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STANDARD & POOR’S VALIDE L’EXCEPTION MAROCAINE
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STANDARD & POOR’S VALIDE L’EXCEPTION MAROCAINE

  • 29 sept.
  • 3 min de lecture
STANDARD & POOR’S VALIDE L’EXCEPTION MAROCAINE

Le Maroc vient de franchir une étape stratégique dans son positionnement économique mondial. En effet, l'agence de notation américaine Standard & Poor’s a relevé, ce jeudi 26 septembre 2025, la note souveraine du Royaume à BBB- avec perspective stable, accordant ainsi au Maroc le statut convoité d’investissement grade. Ce niveau, n’avait plus été atteint depuis plus d’une décennie puisque la dernière fois que le Royaume figurait dans cette catégorie remonte à 2012, avant d’en être écarté progressivement en raison des turbulences économiques mondiales et des déséquilibres budgétaires post-crise (chocs exogènes et endogènes).


Cette décision place le Maroc dans une position singulière en Afrique et aucun autre pays de la région ne bénéficie actuellement d’une telle reconnaissance. L’Algérie n’est notée par aucune agence internationale, en raison de l’opacité de ses finances publiques et de l’absence de transparence dans la gestion macroéconomique. La Tunisie est reléguée dans la catégorie spéculative avec une note qui reflète un risque de défaut élevé. L’Égypte fait face à une dégradation continue de ses indicateurs, minée par une inflation hors de contrôle, un endettement structurel et une dépendance extrême à l’égard des bailleurs multilatéraux. Dans ce contexte, la trajectoire du Maroc contraste nettement, consolidée par une stabilité politique durable, une résilience économique reconnue, et une stratégie d’investissement public volontariste.



Dans le paysage méditerranéen, la Grèce, pourtant soutenue par l’Union européenne depuis la crise de la dette, n’a que récemment regagné un statut comparable. Le Portugal, mieux noté, évolue dans un environnement protégé par la Banque centrale européenne. Le Maroc, lui, a bâti seul sa crédibilité sur les marchés, sans mécanismes de garantie externe. Cette autonomie stratégique renforce la portée de la décision prise par Standard & Poor’s. L’agence a fondé son relèvement sur des fondements solides :


  • maîtrise des déficits,

  • stabilité du cadre monétaire,

  • amélioration du compte courant,

  • engagement réel dans les réformes structurelles.


Les marges de manœuvre extérieures sont jugées suffisantes, notamment en matière de réserves en devises, et la politique monétaire conduite par Bank Al-Maghrib a permis de contenir l’inflation dans une fourchette raisonnable, malgré des tensions internationales.


Le relèvement de la note par Standard & Poor’s s’inscrit aussi dans une dynamique attendue chez les autres agences de notation. Fitch Ratings, qui maintient pour l’instant le Maroc à BB+ avec perspective stable, avait déjà exprimé une appréciation favorable de la trajectoire budgétaire du pays. Une révision positive de sa part pourrait intervenir prochainement, si les efforts de consolidation fiscale se confirment. Moody’s, de son côté, note le Maroc à Ba1 avec perspective positive, à un seul cran du grade d’investissement. Si ces deux agences suivaient le mouvement engagé par Standard & Poor’s, le Maroc deviendrait officiellement investment grade selon l’ensemble du système financier international, ce qui ouvrirait un nouveau cycle dans sa relation aux marchés mondiaux.


L’enjeu ne se limite pas à une notation technique, ce relèvement modifie en profondeur le profil du Maroc en tant qu’émetteur de dette et partenaire économique. Il ouvre l’accès à une base d’investisseurs institutionnels plus large, réduit potentiellement les coûts de financement extérieur et envoie un message fort à ceux qui hésitaient encore à miser sur le Royaume et il constitue également une arme diplomatique silencieuse mais puissante, dans un monde où la souveraineté économique est un critère stratégique majeur. Ce retour au grade d’investissement offre au Maroc une crédibilité accrue pour négocier, planifier et attirer les flux nécessaires à son développement. L’enjeu est désormais de transformer cette reconnaissance en résultats tangibles pour l’économie réelle. Le Maroc devra maintenir le cap des réformes, accélérer la montée en gamme industrielle, renforcer la lutte contre l’informel, et garantir une meilleure inclusion territoriale.


Le Maroc ne s’est pas contenté de subir le regard des agences internationales, il leur a forcé le respect, sans renier sa souveraineté ni sacrifier sa stabilité. Ce relèvement qui fait montre de la crédibilité financière du Maroc est la conséquence d’un choix stratégique porté par l’État marocain, incarné par des institutions solides, une gouvernance économique constante et surtout le vision Royale.



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