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AHMED ATTAF OU L’ART ALGÉRIEN DE TRANSFORMER UNE HUMILIATION EN VICTOIRE

  • il y a 2 jours
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AHMED ATTAF OU L’ART ALGÉRIEN DE TRANSFORMER UNE HUMILIATION EN VICTOIRE

L’interview donnée par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à la chaîne AL24 News ce dimanche 02 novembre 2025, devait être une démonstration de maîtrise diplomatique. Elle s’est transformée en une leçon d’improvisation et d’incohérence. Sous couvert d’analyser la résolution 2997 du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, le chef de la diplomatie algérienne a multiplié les affirmations fausses, les omissions volontaires et les contorsions politiques. Le texte de la résolution, pourtant public et limpide, contredit une à une ses déclarations.


Le ministre algérien prétend d’abord que son pays aurait “empêché le Maroc d’imposer son plan d’autonomie comme solution unique”. Or la résolution, dans sa version adoptée, prend explicitement la proposition d’autonomie du Maroc comme base des négociations. Ce n’est pas une interprétation : c’est écrit noir sur blanc. Elle affirme que “l’autonomie véritable sous souveraineté marocaine pourrait constituer la solution la plus réalisable”. L’expression “sous souveraineté marocaine”, que le ministre prétend avoir “fait retirer du dispositif”, figure bel et bien dans le texte officiel. En réalité, l’Algérie a tout tenté pour la supprimer et, face à son échec, a préféré ne pas participer au vote — un geste symbolique lourd qui, dans le langage onusien, équivaut à une mise à l’écart volontaire du consensus international.


Le ministre affirme ensuite que le “droit à l’autodétermination” aurait été “rétabli” et “dissocié” du plan marocain. C’est encore une contre-vérité. La résolution relie expressément ce principe à la recherche d’une solution politique fondée sur le compromis et reconnaît qu’une autonomie véritable constitue la voie la plus réaliste. Elle ne parle pas d’un référendum ni d’une décolonisation, mais d’un processus politique où l’autodétermination s’exprime à travers une autonomie sous souveraineté marocaine. C’est la ligne constante du Conseil depuis 2007, et elle n’a pas varié d’un mot.



Ahmed Attaf a aussi inventé un épisode imaginaire en prétendant que le Maroc aurait voulu “démanteler” la MINURSO ou réduire son mandat à trois mois. La résolution, elle, proroge la mission jusqu’au 31 octobre 2026, et charge le Secrétaire général d’un examen stratégique dans six mois pour évaluer son efficacité à la lumière des progrès politiques. Loin de fragiliser la MINURSO, le texte la maintient et l’encadre dans une dynamique de solution politique, ce que Rabat soutient depuis toujours.


Le ministre va plus loin encore lorsqu’il affirme que “le plan du Polisario” aurait été réintroduit. Le texte ne le mentionne nulle part. Il cite le Front Polisario uniquement comme partie consultée, au même titre que l’Algérie et la Mauritanie, mais la seule proposition nommée, datée et reconnue comme base de négociation reste celle du Maroc, présentée le 11 avril 2007. Cette précision suffit à démontrer que la lecture algérienne est pure manipulation.


Autre silence révélateur : le passage de la résolution qui exprime la reconnaissance du Conseil envers les États-Unis pour leur initiative d’accueillir les futures négociations. Ce détail, lourd de sens, confirme que Washington, allié historique du Royaume, s’implique activement dans un processus fondé sur la proposition marocaine. Ahmed Attaf n’en souffle mot, préférant faire croire que les Américains “reviennent dans le cadre strict des Nations unies” alors qu’ils en deviennent, au contraire, le moteur.


La plus grave entorse reste son évocation de réunions “à huis clos” du Conseil de sécurité. Le ministre affirme que, lors de ces séances, l’envoyé personnel du Secrétaire général aurait dit aux représentants marocains que “leur plan manque de sérieux”. Ces réunions sont confidentielles par définition, et leur contenu ne peut être divulgué. En évoquant des propos supposés qui n’existent dans aucun compte rendu officiel, Ahmed Attaf viole un usage fondamental de la diplomatie multilatérale. Ce genre de déclaration, improvisée et invérifiable, trahit davantage la nervosité du régime qu’une quelconque vérité diplomatique.



Plus encore, l’interprétation qu’il fait du rôle des États-Unis confine au mensonge. Après le vote, le représentant américain à l’ONU a déclaré : « Nous appelons les parties à s’asseoir à la table des négociations et à engager des discussions sérieuses en utilisant la proposition d’autonomie crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable au différend. » Traduction claire : le plan d’autonomie marocain demeure la seule base de négociation reconnue par Washington. Tout le contraire du discours d’Ahmed Attaf.



Ce vote historique a eu un écho mondial. Les médias internationaux, de Washington à Paris, de Madrid à Londres, ont unanimement parlé d’une victoire diplomatique marocaine majeure, actant un basculement décisif du dossier du Sahara au profit du Royaume. La presse africaine, arabe et européenne a salué la cohérence et la constance de la diplomatie marocaine, soulignant qu’à l’inverse, le silence d’Alger traduisait un profond désarroi diplomatique.



Même l’un des alliés du régime algérien, l’Iran, a rompu les rangs. L’agence officielle iranienne IRNA a publié un commentaire sévère pointant “l’échec de l’Algérie à défendre les positions du Polisario” et s’interrogeant sur sa passivité :« L’Algérie a préféré la politique de la chaise vide plutôt que de demander à son allié stratégique, la Russie, d’opposer son veto à cette résolution. Les dirigeants d’Alger auraient-ils accepté, a priori, la marocanisation du Sahara ? »


L’agence ajoute que, malgré les appels algériens en faveur de “l’indépendance du Sahara occidental”, le Conseil de sécurité a clairement réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain de 2007, citant « une large autonomie sous souveraineté marocaine pour ce territoire riche en ressources naturelles ».


Ce désaveu est d’autant plus embarrassant pour Alger que, dans le même temps, deux parlementaires américains, le sénateur Joe Wilson et le député Jimmy Panetta, ont déposé au Congrès une proposition de loi visant à inscrire le Polisario sur la liste des organisations terroristes des États-Unis, en raison de ses liens croissants avec des réseaux armés pro-iraniens.



Enfin, un détail révélateur achève de dévoiler la mise en scène. Ce n’est qu’à la toute fin de l’interview, après une heure entière consacrée au Maroc, qu’Ahmed Attaf est interrogé sur un sujet purement algérien : la résolution adoptée par les députés français, à l’initiative du Rassemblement national, visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 sur la circulation et le séjour des ressortissants. Ce sujet, qui concerne directement son pays, ne vient qu’en conclusion, alors qu’il aurait dû ouvrir l’entretien. Le ministre préfère disserter sur un dossier où l’Algérie prétend “ne pas être partie prenante” plutôt que d’aborder les vrais défis qui la concernent : crise économique, chômage, fuite des cerveaux, isolement diplomatique. L’interview devient ainsi un miroir de la diplomatie algérienne : obsédée par le Maroc, incapable de se regarder elle-même.


La vérité, c’est que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité réaffirme, ligne après ligne, la centralité du plan d’autonomie marocain et la reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur son Sahara. L’Algérie, en refusant de participer au vote, a choisi l’isolement. Et lorsqu’un ministre de son gouvernement doit falsifier un texte officiel pour sauver la face, cela ne s’appelle plus de la diplomatie : c’est une confession de faiblesse.

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