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EXPO 2025 D’OSAKA, QUAND L’ALGÉRIE DÉFORME UNE MÉDAILLE EN “RECONNAISSANCE CULTURELLE”

  • 16 oct.
  • 3 min de lecture
EXPO 2025 D’OSAKA, QUAND L’ALGÉRIE DÉFORME UNE MÉDAILLE EN “RECONNAISSANCE CULTURELLE”

Depuis quelques jours, plusieurs médias algériens diffusent une information aussi flatteuse que trompeuse : selon eux, l’Algérie aurait remporté à l’Expo universelle d’Osaka 2025 une « médaille d’argent » qui consacrerait la « reconnaissance du Japon pour le zellige algérien ». Une affirmation qui, une fois confrontée aux faits, révèle une manipulation typique de la machine médiatique de propagande algérienne.


L’Expo universelle d’Osaka 2025, organisée sous le thème “Concevoir la société du futur pour nos vies”, a réuni près de 165 pays et 7 organisations internationales. Chaque pavillon y présente un projet autour de l’innovation, de la culture et de la durabilité. Mais contrairement à ce que prétendent les médias de propagandes algériens, l’événement n’est pas un concours d’identité culturelle : c’est une exposition internationale régie par le Bureau International des Expositions (BIE), basé à Paris, qui fixe des critères précis d’évaluation.



Lors de la cérémonie dite “BIE Day Awards”, un jury international composé de neuf experts indépendants décerne 45 prix (or, argent, bronze) et 4 prix de durabilité. Ces distinctions concernent exclusivement les domaines suivants :


  • Architecture et paysage (pour les pavillons auto-construits),

  • Design d’exposition,

  • Développement du thème,

  • Durabilité environnementale.


Autrement dit, ces prix saluent la conception technique, esthétique et organisationnelle des pavillons, et non une “reconnaissance patrimoniale” d’un élément culturel.


Or, la presse algérienne, fidèle à son habitude d’enflure nationaliste, a transformé un prix technique, “médaille d’argent du design extérieur”, en une consécration historique du “zellige algérien”. Or, aucun communiqué du BIE, ni du comité japonais d’Expo 2025, ne fait mention d’un quelconque “zellige algérien” ni d’un lien entre cette distinction et un patrimoine culturel spécifique.


Le zellige marocain, savoir-faire ancestral transmis depuis des siècles, est reconnu par l’UNESCO comme un élément central de l’artisanat marocain, notamment à travers l’inscription du savoir-faire de la poterie de Fès au patrimoine immatériel de l’humanité. Né à Fès au Xe siècle, il s’est diffusé dans tout le monde andalou sous influence marocaine. Ses motifs, sa technique, sa symbolique et ses écoles sont identifiées par des maîtres artisans marocains dont le savoir-faire est documenté et transmis depuis des siècles.



L’usage de quelques formes géométriques inspirées du zellige dans une façade de pavillon ne transforme pas pour autant ce motif en “zellige algérien” : c’est une appropriation opportuniste, destinée à habiller d’un vernis culturel une distinction purement formelle.


Ce que le jury de l’Expo 2025 a récompensé, c’est le design général du pavillon, parmi d’autres centaines d’installations. L’Algérie n’a ni “battu” tous les pays, ni été “reconnue par le Japon”. Avec 45 prix distribués parmi environ 160 participants, plus d’un quart des pavillons ont reçu une distinction, souvent pour des aspects techniques ou thématiques spécifiques.



La propagande d’État a simplement choisi de transformer un fait banal en “victoire nationale”, comme elle le fit déjà lors d’autres événements internationaux, en gonflant des distinctions mineures en symboles de “reconnaissance mondiale”.


Face à ces manipulations, il est essentiel de rappeler que le Maroc demeure la référence incontestable du zellige, son berceau, son centre de production, son école et son rayonnement mondial. Le zellige marocain n’a pas besoin d’usurpation ni de validation extérieure : il est, depuis des siècles, l’une des signatures esthétiques du Royaume chérifien.


Au-delà de l’enjeu symbolique, le Maroc a déjà pris des mesures concrètes pour protéger juridiquement son patrimoine immatériel face aux tentatives d’usurpation. En juillet 2025, un accord historique a été signé entre le Royaume et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), consacrant la protection légale de plusieurs éléments du patrimoine marocain, dont le caftan et le zellige. Cet accord, salué par le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, permet désormais au Maroc de poursuivre tout État ou entité qui tenterait de s’approprier ou de reproduire illicitement un élément de son patrimoine culturel. Tandis que l’UNESCO offre une reconnaissance symbolique et patrimoniale, l’OMPI accorde au Maroc un outil juridique international lui permettant de plaider devant les instances compétentes en cas de vol, de contrefaçon ou de pillage culturel. Ce mécanisme confère ainsi au Royaume une protection souveraine et inédite, renforçant sa capacité à défendre l’authenticité et la singularité de son héritage, notamment face aux appropriations abusives et manipulations médiatiques venues d’Algérie.



Ainsi, au-delà de la désinformation, ce nouvel épisode démontre encore une fois la stratégie algérienne de détournement du patrimoine marocain pour construire artificiellement une identité culturelle en quête de repères.


Mais les faits sont têtus : l’Expo 2025 ne reconnaît pas des héritages, elle récompense des structures. Et dans ce domaine, les mensonges ne construiront jamais de monuments.

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