48,9 % DE MAROCAINS MALADES MENTAUX ?
- 14 juil.
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Depuis quelque temps, des voix algériennes actives sur les réseaux sociaux se plaisent à brandir un chiffre isolé pour tenter de diffuser une autre propagande au sujet des marocains : 48,9 % de Marocains seraient atteints de troubles psychologiques. Le chiffre, bien réel, est tiré d’une déclaration faite en toute transparence par le ministre marocain de la Santé, Amine Tahraoui, en 2023. Or, sorti de son contexte et utilisé de manière propagandiste, ce pourcentage est détourné de son sens initial pour laisser croire que la moitié des marocains seraient « fous ». Une tentative grossière de désinformation que nous allons démonter avec rigueur.
D’abord, il est essentiel de rappeler que ce chiffre fait référence à la proportion de personnes ayant souffert, à un moment de leur vie, d’un trouble psychologique, au sens large : anxiété, stress, dépression, burn-out, troubles du sommeil, etc. Ces troubles, souvent temporaires, sont universels. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même affirme que 1 personne sur 4 dans le monde connaîtra un trouble psychologique au cours de son existence. Dans les pays industrialisés, les chiffres sont même plus élevés : 57,4 % aux États-Unis, environ 50 % en France, 46 % au Canada. Le Maroc, avec ses 48,9 %, s’inscrit donc pleinement dans la moyenne mondiale, ni plus ni moins.
Contrairement à d’autres états qui préfèrent cacher leurs chiffres comme l'Algérie, le Maroc choisit de faire preuve de transparence et de responsabilité, en intégrant la santé mentale dans sa stratégie nationale de santé publique. Un plan national dédié a été lancé, des unités psychiatriques ont été intégrées dans les hôpitaux universitaires, et des campagnes de sensibilisation ont vu le jour pour briser les tabous. Cette approche humaine, moderne et lucide mérite d’être saluée, et non déformée.
Face à cette réalité équilibrée, les attaques algériennes paraissent d’autant plus décalées lorsqu’on examine de près la situation de la santé mentale en Algérie, telle que rapportée par des institutions fiables comme l’OMS ou des études publiées dans des revues scientifiques. L’Algérie fait face à une véritable crise structurelle de santé mentale : le pays ne compte que 1,43 lits pour 10 000 habitants, 1,13 psychiatres pour 100 000 habitants, et 6,44 infirmiers spécialisés pour le même ratio. Ces données alarmantes traduisent un manque criant d’infrastructures, de personnel et de volonté politique.
En 2009, la capacité d’accueil des hôpitaux psychiatriques ne dépassait pas les 7 000 lits pour tout le pays, alors que la population dépassait les 44 millions d’habitants. Les zones rurales sont encore plus délaissées : les patients doivent parcourir des centaines de kilomètres pour espérer consulter. Quant aux enfants et aux femmes, ils figurent parmi les grandes victimes de ce système défaillant, leurs troubles étant souvent ignorés ou mal diagnostiqués. Le tout dans une société où les troubles psychiques sont fortement stigmatisés, aggravant l’exclusion et le non-recours aux soins. La pénurie de personnel est telle que les consultations sont souvent expéditives et les patients chroniques livrés à eux-mêmes. La fuite dans la drogue, l’alcool ou l’exil sont autant de symptômes d’un mal nié par l’État. Car reconnaître l’existence d’une telle détresse, ce serait admettre l’échec global : celui du modèle social, économique et identitaire imposé depuis 1962.
Ainsi, au lieu de se réjouir des chiffres du voisin ou de les détourner à des fins politiques, il serait plus utile et plus responsable que certains acteurs algériens se penchent sur les défis sanitaires de leur propre pays. Le Maroc, loin d’être un cas isolé, fait face à des problématiques similaires à celles des grandes nations, mais choisit de les traiter frontalement, sans peur ni honte. La santé mentale n’est ni une faiblesse, ni un tabou, mais une composante essentielle de la santé publique. Et dans ce domaine, comme dans d’autres, les faits parlent d’eux-mêmes.
Mais que tente de cacher le régime algérien ? L’Algérie fait face à une crise silencieuse mais profonde : celle de la santé mentale. Derrière les apparences d’un état centralisé et d’un système de santé prétendument « souverain », se cache un tableau sombre, où les souffrances psychiques d’une large partie de la population sont systématiquement minimisées, voire invisibilisées.
À première vue, les chiffres officiels peuvent paraître rassurants. Selon les déclarations d’autorités algériennes, seuls 4 à 5 % de la population souffriraient de troubles psychiatriques nécessitant une prise en charge. Mais ce chiffre ne reflète en réalité qu’une fraction des malades visibles : ceux qui arrivent jusqu’aux maigres structures hospitalières psychiatriques. Ce que l’état algérien ne dit pas, c’est qu’il ne dispose ni d’enquête nationale sérieuse conforme aux normes de l’OMS, ni de base scientifique permettant d’évaluer correctement l’ampleur du phénomène.
À l’échelle internationale, les études les plus rigoureuses menées aux États-Unis, en Europe ou même au Liban révèlent que 35 à 50 % des populations souffrent ou ont souffert d’un trouble psychique au cours de leur vie : anxiété, dépression, troubles de l’humeur, addictions, stress post-traumatique… Autrement dit, 1 personne sur 2 dans certains pays. Ce n’est pas une spécificité occidentale : il s’agit d’une constante mondiale. Il serait donc illusoire de croire que l’Algérie, pays marqué par des décennies de guerre, de répression politique, de chômage massif, d’exode, de fracture identitaire et de déracinement culturel, en soit miraculeusement épargnée.
Et puis surtout, comment peut-on sérieusement croire qu’un pays comme le Maroc où "la moitié de la population serait folle", selon la propagande algérienne, puisse en réalité être en pleine industrialisation, attirer les investissements, moderniser ses infrastructures, devenir un acteur régional clé et se préparer à accueillir l’un des plus grands événements sportifs de la planète : la Coupe du monde 2030 ? Le Maroc ne se contente pas de faire face à ses défis, il avance et rayonne.
Le mensonge sur la santé mentale en Algérie n’est pas anodin : il participe de cette stratégie plus large de manipulation statistique à laquelle le régime algérien est coutumier. Comme pour le chômage, la pauvreté, ou même la démographie, le régime algérien construit une fiction chiffrée destinée à rassurer l’opinion intérieure… et à dissimuler la faillite devant le monde.
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