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LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE

  • 13 sept.
  • 5 min de lecture
LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE ALGERIE MAROC ISRAEL

À longueur de discours, les responsables algériens accusent le Maroc d’être « allié du sionisme ». Mais quand on ouvre les archives et la littérature académique, une autre réalité apparaît : l’Algérie coloniale a été un foyer actif du mouvement sioniste dès la fin du XIXᵉ siècle, avec réseaux, collectes, jeunesses organisées et relais idéologiques assumés. C’est une histoire documentée, certes complexe, mais têtue. Dokumen


Dès le Congrès de Bâle (1897), acte fondateur du sionisme politique moderne, des représentants d’Algérie s’insèrent dans la dynamique internationale. Si les travaux de synthèse rappellent les grandes décisions de Bâle le « Programme » visant un foyer juif en Palestine et la création d’un appareil politique et financier, ils soulignent surtout que l’Afrique du Nord est rapidement reliée au circuit d’idées, de fonds et de mobilisation qui en découle. California Digital Library


Dans les années 1920, l’Union sioniste algérienne naît à Alger (direction Lucien Smadja) : son rôle déclaré est d’accompagner les émissaires du Keren Hayesod / Fonds national juif et d’organiser des collectes en Algérie au profit des colons en Palestine. Cette structuration est attestée par des travaux universitaires (Cambridge) et des études académiques francophones : « En 1920, des sionistes créent à Alger l’Union sioniste algérienne… Ses activités consistent à faciliter la levée de fonds pour le Keren Hayesod. » Cambridge University Press


LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE
Tract diffusé par le Comité régional d’Union sémite d’Alger présidé par Mouchi El-Baz (1948). Archives nationales d’Outre-Mer (Aix-en-Provence).

L’outillage financier et logistique du sionisme, JNF / KKL et Keren Hayesod, se déploie alors depuis l’Europe vers la Méditerranée. Le Keren Hayesod, fondé à Londres (1920), est conçu pour financer immigration et colonisation en Palestine. Les notices de référence (Encyclopedia.com) et l’historique officiel confirment sa mission, sa méthode et son maillage international. Autrement dit : l’Algérie est connectée très tôt à ce réseau transnational.


Au cours des années 1930-40, les mouvements de jeunesse sionistes prospèrent en Algérie : Halouts/Jeunesse haloutsique, Betar, Bné Akiva, Dror, Gordonia… Les sources convergentes font état de groupes numériquement significatifs à Alger (par ex. un groupe Betar d’environ 300 membres et un noyau haloutsique structuré), d’imprimés (bulletins ronéotypés), de camps et d’une véritable culture militante (chants, drapeaux, conférences). Les fonds d’archives de l’ANOM listent même des pièces précises : Les Cahiers du Bétar (Alger, 1947), Bulletins de la Jeunesse haloutsique (juin–octobre 1947), brochures sur l’Irgoun, etc. On retrouve jusqu’au tract du “Comité régional d’Union sémite d’Alger” (1948), signé Mouchi El-Baz, conservé et publié dans Archives juives. Cambridge University Press


LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE
Bulletin intérieur ronéotypé d’un groupe de jeunesse de gauche d’Alger, La Jeunesse haloutsique de la Fédération sioniste algérienne, 15 juin 1947. Archives nationales d’Outre-Mer (Aix-en-Provence).

Le régime de Vichy (1940–43) suspend le décret Crémieux et déchoit les Juifs algériens de la citoyenneté française. Cette séquence nourrit recompositions, stratégies d’entraide, départs, mais aussi radicalisation idéologique au sein d’une partie des jeunesses. Les analyses de Benjamin Stora, dont l’œuvre fait autorité, replacent cette histoire dans la longue durée : intégration citoyenne à partir de 1870, antisémitismes locaux récurrents, rupture vichyste, puis exode de 1962. Journals


Après 1945, et plus encore en 1947-48, l’Algérie devient un espace de transit (fonds, hommes, idées) pour l’alyah vers la Palestine sous mandat britannique, dans un contexte où la Déclaration Balfour (1917) a déjà donné une adossement politique au « foyer national juif », puis où la SDN (1922) a inscrit Balfour dans le Mandat (dimension de droit public). Cette mécanique, sage-femme britannique, puis parrainage américain après 1945, avec un coup de pouce soviétique initial est un consensus historiographique classique. California Digital Library


Ainsi, les archives, les imprimés militants et la recherche établissent que le sionisme a bel et bien disposé de relais structurés en Algérie : associations, collectes, jeunesses, presse et canaux de départ. Les historiens de référence sur le judaïsme nord-africain, Michael M. Laskier, Georges Bensoussan, Benjamin Stora, en restituent les contours, la chronologie et les effets. Journals


