LA CALOMNIE HISTORIQUE VISANT FEU SM HASSAN II
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Depuis plusieurs années, une rumeur malveillante circule et ressurgit régulièrement dans les débats, exploitée par certains médias étrangers et amplifiée par la propagande algérienne. Elle prétend que Feu SM le Roi Hassan II aurait permis à Israël de préparer sa victoire lors de la guerre de 1967 en livrant au Mossad des enregistrements du sommet arabe tenu à Casablanca en septembre 1965. Cette accusation, relayée dernièrement par I24News puis instrumentalisée par des relais hostiles algériens, n’est rien d’autre qu’une construction mensongère, née d’un récit israélien tardif et opportunément exploité par ceux qui cherchent à salir la mémoire du Souverain marocain.
La source de ce récit est connue : un ancien dirigeant du Mossad, Shlomo Gazit, qui, à l’âge de 94 ans, affirma en 2016 que Feu SM le roi Hassan II aurait “aidé Israël à gagner la guerre des Six Jours”. Une phrase isolée, publiée par le journal israélien Yedioth Ahronoth, reprise sans recul ni vérification par certains journaux étrangers en quête de sensationnalisme. Aucune preuve, aucun document déclassifié, aucun enregistrement n’est jamais venu corroborer cette thèse. Juste un propos tardif, tombé plus d’un demi-siècle après les faits, qui a trouvé un écho auprès de ceux qui, par ignorance ou malveillance, voulaient y voir matière à accuser le Maroc.
Le sommet de Casablanca de septembre 1965 n’avait pourtant rien d’une réunion militaire. Il s’agissait d’un sommet politique et consultatif, tenu dans un contexte de divisions arabes, avec pour objectif principal la signature d’un pacte de solidarité avec la jeune Organisation de Libération de la Palestine (OLP), créée à peine un an plus tôt. Aucune stratégie de guerre ni plan militaire n’y fut discuté. Les questions militaires relevaient exclusivement des capitales concernées, en particulier Le Caire et Damas. L’idée que le Maroc aurait “livré des plans de bataille” relève donc du pur fantasme.
Certains ont même tenté d’établir un lien artificiel entre ce sommet et l’enlèvement de Mehdi Ben Barka à Paris quelques semaines plus tard, comme si deux événements distincts pouvaient être reliés par un scénario digne d’un roman d’espionnage. Ces amalgames, qui ont longtemps circulé, n’ont jamais résisté à l’analyse historique sérieuse.
La défaite arabe de 1967, surnommée la guerre des Six Jours, a des causes bien connues : une armée égyptienne épuisée par la guerre du Yémen, des rivalités interarabes qui empêchèrent toute coordination, et surtout la supériorité aérienne israélienne, qui détruisit l’aviation égyptienne au sol dès les premières heures du conflit. À cela s’ajoutait le soutien décisif des États-Unis et d’autres puissances occidentales à Israël. C’est cette combinaison qui explique la débâcle arabe, non une prétendue “cassette” sortie de Casablanca.
Accuser Feu SM le Roi Hassan II de trahison relève de la calomnie pure. Tout au long de son règne, il fut l’un des plus constants défenseurs de la cause palestinienne. En 1969, à la suite de l’incendie criminel de la mosquée Al-Aqsa, il prit l’initiative de convoquer un sommet islamique à Rabat, qui marqua un tournant dans la solidarité musulmane. En 1974, il accueillit le sommet arabe qui reconnut l’OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien. En 1973, lors de la guerre du Kippour, il envoya deux corps expéditionnaires marocains combattre aux côtés des armées syrienne et égyptienne sur le Golan et dans le Sinaï.
Le rôle de Feu Hassan II fut également déterminant dans la réconciliation entre Yasser Arafat et le Roi Hussein de Jordanie après les affrontements de Septembre noir. Le Souverain marocain utilisa son prestige, sa diplomatie et son sens du compromis pour apaiser des tensions qui menaçaient de fracturer durablement le monde arabe. Et c’est sous son impulsion que le Comité Al-Qods vit le jour, instrument encore aujourd’hui central du soutien arabe à Jérusalem, poursuivi avec force par SM le Roi Mohammed VI.
Il est dès lors absurde d’imaginer qu’un Roi qui consacra une grande partie de son règne à défendre la Palestine ait pu, dans le même temps, la “trahir”. Les témoignages de dirigeants palestiniens et même israéliens de l’époque confirment au contraire le rôle visionnaire de Feu Hassan II, capable de dialoguer avec toutes les parties sans jamais renier les droits des Palestiniens. En 1993, après les accords d’Oslo, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin lui-même rendit hommage à ses efforts en déclarant : “La nation arabe, Israël et le monde entier doivent avoir de la reconnaissance pour Sa Majesté le Roi Hassan II pour son action en faveur de la paix.”
Ceux qui, aujourd’hui, reprennent sans nuance ces accusations fabriquées, se font donc les relais d’une vieille propagande israélienne, réactivée par des ennemis du Maroc pour servir leurs propres calculs. En vérité, la mémoire de Feu Hassan II demeure celle d’un Souverain qui, en plus d’avoir assuré la stabilité et la modernisation du Maroc, mit tout son poids au service de la cause palestinienne. Les tentatives de salir son image et celle du Royaume ne résistent pas à l’examen sérieux des faits.












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