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ABD EL-KADER ÉTAIT-IL UN TRAITRE ?

Nous n'allons pas y aller par quatre chemin et répondre "NON" ! Si nous parlons d'une trahison à l'Algérie, il ne pourrait y avoir trahison puisque cette Algérie n’existait pas, puisqu’elle est née en 1962, après être directement passée de la main des ottomans à celle des français.


Abd el-Kader (1808-1883) naît près de Mascara, dans une famille de chorfa (descendants du Prophète) de la tribu des Hachem.


L’émir Abdelkader est un homme à facettes multiples. La perception de ce personnage reste encore associée au livre publié en 1925 par le général (historien) français Paul Azan: «L’émir Abd-el-Kader 1808-1883. Du fanatisme musulman au patriotisme français». Un titre édifiant et une référence incontournable pour tout historien qui travaille sur le parcours et le destin d’Abdelkader.


LE STATUT D'ÉMIR


Par ailleurs, il faut préciser que la qualité d’«émir» accolée à Abdelkader ne signifie pas qu’il est descendant d’une lignée de rois, sultans ou princes. Ici, «émir» est le titre porté par un chef militaire, un chef de guerre pouvant aussi être une autorité religieuse. Durant quinze ans, à partir de 1832, Abdelkader regroupa autour de lui des tribus algériennes pour lutter contre l’invasion coloniale. Après sa capitulation en 1847, ce fut une tout autre histoire.


Abdelkader fut le «meilleur ennemi de la France» et devint par la suite «ami de la France», car il a exhorté Musulmans et Chrétiens à devenir frères au sein des territoires français d’Afrique du Nord.



FRANC-MACONNERIE


Selon l’historien Pascal Blanchard, Abdelkader, «symbolise l’acceptation de la défaite en Algérie et du nouveau destin colonial de l’Algérie».


N'oublions pas de rappeler un des aspects singuliers du personnage est sa proximité avec la franc-maçonnerie, qui fut l’objet du colloque organisé en mai 2011 par le Grand Orient de France et intitulé «Abdelkader, musulman et franc-maçon».


Le diplôme de Maître maçon d’Abd El Kader


Le 20 septembre 1860, les membres de la loge « Henri IV » à Paris (Grand Orient de France) suggérèrent de manifester leur reconnaissance à l'Émir pour « ses actes éminemment maçonniques », et lui offrirent son affiliation à leur atelier. C'est au nom d'une vision de l'islam ouverte et tolérante, bienveillante envers tous les êtres humains, que l'Émir Abd el-Kader, accepta d'être initié franc-maçon en 1864 par la loge « Les Pyramides d'Egypte » d'Alexandrie. Il fut reconnu membre actif de cette loge le 18 juin 1864 et se vit conférer les trois grades dans la même soirée (Apprenti, Compagnon, Maître), pour le compte de la loge « Henri IV », du Grand Orient de France.


Lors d'un voyage à Paris, en 1865, Abd el-Kader fut reçu dans sa loge « Henri IV » le 30 août, et les grades décernés à Alexandrie furent confirmés par un diplôme de consécration. Plus tard, quatre de ses sept fils furent également initiés francs-maçons.


REVENONS A LA TRAHISON


Nous disions que Abd El-Kader n'a pas pu trahir l'Algérie puisque cette dernière n'existait pas mais nous pouvons parler de trahison envers les siens :


Dans l’émission de la chaîne de télévision privée el-Hayat, Nordine Aït Hamouda, dissident du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, laïc) et personnalité réputée pour son franc-parler, a déclaré : « Tous les auteurs français le qualifient d'ami de la France. Tout le monde sait que l’émir Abdelkader s’est rendu à la France. Tous ses enfants, ses petits-enfants et sa veuve ont reçu des pensions de la part de l’État français. Lui-même a reçu la Légion d’honneur de la part de l’État français. Tout cela suffit amplement pour savoir que l’émir Abdelkader est un traître parce qu'il a remis l’Algérie à la France, alors que l’Algérie n’est pas son bien personnel », évoquant le traité de la Tafna signé en 1837 entre Abdelkader et le général Bugeaud, qui stipule que la France reconnaît la souveraineté de l’émir sur les deux tiers du territoire algérien contre la reconnaissance par Abdelkader de la souveraineté française sur le littoral algérien.



Lire plus sur la vie de l'Emir Abd El-Kader


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