À l’inverse, au Maroc, si des contacts ont bien existé (émissaires, collectes ponctuelles ou réseaux discrets), la pénétration est demeurée incomparablement plus limitée et plus surveillée. La monarchie chérifienne a protégé sa communauté juive, point culminant avec le refus par Feu SM le Roi Mohammed V d’appliquer les mesures antisémites de Vichy, ce qui a donné une trajectoire différente, plus intégrative, moins propice aux ancrages institutionnels sionistes de type “jeunesses” sur le modèle algérien. (Sur la mécanique sioniste en général, voir la bibliographie de synthèse ; pour l’Algérie, voir Laskier / Stora ; pour le Maroc, comparer la moindre structuration dans ces mêmes travaux.) Dokumen


Reste un point souvent occulté : le rapport d’une partie de l’élite arabo-musulmane levantine et nord-africaine aux réseaux maçonniques au XIXᵉ siècle. Le cas d’Abdelkader est documenté : à la demande de la loge Henri IV (Paris), il est initié en 1864 à la loge “Les Pyramides” d’Alexandrie, comme l’attestent des travaux académiques de référence sur la franc-maçonnerie en Méditerranée ottomane. Cette initiation est analysée dans des études universitaires (Brill ; Ca’ Foscari), qui replacent l’épisode dans une sociabilité “universaliste” du temps. Attention : cela n’équivaut pas à un “sionisme avant l’heure”, mais éclaire des circulations d’idées (émancipation, progrès) dont s’empareront plus tard diverses causes, dont le sionisme. Brill


LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE
Sceau de l’Emir Abdelkader

La descendance d’Abdelkader est, elle aussi, archivée par les historiens de la Palestine mandataire : Mustafa Abbasi note la vente en 1927 des terres du village de Sha‘ara (près de Tibériade) par l’amir Sa‘īd, fils de l’amir ‘Alī, à une organisation sioniste, un cas emblématique des transferts fonciers qui ont accéléré les recompositions rurales en Galilée. On retrouve ce point dans plusieurs travaux (Abbasi ; études sur la fixation des villages). ResearchGate


Quant à Abderrazak Abdelkader (arrière-petit-fils de l’Émir), ses écrits pro-sionistes publiés chez Maspero dans les années 1960 sont connus (Le conflit judéo-arabe ; Le monde arabe à la veille d’un tournant). La presse et des récits biographiques rapportent qu’il a fini enterré au kibboutz Afikim sous le nom Dov/Dove Golan ; ces éléments, relayés jusque dans la presse algérienne, existent, même si leur ton diffère selon les auteurs. Ici, l’intérêt n’est pas l’anecdote, mais le contraste entre les postures officielles d’aujourd’hui et des trajectoires familiales ou réseaux qui, historiquement, ont croisé ou soutenu le sionisme. Morial


LE SIONISME EN ALGÉRIE, UNE HISTOIRE QUE LE RÉGIME CACHE

En somme, l’accusation rituelle contre le Maroc est déplacée : les relais sionistes les plus structurés de l’Afrique du Nord se sont surtout déployés en Algérie (Alger, Oran, Constantine), avec collectes, jeunesses, publications et circuits d’alyah. Le Maroc, lui, préservait l’enracinement historique de sa communauté juive, sous l’égide de la monarchie, et n’a jamais connu un écosystème militant sioniste comparable. C’est ce décalage que les archives exposent, calmement, mais clairement. Cambridge University Press


Alors, comment comprendre qu’aujourd’hui Alger brandisse l’« accusation de sionisme » contre le Maroc ? Les faits sont clairs : le sionisme a prospéré en Algérie coloniale, alors qu’il est resté marginal au Maroc.


Ce silence assourdissant en dit long. En niant cette histoire, le régime algérien révèle encore une fois son double langage. Quand il s’agit d’attaquer le Maroc, il se pose en champion autoproclamé de l’anti-sionisme. Mais quand on ouvre les archives, on découvre que le véritable foyer du sionisme en Afrique du Nord n’était pas Rabat ni Fès… mais bien Alger, Oran et Constantine.


Une vérité explosive que le régime militaire préfère cacher. Mais l’histoire, elle, ne pardonne pas.

3 commentaires


Membre inconnu
14 sept.

WLEDS KHMISSATT 🐕 🐕 WA BOUZBIR 3OBAD LMALIK L3ATAY ZAMEL 6 🤣🤣🤣🤣

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Membre inconnu
18 sept.
En réponse à

Ouled village left, ouled boussaada, faut assumer votre histoire de sion, les preuves ne s’invente pas.

Faut arrêter de manger les ânes, apparemment sa vous rends comme lui cha cha ra ra 🤣🤣🤣🤣

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