TINDOUF, ENFANTS UTILISÉS COMME ARMES DE PROPAGANDE
- 15 août
- 4 min de lecture

Des associations marocaines établies en Italie tirent la sonnette d’alarme : derrière les sourires d’enfants amenés pour des « vacances de paix » en Europe, se cache une opération cynique de propagande orchestrée par Alger et son bras armé, le Polisario. L’affaire, révélée par Al Ahdath Al Maghribia et relayée par plusieurs médias, dévoile un système où des mineurs des camps de Tindouf sont exploités comme outils politiques, sous couvert d’hospitalité humanitaire.
Selon les associations marocaines, plus de soixante enfants ont été transférés cet été en Italie depuis les camps de Tindouf, situés sur le sol algérien mais administrés par le Polisario. Présentés comme des « Sahraouis » porteurs d’un message de paix, ces enfants se sont retrouvés à participer à des événements organisés par des élus locaux acquis à la rhétorique séparatiste. Les documents de voyage ayant permis ce transfert ont été délivrés par les autorités algériennes, confirmant l’implication directe du régime algérien dans cette manœuvre. Certaines régions italiennes, comme la Toscane, le Latium et l’Émilie-Romagne, ont été ciblées pour ces opérations, profitant de relais politiques favorables à la propagande anti-marocaine.
Sous couvert d’une action humanitaire, cette initiative viole de nombreux principes consacrés par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE), ratifiée aussi bien par l’Algérie que par l’Italie. Les mineurs sont utilisés comme instruments d’un conflit politique qui les dépasse, sans consentement éclairé ni encadrement neutre. Pire encore, les enfants des camps de Tindouf, population considérée par plusieurs ONG comme « la seule au monde privée de ses droits les plus élémentaires », sont régulièrement privés de liberté de circulation, d’état civil reconnu et de perspectives éducatives libres. Des rapports internationaux font également état de cas d’endoctrinement idéologique et, dans certains cas, de formation paramilitaire dès le plus jeune âge.
Ce type d’initiative rappelle le programme espagnol dit “Vacaciones en paz”, qui consistait à accueillir des enfants des camps de Tindouf dans des familles d’accueil pour leur offrir un répit face à la chaleur estivale. Si l’idée initiale pouvait avoir un aspect humanitaire, elle a progressivement été détournée par le Polisario et ses soutiens, qui y ont vu une opportunité de promouvoir leur discours séparatiste sur le sol européen. Aujourd’hui, le schéma se reproduit en Italie, mais avec un habillage communicationnel plus élaboré : on parle désormais d’« ambassadeurs de la paix » alors qu’il s’agit de porte-voix involontaires d’une cause politique.
Face à cette situation, plusieurs associations marocaines ont interpellé les autorités italiennes, notamment les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, du Travail et de la Justice. Elles demandent :
La protection immédiate de ces mineurs contre toute instrumentalisation.
L’arrêt de ces programmes de « vacances » lorsque leur finalité est politique.
Une enquête sur le rôle joué par certaines collectivités locales italiennes dans la diffusion de la propagande algérienne.
Maroc-Patriotique s’associe pleinement à cette démarche et a, de son côté, adressé un courrier officiel aux autorités italiennes afin de les sensibiliser à la gravité de cette instrumentalisation, de rappeler les obligations internationales de l’Italie en matière de protection de l’enfance et d’appeler à des mesures fermes pour mettre un terme à ce détournement d’actions humanitaires.

Au-delà du cas italien, cette affaire pose une question plus large : comment la communauté internationale peut-elle tolérer que des enfants vivant dans des conditions déjà précaires soient utilisés comme pions dans un conflit régional ? L’ONU, l’Union européenne et les organisations de défense des droits de l’enfant disposent de mécanismes de contrôle, mais leur inertie face aux agissements du Polisario et de l’Algérie interroge. Pour le Maroc, cette exploitation n’est pas seulement une atteinte aux droits de l’enfant : elle constitue un affront à la dignité humaine et un obstacle à toute solution pacifique et juste dans la région.
Ce que le régime algérien présente comme un geste d’hospitalité n’est en réalité qu’un écran de fumée. Derrière les sourires figés sur les photos de ces enfants en Europe se cache la dure réalité d’une jeunesse séquestrée, endoctrinée et utilisée comme levier diplomatique. L’Italie, et plus largement l’Europe, doivent ouvrir les yeux sur cette instrumentalisation et agir pour que les enfants de Tindouf soient enfin vus comme ce qu’ils sont : des victimes, et non des outils de propagande.
Sources officielles et institutionnelles
HCR – Plan opérationnel Algérie (2024) : décrit les conditions de vie des réfugiés sahraouis, incluant la vulnérabilité particulière des enfants dans les camps de Tindouf.
HCR – Rapport des résultats annuels 2024 (Algerie) : décrit les conditions de vie difficiles dans les camps de Tindouf (chaleur extrême, insécurité alimentaire, malnutrition infantile...).
Fiche d’information UNHCR Algérie – janvier 2024 : présente les acteurs opérationnels dans les camps (UNHCR, UNICEF, WFP...), les populations vulnérables, les mécanismes de coordination humanitaire.
UNHCR – Mise à jour régionale Moyen‑Orient et Afrique du Nord (MENA) – octobre 2024 : illustre l’engagement de l’UNHCR dans les camps, y compris à Tindouf, dans le cadre du Plan de réponse sahraoui 2024‑2025.
UNHCR – Mise à jour régionale MENA – mars 2025 : mentionne l’assistance en cours aux Sahraouis dans les camps près de Tindouf.
UNHCR – Compte-rendu sommaire Conseil Exécutif (EC/75/SC/SR.5) – mars 2024 : soulève la militarisation des camps et les inquiétudes du Maroc face à cette situation contraire au mandat humanitaire.
UNHCR – Besoins critiques de financement dans la région MENA – octobre 2024 : chiffres sur la population sahraouie (173 600 estimés), et les besoins non couverts (scolarisation, documentation...).
UNHCR – Résumé de la session Conseil Exécutif (EC/75/SC/CR.12) – septembre 2024 : mentionne le montant estimé nécessaire pour répondre aux besoins des réfugiés sahraouis et alerte sur leur situation.
UNRIC (UE) – Souligne l’isolement, l’insécurité alimentaire (88 %) et les difficultés de développement dans les camps de Tindouf.
Human Rights Watch (2014) – décrit les restrictions de liberté de circulation, la dépendance à l’aide, et la vulnérabilité des enfants dans les camps de Tindouf.
Union européenne – Question écrite E‑004803/2020 au Parlement européen : interpelle la Commission sur l’exploitation des enfants par le Polisario dans les camps de Tindouf.
Conseil des droits de l’homme (ONU) – A/HRC/56/NGO/41 (juin 2024) : évoque de sérieux abus, y compris le recrutement et l’usage d’enfants-soldats dans les camps de Tindouf.
Commentaires