LE MAROC DÉVOILE LA PREMIÈRE CENTRALE SOLAIRE FLOTTANTE D’AFRIQUE
- il y a 12 heures
- 2 min de lecture

Le Maroc vient de franchir une nouvelle étape dans sa transition énergétique avec l’inauguration, près du port de Tanger Med, de la première centrale solaire flottante d’Afrique. Sur une surface de dix hectares du barrage d’Oued Rmel, vingt-deux mille panneaux ont été installés sur plus de quatre cents plateformes flottantes. Cette infrastructure atteint une puissance de 13 mégawatts et pourrait produire, selon les estimations, entre 20 et 30 gigawattheures d’électricité par an. Cela représenterait environ cinq pour cent de la consommation non renouvelable du port de Tanger Med, une part encore modeste mais significative : elle renforce l’autonomie énergétique du complexe, réduit ses coûts d’achat d’électricité et limite les pertes liées au transport. En plus de cette contribution électrique, l’installation protège aussi la ressource hydrique : en couvrant une partie de la surface du barrage, elle réduit l’évaporation, un atout précieux lorsque l'on est exposé à la sécheresse.
Cette centrale flottante démontre que le Maroc, déjà pionnier avec Noor Ouarzazate dans le solaire à concentration, explore désormais des solutions plus souples, capables de s’intégrer à des infrastructures existantes comme les barrages. Elle confirme également que la transition énergétique ne se joue pas seulement dans notre beau Sahara ensoleillé, mais peut s’appuyer sur des surfaces aquatiques inexploitées pour générer de l’électricité propre tout en préservant l’eau. Les panneaux, naturellement refroidis par leur contact avec l’eau, offrent de surcroît un rendement supérieur à ceux installés au sol, ce qui renforce l’efficacité de l’installation. Le coût exact du projet n’a pas été rendu public dans le détail, mais les centrales flottantes se situent dans une fourchette comparable à celle des centrales solaires classiques, avec l'avantage de ne pas avoir besoin d’immobiliser de vastes terrains agricoles ou urbains. À long terme, la réduction de l’évaporation des barrages est à considérer comme un gain non négligeable puisqu’elle préserve des millions de mètres cubes d’eau qui, autrement, se volatiliseraient.
Cette première réalisation ouvre des perspectives pour d’autres régions du Maroc. De nombreux barrages et réservoirs, du Moyen Atlas au Sud en passant par la région d'El Haouz, pourront accueillir des projets similaires ainsi que dans zones côtières ou touristiques où de petites installations flottantes pourront alimenter des hôtels, des complexes de loisirs ou des usines désireuses de réduire leur empreinte carbone. La réussite de Tanger si les chiffres de production sont au rendez-vous, si la maintenance reste maîtrisable et si l’impact environnemental est correctement suivi, sera un modèle duplicable pour davantage attirer des financements, séduire des partenaires africains et européens, et renforcer l'image de pionnier continental du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables.
Commentaires