LES ALGÉRIENS CONTRAINTS D’ALLER EN TUNISIE POUR DES PNEUS
- il y a 3 jours
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Alors que le régime algérien se targue de ses richesses en gaz et en pétrole, ses citoyens traversent la frontière tunisienne pour acheter… des pneus. Un paradoxe qui fait sourire les réseaux sociaux mais qui révèle surtout les défaillances structurelles d’un système incapable d’assurer l’essentiel à sa population.
Depuis plusieurs semaines, des images circulent montrant des automobilistes algériens faire la file en Tunisie pour acheter pneus et pièces détachées. Là-bas, les produits sont disponibles, garantis et proposés à des prix abordables, alors qu’en Algérie ils sont soit introuvables, soit hors de prix.
Ce phénomène, qui secoue l’opinion, a mis à nu de graves irrégularités. Sur 1 200 entreprises agréées pour importer des pneus, près de 500 n’ont rien importé. À peine un tiers a respecté ses quotas, alors même que l’État avait débloqué un budget colossal de 900 millions de dollars pour le premier semestre 2025. Faute de résultats, un montant similaire sera nécessaire pour la seconde moitié de l’année, aggravant encore la facture pour le contribuable. Dans les rues de Constantine, des transporteurs se sont mis en grève, et des accidents dramatiques liés au mauvais état des pneus rappellent le prix de cette négligence.
La crise prend parfois des allures de caricature. Un pneu d’une petite voiture se vend jusqu’à 50 000 dinars. Des transporteurs avouent s’approvisionner auprès de trafiquants alimentés par des réseaux illégaux via le Niger. Des camions restent immobilisés depuis plus d’un an, faute de pneus et de pièces détachées. Dans certaines villes, les vols de pneus se multiplient, signe d’un marché noir alimenté par la pénurie. Comme l’a résumé un internaute algérien : « En 2025, des pays pauvres comme la Somalie construisent leurs propres voitures, et nous, en Algérie, nous n’avons même pas de pneus. »
Dans un pays qui se proclame “riche”, la réalité est crue : la richesse ne se mesure pas à des chiffres d’exportations de gaz, mais à la capacité de l’État à garantir un quotidien sûr et digne à ses citoyens. Comment expliquer qu’un État pétrolier soit incapable d’assurer à ses habitants un produit aussi basique qu’un pneu de voiture ? La réponse tient à un système opaque, miné par la spéculation, la corruption et des décisions improvisées.
Les autorités promettent une sortie de crise en annonçant quatre usines de production locale à l’horizon 2026. Mais pour les automobilistes algériens, l’urgence est immédiate : circuler sans risquer sa vie. En attendant, la seule solution reste l’exil commercial vers la Tunisie, avec tout ce que cela suppose de coûts supplémentaires et d’humiliation nationale.
Un pays peut se dire riche, mais la vraie richesse se mesure à la qualité de vie de ses citoyens. Sur ce terrain, l’Algérie accumule les pénuries, les crises et les humiliations. Pendant ce temps, le Maroc avance, investit, planifie et modernise, au service de son peuple. La comparaison est sans appel.
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