À QUI APPARTIENT VRAIMENT LE CAFTAN ?
- 28 juin
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Le caftan est une tenue traditionnelle marocaine confectionnés avec une grande attention aux détails, utilisant des tissus somptueux, des broderies élaborées et des ornements sophistiqué, il remonte à l'époque des Almohades régnant au 13e siècle sur le Maroc, une grande partie de l'Afrique du Nord et de la péninsule ibérique.
Différents Types de caftan :
Caftan Ntaa, caftan de salé, caftan bahja, caftan jawhara, caftan mimouna, caftan khrib, caftan de Rabat, caftan khanjar, caftan d'oujda, caftan hajj omar kesswa kbira, caftan tarz el fassi mansouria, caftan makhzani takchita, caftan zwak el m3allem.

Au XIIe siècle, sous l'État almohade, les sultans marocains recherchaient une robe majestueuse à la hauteur de leur statut. La ville de Fès, considérée comme la première ville industrielle du monde à l'époque, abritait des usines de tissage, produisant notamment le Caftan marocain. Léon l'Africain décrit Fès comme un centre florissant avec des maisons de tisserands, des usines de blanchiment des fils, et bien plus encore.
Le Caftan du XIIe siècle arborait des couleurs sombres, des manches courtes, souvent accompagnées d'une pièce de laine noire appelée burnos. Il était porté avec une djellaba, et les hommes ajoutaient un dôme ou un couvre-chef pour se protéger du froid.
Habits des Sultans Mérinides et des Femmes: À l'époque mérinide, le Caftan devint l'habit des sultans par excellence. Au XVe siècle, durant l'ère wattaside, il se transforma en vêtement féminin à Fès. Léon l'Africain décrit les vêtements féminins de l'époque et l'utilisation des Caftans lors des mariages.

À l'époque alaouite, rois et sultans accordaient une grande importance à leur apparence. Le Caftan faisait partie intégrante de leur garde-robe pour les événements royaux. Les sultans alaouites conservaient même des Caftans dans des boîtes en bois.
Évolution du Caftan au Fil des Siècles: Au XVIIe siècle, les Caftans féminins étaient amples, en laine ou en velours, couvrant le corps et ornés de broderies en fils d'or. Ils étaient associés à de larges ceintures en soie et en or, portés par les mariées lors des cérémonies.
Au XVIIIe siècle, les Caftans féminins atteignaient la cheville et s'ouvraient uniquement sur le côté. Au XIXe siècle, les Caftans traditionnels des femmes étaient exposés dans les musées, avec des détails tels que des boutons "aqqad" et des ceintures en brocart.
Le Caftan Marocain en Cadeau aux Réfugiés Algériens: En 1830, lors de l'occupation française de l'Algérie, plus de 700 Algériens ont fui au Maroc. Le sultan marocain Abd al-Rahman ibn Hisham a ordonné que chaque Algérien reçoive un Caftan marocain, les accueillant ainsi dignement dans la société marocaine.

Ainsi, le Caftan marocain a transcendé les frontières, devenant un symbole d'hospitalité et d'intégration.
Un Héritage Vivant: A travers les époques, le Caftan marocain a évolué, mais son rôle en tant que symbole culturel et vestimentaire est resté constant. Des sultans aux mariées, des événements royaux aux cadeaux pour les réfugiés, le Caftan marocain continue de tisser son histoire dans le tissu riche de la culture marocaine.
Ibn Tumart, fondateur du mouvement Almohade, se rendit à Bagdad, alors sous domination Abbasside, afin d'étudier auprès du philosophe Perse Abû Hamid Al-Ghazâlî. À la vue de son costume, le philosophe sut qu'Ibn Tumart était un étranger.

Tentatives d'appropriation
Clarification sur le statut du Caftan dans les inscriptions UNESCO :
Contrairement à certaines affirmations diffusées par des sites institutionnels ou reprises par des outils d'IA, le caftan n'a pas été inscrit par l'Algérie à l'UNESCO en 2024.
L'Algérie a inscrit à l'UNESCO un élément en 2024 qui est Le costume féminin de cérémonie dans le Grand Est de l'Algérie : savoir-faire associés à la confection et à la parure de la "Gandoura" et de la "Melehfa" et il n'y a aucune mention du caftan dans le titre ni comme élément central inscrit.
Le Maroc quant à lui, a déposé un dossier pour l'année 2025 : Caftan marocain : art, traditions et savoir-faire et qui sera inscrit en décembre 2025.
La règle UNESCO sur les inscriptions multiples : L'UNESCO interdit la double inscription d'un même élément culturel immatériel sous différents noms par plusieurs États. Un élément inscrit par un État ne peut être repris par un autre sauf si un dossier commun est présenté. Si l'Algérie avait inscrit le Caftan en 2024, l'UNESCO aurait donc refusé la simple proposition du dossier marocain en 2025.
Exemple : le Maloya est inscrit par la France (La Réunion) depuis 2009. Aucun autre pays ne peut en revendiquer une inscription indépendante.
Clarification sur les sources trompeuses : certains sites gouvernementaux comme certains embrassades algériennes ont publié des formulations erronées ou ambiguës, affirmant que le caftan était inscrit. Ces affirmations ne sont pas conformes à la fiche officielle de l'UNESCO.
Conclusion Le caftan n'a pas été inscrit par l'Algérie. Le Maroc a déposé une candidature propre et recevable.
Le Maroc, terre de culture et d’hospitalité, rayonne une fois de plus face aux manœuvres désespérées. Vive le caftan, fierté nationale et symbole éternel de l’authenticité marocaine !" 🇲🇦❤️💚