LA MOSQUÉE HASSAN II, SPLENDEUR DU MAROC ÉTERNEL
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Il suffit de s’approcher de la corniche de Casablanca pour comprendre que la Mosquée Hassan II n’est pas seulement un monument : c’est une déclaration. Une affirmation de souveraineté, de génie marocain et de vision royale. Dressée face à l’Atlantique, à l’endroit exact où l’océan vient embrasser la ville, elle incarne le vœu solennel de Feu SM le Roi Hassan II, que Allah ait Son âme : bâtir une Maison d’Allah sur l’eau, un geste spirituel et architectural qui n’appartient qu’au Maroc.
Dès les années 1980, SM le Roi Hassan II, que Allah L’Accueille en Sa Sainte Miséricorde, formula l’ambition de doter Casablanca d’un monument sans précédent, un édifice capable d’exprimer fidèlement l’âme du Royaume : enracinement, foi, maîtrise artisanale et audace moderne. C’est dans cette vision qu’il ordonna la construction de la Mosquée Hassan II ; la première pierre fut posée le 11-12 juillet 1986. Le choix d’un site face à l’Atlantique n’est pas le fruit du hasard : inspiré par la symbolique selon laquelle le “trône d’Allah est sur l’eau”, le projet visait à conjuguer le sacré et l’immensité de la mer, une manière de rappeler que le Maroc, carrefour entre terre et océan, incarne l’harmonie entre création divine et dessein national. Cette mosquée ne devait pas être seulement une maison de prière : elle devait être un phare, visible de loin, un témoin silencieux de la fidélité à l’islam et à l’identité marocaine.

Le chantier débuta officiellement le 12 juillet 1986 pour s’achever sept années plus tard, le 30 août 1993. Le projet fut confié à l’architecte Michel Pinseau et à Bymaro, filiale marocaine de Bouygues, mais l’âme du chantier resta marocaine : des dizaines de milliers d’ouvriers, d’artisans et de maâlems ont donné forme à ce qui allait devenir l’un des plus grands édifices religieux du monde. Le gros œuvre, réalisé en seulement 17 mois grâce à un travail 24h/24, fut déjà une prouesse inédite. Ce rythme, cette discipline, cette détermination forment aujourd’hui une partie discrète mais essentielle de la mémoire collective du Royaume.
L’édifice repose sur une plateforme mixte terre-mer d’environ neuf hectares, une prouesse qui a exigé digues, enrochements, fondations renforcées et ingénierie de haute précision pour dompter l’océan Atlantique. La salle de prière peut accueillir 25 000 fidèles ; son esplanade monumentale peut en recevoir 80 000 supplémentaires. Le toit ouvrant de 3 400 m², capable de s’ouvrir en quelques minutes, reste une innovation rare dans le monde musulman.

Son minaret, haut de 210 mètres, domine l’Afrique et la place parmi les grandes réalisations spirituelles du XXIᵉ siècle. Surmonté d’un jamour doré et d’un faisceau laser vert orienté vers La Mecque, il symbolise l’élan du Maroc : enraciné et tourné vers l’avenir. La structure entière a nécessité 300 000 m³ de béton, 40 000 tonnes d’acier et le travail coordonné de près de 35 000 personnes, dont 3 300 maîtres-artisans marocains choisis parmi les plus talentueux du Royaume. Le zellige façonné à la main, les bois de cèdre du Moyen Atlas, le marbre d’Agadir, le granit de Tafraout et les métaux ciselés rappellent que la Mosquée Hassan II n’est pas seulement construite au Maroc : elle est faite du Maroc.
Le financement s’est appuyé sur l’État mais aussi sur une grande collecte nationale, un élan populaire voulu pour associer le peuple à ce projet spirituel majeur. Certains critiques de l’époque ont évoqué des méthodes trop directes dans les administrations ; pourtant, cette contribution a surtout permis de cimenter un sentiment d’unité et de fierté autour d’un monument destiné à symboliser le Maroc dans ce qu’il a de plus grand.
Le complexe ne se limite pas à la mosquée : une médersa, une bibliothèque, une médiathèque, un musée dédié au chantier, des salles culturelles, des hammams et un immense parking souterrain complètent l’ensemble. Tout a été pensé pour accueillir, enseigner, transmettre et inspirer.
La proximité avec l’Atlantique a imposé dès 2005 des travaux de restauration et de renforcement. Sous la supervision d’experts marocains et internationaux, les structures attaquées par le sel ont été consolidées avec des matériaux de nouvelle génération : bétons haute performance, aciers inoxydables, protections spéciales contre la corrosion. Ces interventions assurent au monument une longévité à la hauteur de sa stature.
Aujourd’hui, la Mosquée Hassan II est plus qu’un chef-d’œuvre : c’est un manifeste. Une œuvre où foi, modernité, identité marocaine et innovation s’entrelacent. Une silhouette qui parle autant au cœur qu’au regard, et qui rappelle, face à l’immensité de l’océan, la grandeur d’un pays qui sait conjuguer tradition et ambition sous l’égide de SM le Roi Mohammed VI, que Allah L’Assiste.



















































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