EAU DE MER, OR BLEU DU FUTUR MAROCAIN
- 22 mai
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Face aux défis posés par la raréfaction des ressources en eau et l’irrégularité croissante des précipitations, le Maroc multiplie les initiatives pour renforcer son autonomie hydrique. Le pays s’engage résolument dans une stratégie ambitieuse de dessalement de l’eau de mer, devenue un levier crucial pour répondre aux besoins en eau potable et soutenir des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’industrie ou encore le tourisme.
Actuellement, 16 unités de dessalement sont déjà en service, et cinq autres sont en cours de construction. À cela s’ajoute un programme de treize nouvelles stations, à déployer progressivement sur l’ensemble du territoire.
Les premières infrastructures ont été mises en place dans les provinces du Sud, particulièrement exposées au stress hydrique. Avec le temps, et face à l’aggravation des épisodes de sécheresse, le recours à cette technologie s’est élargi à d’autres régions.
En 2025, la capacité de production des stations opérationnelles atteint plus de 277 millions de mètres cubes par an. Les cinq chantiers actuellement en cours permettront d’ajouter environ 430 millions de m³ annuels supplémentaires, notamment grâce à la gigantesque station de Casablanca-Settat, qui s’annonce comme la plus vaste installation de dessalement du continent africain. Ce site stratégique produira 300 millions de m³ par an, avec une répartition entre eau potable (250 millions) et eau pour l’irrigation (50 millions). Le coup d’envoi officiel des travaux a été donné le 10 juin 2024, en présence du prince héritier Moulay El Hassan.
Le programme futur prévoit également la création de treize stations supplémentaires, dans des villes telles que Rabat, Tanger, Essaouira, Tan-Tan, Guelmim, Boujdour, ainsi que dans les régions du Souss-Massa et de l’Oriental. Une grande partie de ces infrastructures seront alimentées par des énergies renouvelables, dans une logique de réduction de l’empreinte environnementale.
Certaines études techniques sont encore en cours, mais plusieurs projets sont déjà prêts à entrer en phase de réalisation, notamment ceux d’Essaouira, de Guelmim et de l’Oriental.
Le Maroc privilégie dans ce domaine un modèle fondé sur le partenariat public-privé, permettant de combiner expertise technique, financements mixtes et rentabilité à long terme. Ce cadre de gouvernance favorise également l’intégration de technologies de pointe, tant sur le plan énergétique que sur celui de la gestion de l’eau.
Les ambitions du Royaume sont à la hauteur des enjeux : d’ici 2027, le pays devrait produire plus d’un milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an. Cette capacité continuera à croître pour atteindre 1,6 milliard en 2028, 1,7 milliard à l’horizon 2030, et culminer à 2,3 milliards en 2040.
Ce développement massif illustre une vision proactive, où sécurité hydrique rime avec durabilité, innovation et souveraineté. En misant sur le dessalement, le Maroc prépare son avenir face au stress hydrique mondial.
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