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POURQUOI LA KABYLIE PEUT PRÉTENDRE À SON INDÉPENDANCE

  • il y a 2 jours
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Depuis plus d’un demi-siècle, le régime algérien brandit à chaque tribune internationale le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour contester la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Mais ce principe, que le pouvoir d’Alger agite comme une bannière diplomatique, se retourne désormais contre lui-même : car s’il existe en Afrique du Nord un peuple qui remplit toutes les conditions du droit international pour revendiquer l’autodétermination, c’est bien le peuple kabyle.


L’Histoire le rappelle : la Kabylie fut un État indépendant bien avant l’existence de l’Algérie moderne. Du XVIᵉ au XVIIIᵉ siècle, deux puissances kabyles dominèrent la région : le Royaume des Aït Abbas, centré sur la citadelle de la Kalâa des Beni Abbès, et le Royaume de Koukou, établi plus à l’est, dans le massif du Djurdjura. Ces royaumes disposaient d’institutions propres, d’armées, d’une diplomatie active et d’une administration fondée sur des assemblées locales (tajmaat). Leur souveraineté était reconnue dans les échanges avec les dynasties voisines et la Régence d’Alger, sans jamais être soumise à elle.



Cette indépendance kabyle prit fin seulement après la bataille d’Icheriden en 1857, lorsque l’armée coloniale française écrasa la résistance kabyle et annexa définitivement la région. Ce souvenir demeure fondateur : la Kabylie a été un État avant d’être soumise à un autre.


Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, inscrit dans la Charte des Nations Unies (article 1§2) et dans les Pactes internationaux de 1966, ne se limite pas aux territoires dits “à décoloniser”. Il s’agit d’un principe universel, valable pour tout peuple possédant une identité distincte, un territoire, une conscience nationale et une volonté politique d’autonomie.



La Kabylie remplit ces conditions sans équivoque. Sa langue amazighe kabyle, sa culture, ses institutions sociales et sa cohésion en font un peuple autochtone au sens de la Déclaration des Nations Unies de 2007, qui garantit le droit à l’autodétermination pour tous les peuples indigènes du monde.


Le 5 septembre 2024, un événement historique a bouleversé le paysage diplomatique nord-africain. Deux avocats britanniques de référence, Robert McCorquodale (Brick Court Chambers) et Penelope Nevill (Twenty Essex Chambers), ont publié un avis juridique indépendant concluant que « le peuple kabyle constitue un peuple au sens du droit international » et « dispose, en vertu du droit international, du droit humain à l’autodétermination ».



Ce document, élaboré après une année et demie d’analyse, confère à la Kabylie une reconnaissance juridique officielle inédite. C’est la première fois qu’un peuple non inscrit sur la liste onusienne des territoires à décoloniser obtient la reconnaissance formelle de son droit à l’autodétermination.


Pour Aksel Bellabbaci (MAK), cette avancée marque « un jalon majeur dans la légitimation du combat kabyle au niveau international ». Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad), a salué « une victoire morale pour tous les peuples qui choisissent la voie pacifique du droit plutôt que celle des armes ».


Quelques semaines plus tard, Ferhat Mehenni s’est exprimé au siège des Nations Unies à New York, lors de la 23ᵉ session de l’Instance permanente sur les questions autochtones. Il y a plaidé pour l’intégration officielle de la Kabylie dans le processus onusien de décolonisation et la création d’un groupe d’experts rattaché à la Quatrième Commission, chargé d’examiner les demandes des peuples autochtones souhaitant inscrire leur territoire sur la liste des peuples à décoloniser.

« Nous demandons que la Kabylie, par la voix du MAK et de l’Anavad, soit reconnue comme peuple à part entière, détenteur du droit à l’autodétermination », a-t-il déclaré.

À cette occasion, Mehenni a également annoncé la proclamation symbolique de la renaissance de l’État kabyle, le 20 avril 2024 à 18h57 (heure de Kabylie), depuis le territoire américain, heure choisie en référence à 1857, date de la perte de la souveraineté kabyle à Icheriden.



Dans la foulée, Ferhat Mehenni a rencontré les représentants officiels de trois États du Golfe aux Nations Unies. Ces entretiens, révélés par plusieurs sources diplomatiques, ont porté sur les perspectives du projet d’indépendance et sur la future reconnaissance du gouvernement kabyle en exil.


Ces discussions ont pris de court les services de renseignement algériens, surpris de voir la cause kabyle franchir le seuil du dialogue interétatique. Elles marquent une étape décisive : la Kabylie cesse d’être un dossier interne à l’Algérie pour devenir une question régionale, voire internationale.



Alors qu’Alger invoque à l’ONU le droit des peuples pour le Sahara, elle refuse ce même droit à un peuple qui vit sur son propre sol. Cette contradiction dévoile une vérité crue : le droit international n’est pour le régime algérien qu’un outil politique, non un principe moral.


Dernièrement, le congrès extraordinaire du MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), a décidé, à l'unanimité des voix de chaque coordination de la diaspora, de proclamer l’indépendance de la Kabylie, le 14 décembre 2025 à 18h57.


La Kabylie, elle, avance dans la cohérence : elle ne réclame ni guerre ni vengeance, mais le respect du droit universel que l’Algérie cite sans jamais l’appliquer.


L’Histoire le montre : la Kabylie a été souveraine avant d’être soumise, et aujourd’hui, le droit international reconnaît sa légitimité à se gouverner à nouveau. De Londres à New York, sa voix se fait entendre, portée par la justice, la mémoire et la paix.


Ce que l’Algérie nie à ses propres enfants, le monde commence à le leur reconnaître : le droit d’exister librement, en tant que peuple.



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