Le 13 février 1933, les forces armées françaises composées, de 83000 hommes et 44 avions militaires, menées par les généraux Cartoux et Guiraud avaient tenté de pénétrer et imposer leur domination à la région de Saghro et aux tribus d'Aït Atta, composées de 12000 hommes dont quelques femmes et enfants menées par le héro Assou Baslam.
Les tribus d'Aït Atta qui avaient fait obstacle à leur déploiement après que les français avaient lancé leur première attaque contre les combattants qui s'étaient réfugiés à Jebel Saghro, une place stratégique au relief impraticable leur facilitant la confrontation avec l'ennemi.
L'un des officier français, le capitaine Henri De Bournazel, témoigne de la férocité de la bataille : "les combats étaient intenses et les forces coloniales avaient subi des pertes importantes". "Nous nous cachions entre les rochers durant la nuit, nous avions devant nous un grand nombre d'ennemis et nous avions demandé des renforts", avait-il ajouté.
De son côté, l’académicien français Henry Bordeaux avait affirmé que "les forces coloniales n’ont pas pu atteindre leur but car la résistance était, non seulement acharnée, mais encore hautement organisée".
Le général Huré mena lui-même des opérations de bombardement sur des sites des moudjahidines et les assiégea par l'artillerie, l'aviation et un blocus tout au long de la période du 21 au 24 février 1933, dans une tentative manquée et désespérée de contraindre les combattants et leurs familles à se rendre.
Après plusieurs jours de lutte acharnée, l'armée française décida de recourir au dialogue avec les tribus rebelles.
Le 24 mars 1933, la trêve fut déclarée suite à des négociations avec le chef des combattants, Assou Oubasslam, qui ont conduit à une solution pacifique des deux côtés, avec des conditions imposées par Assou Oubasslam, garantissant la liberté, l'application du droit coutumier amazigh et respectant la dignité des tribus d'Ait Atta et de leurs familles.
Selon Al Mazouzi et Alaoui 1987, p. 280. : la bataille de Bougafer dans la montagne du Saghro a fait 327 martyrs parmi lesquels on compte 117 femmes qu'Allah leur fasse miséricorde.
Dans une déclaration à la MAP, à l'occasion de la commémoration du 88ème anniversaire de la "Bataille de Bougafer", le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération, Mustapha El Ktiri, a indiqué que cette épopée glorieuse est "pleine d'enseignements et de symboles et incarne un système de valeurs religieuses, patriotiques et humaines qui a, depuis l'histoire à nos jours, constamment distingué le peuple marocain".
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