LA RUSSIE DÉVOILE LE DOUBLE VISAGE DU RÉGIME ALGÉRIEN
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Le 22 août dernier, un tremblement discret mais retentissant a secoué la scène géopolitique africaine. L’agence russe TASS, la plus ancienne et la plus influente agence d’État fondée en 1904, a publié une dépêche accusant frontalement l’Ukraine d’avoir transformé ses ambassades en Afrique en bases avancées pour l’acheminement d’armes et de drones à destination de groupes insurgés, qualifiés de terroristes par Moscou.
Parmi les pays cités figure en bonne place l’Algérie. Selon les déclarations d’Alexander Ivanov, directeur de « l’Union des officiers pour la sécurité internationale », une organisation liée aux autorités russes et héritière du groupe Wagner aujourd’hui rebaptisé Africa Corps, l’ambassade d’Ukraine en Algérie jouerait un rôle clé dans la supervision de livraisons de drones et d’équipements militaires vers des foyers de tension, notamment au Mali où des groupes touaregs de l’Azawad tentent de déstabiliser l’État central.
Les accusations russes ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans un faisceau de déclarations convergentes. Quelques mois plus tôt, en avril 2025, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, désormais alliés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), avaient avec Moscou dénoncé une « conspiration criminelle » visant à livrer des équipements ukrainiens à des groupes terroristes opérant dans la région. Ces pays, confrontés quotidiennement aux menaces séparatistes et djihadistes, considèrent ces livraisons comme une véritable tentative de sabordage de leur souveraineté. L’Africa Corps, déployé en renfort par la Russie depuis fin 2024, est censé contenir cette menace et remplacer les forces Wagner, mais il a lui-même subi des revers militaires, notamment face au Front de libération de l’Azawad (FLA) en juin 2025.
Au cœur de ce dossier explosif, l’Algérie se retrouve une nouvelle fois épinglée pour son rôle trouble et ambigu. Car si Moscou accuse directement Kyiv, la simple mention du rôle logistique d’Alger suffit à mettre en lumière un double standard insoutenable. D’un côté, le régime algérien ne cesse de qualifier de « terroriste » le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qu’il accuse de vouloir diviser le pays. De l’autre, il soutient, héberge et finance sur son sol le Polisario, une organisation séparatiste qui tente d’arracher au Maroc son Sahara, et il ferme les yeux, voire facilite, l’acheminement d’armes vers des groupes séparatistes au nord du Mali. L’Algérie, qui dénonce bruyamment toute ingérence étrangère sur son territoire, se permet donc de jouer les apprentis sorciers en Afrique en soutenant des entreprises de division et de balkanisation des États voisins.
Cette duplicité n’est pas nouvelle. Après avoir ouvertement soutenu des voix séparatistes dans le nord du Maroc avec l’accueil d’un « bureau du Rif » sur son sol, Alger se retrouve désormais accusée, via son silence complice, de permettre le transit d’armes vers des mouvements touaregs qui n’ont aucune reconnaissance internationale et dont le projet vise à scinder le Mali en deux. C’est exactement la même stratégie que celle appliquée au Sahara marocain, instrumentaliser des entités minoritaires pour affaiblir les pays voisins et étendre son influence. Une politique de nuisance systématique, qui a valu à l’Algérie d’être marginalisée dans l’espace sahélien et de voir l’AES, Mali, Burkina Faso et Niger, se construire et se dresser contre elle.
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est l’assourdissant silence d’Alger. Le régime algérien, d’ordinaire prompt à réagir avec hystérie à la moindre déclaration d’un élu français, espagnol ou malien, reste muet face à une accusation officielle publiée par TASS, organe d’État russe, relayant la parole d’un haut responsable sécuritaire russe. Un mutisme révélateur, qui en dit long sur la peur d’Alger d’entrer en confrontation avec Moscou, considéré comme un « allié stratégique ». Car lorsqu’il s’agit des grandes puissances comme la Russie ou les États-Unis, le régime algérien s’empresse de baisser la tête, incapable de publier le moindre communiqué pour contester, désapprouver ou défendre son honneur.
Ce silence stratégique illustre l’isolement croissant du régime algérien. Son rôle d’agitateur régional est désormais pointé du doigt non plus seulement par ses adversaires traditionnels, mais aussi par ses supposés alliés. À travers l’affaire des drones ukrainiens transitant par Alger, c’est toute une politique étrangère fondée sur l’ingérence et le soutien aux séparatismes qui apparaît au grand jour. Soutien au Polisario pour créer un État factice au sud du Maroc, encouragement à des velléités séparatistes au nord du Maroc avec le Rif, implication supposée dans le soutien aux rebelles touaregs au nord du Mali, le fil conducteur est clair. L’Algérie vit de la division des autres, incapable de construire en interne, mais toujours prête à déstabiliser l’externe.
En conclusion, les révélations de TASS ne sont pas seulement une énième charge diplomatique dans un paysage déjà troublé. Elles constituent un acte d’accusation officiel venant d’un pays que l’Algérie qualifie de « partenaire privilégié ». En restant silencieux, le régime algérien reconnaît implicitement la véracité des faits, ou à tout le moins son incapacité à s’en défendre. Ce silence en dit long, il confirme que l’Algérie est désormais isolée, discréditée, et que sa stratégie de nuisance, loin de la renforcer, l’entraîne chaque jour un peu plus vers l’isolement stratégique et la marginalisation régionale.