Rabat
top of page

L'ORIGINE DE TIKCHBILA TIWLIWLA

  • 22 juil.
  • 2 min de lecture
origine tikchbila tiwliwla morisques espagne maroc marocain folklore heritage identité chants

TIKCHBILA TIWLIWLA

Lorsque nos ancêtres les Morisques furent chassés d’Espagne reconquise par les chrétiens, ils chantèrent cet hymne au courage, qui malgré son rythme entraînant et son ton léger, est profond de signification.


Expulsés par le roi Philippe III suite au décret de 1609, « Tikchbila Tiwliwla » racontait l’espoir de ce peuple, arraché à sa terre, d’y retourner un jour, malgré les humiliations et les persécutions qu’il avait subies.


Explication des paroles :


  • Tikchbila (تِكشبِيلة) : contraction populaire de Tariq Ishbiliyya (طريق إشبيليّة), la route de Séville, point de départ ou de souvenir.

  • Tiwliwla (تِوليولها) : "On y retournera", élan d’espoir et de nostalgie.

  • Ma ketlouni ma hyawni (ما قتلوني ما حياوني) : "Ils ne m’ont ni tué, ni redonné la vie", une métaphore poignante sur les tortures subies sous l’Inquisition.

  • Dak lkass lli aatawni (داك الكاس اللي عطاوني) : "Ils m’ont fait boire du vin", en référence aux humiliations imposées aux musulmans pour prouver leur conversion forcée au christianisme.

  • Al hrami maymoutchi (الحرامي ما يموتشي) : "Le chrétien ne meurt pas", c’est-à-dire qu’il se venge même après huit siècles de cohabitation.

  • Jate khbarou f’lkoutchi (جات خبارو في الكوتشي) : "Ses nouvelles sont arrivées en calèche", image du transport des nouvelles et du lien affectif avec la terre perdue.


L’authenticité marocaine de cet héritage


Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, cet héritage est profondément marocain. Car c’est au Maroc que les Morisques ont trouvé refuge, et non en masse en Algérie ottomane. Ils se sont installés principalement dans les villes de Fès, Tétouan, Rabat, Salé, Chefchaouen ou encore Marrakech, où leur culture a profondément marqué l’architecture, la cuisine, la musique et la langue.


Le chant "Tikchbila Tiwliwla", transmis de génération en génération, s’est ancré dans le folklore marocain, au point de devenir une berceuse populaire chantée par les enfants, une ritournelle connue de tous, symbole d’appartenance et de mémoire.


Il fut enregistré pour la première fois par Mohamed Aguir, et repris ensuite par d'autres artistes, mais il appartient d’abord au patrimoine oral marocain. Une chanson enfantine à la surface, mais un cri d’exil dans le fond.


Ce chant est bien plus qu’un refrain : c’est un témoignage historique, un lien identitaire avec al-Andalus, dont le Maroc est l’héritier légitime. L’Algérie ottomane ne peut revendiquer cette mémoire comme leur propre héritage populaire.


C’est dans le Maroc souverain, et sous les dynasties marocaines chérifiennes, que les Morisques ont été intégrés, protégés et honorés. Si les algériens ont pris pour habitude de falsifier les pages participatives comme Wikipédia, Maroc-Patriotique continuera de rétablir les réalités historiques.

Commentaires


bottom of page