vieux continent. Cette fuite massive traduit un désaveu total envers un régime incapable d’offrir un avenir à ses citoyens. Pour beaucoup, quitter l’Algérie n’est plus un choix, mais une question de survie.
Les lois récentes restreignant la liberté d’expression et d’association s’inscrivent dans une stratégie claire : neutraliser toute contestation. Journalistes, militants, avocats, blogueurs… tous peuvent être arrêtés pour des propos jugés "hostiles à l’État". Les réseaux sociaux sont étroitement surveillés, les manifestations réprimées même lorsqu'il s'agit de soutenir la cause palestinienne. Le pouvoir tente d’étouffer la colère populaire en multipliant les arrestations préventives.
Officiellement, les autorités affirment que "tout va bien" et que l’Algérie est "stable". Dans la réalité, les tensions sociales et économiques placent le pays au bord de l’implosion. Les discours officiels ne suffisent plus à masquer la fracture entre un pouvoir verrouillé et un peuple en quête de dignité.
Malgré la répression, le Hirak renaît. Les appels à manifester se multiplient, portés par une jeunesse connectée et déterminée. Le régime, affaibli par ses contradictions, ne pourra éternellement contenir cette vague. Dans l’histoire des peuples, il arrive toujours un moment où la peur change de camp.











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