RÉSOLUTION 2797, L’ALGÉRIE EN PLEIN DÉLIRE TRIOMPHALISTE
- il y a 10 minutes
- 7 min de lecture

Les médias et internautes algériens ont déployé toute leur artillerie pour crier à la “victoire” contre le Maroc après l’adoption de la résolution 2797, comme si un simple texte allait effacer la réalité sur le terrain. Mais partout ailleurs, la presse internationale a été claire et unanime : c’est le Maroc qui sort grand vainqueur de cette séance du Conseil de sécurité. Le Figaro a titré que la résolution consacre l’autonomie comme la base réaliste pour toute solution future (1er novembre 2025). The Washington Post a souligné que le plan d’autonomie soutenu par les États-Unis gagne désormais du terrain à l’ONU (31 octobre 2025). El País a rapporté que le Conseil proroge la MINURSO tout en renforçant explicitement la proposition marocaine (1er novembre 2025). Al Arabiya a qualifié cela de triomphe diplomatique historique pour le Maroc au sein du Conseil de sécurité (31 octobre 2025). Et même IRNA, l’agence de presse iranienne connue pour son hostilité envers le Maroc et son alliance avec l’Algérie, a critiqué Alger pour sa politique de chaise vide et son abstention au vote, affirmant qu’elle n’a même pas osé mobiliser son allié russe pour un veto (2 novembre 2025).
À Alger, on répète en boucle que “rien n’a changé” et que le “statu quo perdure”, mais cette frénésie médiatique trahit une panique évidente. Si vraiment rien n’avait évolué, pourquoi cette urgence à organiser des plateaux télévisés et des débats sur les diverses plateformes sociales et à publier des pseudo analyses avant même que le texte ne soit pleinement digéré par le public ? La vérité est que tout a changé avec cette résolution. Le renouvellement du mandat de la MINURSO pour un an complet, jusqu’au 31 octobre 2026, a brisé la seule arme qui restait à l’Algérie : les mandats courts de six mois qui permettaient de remettre le dossier sur la table tous les semestres et de maintenir une pression artificielle constante.
En effet, depuis la création de la MINURSO en 1991 par la résolution 690, l’Algérie a quasi systématiquement milité pour des renouvellements courts afin de forcer le retour régulier du dossier devant le Conseil de sécurité et d’empêcher toute stabilisation durable. Selon l’Atlantic Council, elle a influencé environ 40 % des mandats brefs entre 1991 et 2017. Dès 1995, ses représentants à l’ONU plaident pour des renouvellements de six mois afin d’intensifier les efforts, comme indiqué dans le rapport S/1995/803 au paragraphe 45. Lakhdar Brahimi, alors envoyé spécial, résume la logique en déclarant qu’un mandat court est essentiel pour l’urgence de la décolonisation, lors de la séance S/PV.3593 au paragraphe 18. Sous le Secrétaire général Ban Ki-moon, entre 2007 et 2013, l’Algérie obtient satisfaction avec les résolutions 1813 en 2008 et 1871 en 2009, toutes deux limitées à six mois. En 2011, l’ambassadeur algérien Idriss Jazairy intervient pour bloquer un projet de renouvellement annuel en arguant que six mois suffisent pour juger des avancées, comme enregistré dans la séance S/PV.6539 au paragraphe 32. En 2017, Sabri Boukadoum, alors représentant permanent de l’Algérie à l’ONU et futur ministre des Affaires étrangères, insiste sur la nécessité d’un mandat court pour forcer les parties à avancer, lors de la séance S/PV.7933 au paragraphe 45.
Cependant, le rapport de force a basculé et le plan d’autonomie marocain, présenté officiellement le 11 avril 2007, est qualifié de base sérieuse et crédible dans la résolution 2797 elle-même, au paragraphe 3 et l’Algérie choisit de s’abstenir, un aveu humiliant d’isolement stratégique croissant. Cherchant à restaurer sa mécanique de blocage, Alger pousse le Polisario à réclamer des mandats de trois à six mois avec une surveillance renforcée, comme détaillé dans le document S/2025/812 au paragraphe 42. UN Watch dénonce une instrumentalisation de la MINURSO par Alger (2 novembre 2025).
Le mandat d’un an reconduit jusqu’au 31 octobre 2026 uniquement pour veiller au respect du cessez-le-feu, sans mentionner le référendum d’autodétermination, marque la fin définitive de ce chantage semestriel. C’est la deuxième année consécutive de douze mois après la résolution 2756 en 2024, et cela instaure une stabilité institutionnelle qui traduit la confiance du Conseil dans le processus politique fondé sur le plan marocain. Les renouvellements de six mois n’étaient qu’un outil de stress et de pression, l’Algérie a perdu cette arme favorite, et le statu quo qu’elle célèbre est en réalité une cuisante défaite car il est clair qu’il a bénéficié au Maroc qui transforme son Sahara pour en faire une région incontournable en Afrique.
On entend encore que le plan d’autonomie est présenté au conditionnel avec la phrase “pourrait représenter une solution des plus réalistes” au paragraphe 3, et comme “la base” des négociations plutôt que “la seule base”. Examinons le texte exact pour démanteler cette interprétation biaisée. Le paragraphe 2 exige que les négociations se fassent en se fondant sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc. Le paragraphe 3 demande aux parties de participer aux discussions sur la base du plan d’autonomie proposé par le Maroc et sans conditions préalables. Le conditionnel n’apparaît qu’une seule fois et constitue une formule diplomatique classique qui ouvre la porte à des améliorations négociées dans le cadre du plan marocain, pas en dehors. Quant à l’expression “la base”, elle verrouille à elle seule le processus puisque les parties doivent négocier sur la base du plan marocain et sans conditions préalables, ce qui exclut toute autre proposition initiale, y compris le référendum ou le plan élargi récemment proposé par le Polisario sous la plume de l’Algérie dans le document S/2025/664, qui n’est même pas mentionné dans la résolution, preuve supplémentaire s’il en fallait une que le plan marocain est bien la seule base reconnue. L’Algérie et son proxy le Polisario n’ont plus le choix : ils négocient sur la base du plan marocain ou ils sortent du processus.
Après le vote, on brandit les déclarations du Danemark et de la Slovénie comme preuves d’un soutien au Polisario. Le Danemark va réaffirmer son soutien à une solution politique mutuellement acceptable dans le respect du droit à l’autodétermination, tout en qualifiant explicitement le plan d’autonomie marocain de bonne base pour un accord entre les parties, et précise que son vote en faveur de la résolution ne constitue pas une reconnaissance de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental mais confirme son appui au processus. La Slovénie encourage les parties à explorer toutes les options y compris l’autodétermination, en insistant sur un processus sur un pied d’égalité tenant compte des positions de toutes les parties, et réaffirme que le Sahara occidental reste un territoire non autonome. Mais les deux pays ont voté pour la résolution entière, donc pour le plan marocain comme base exclusive. Le mot autodétermination est une formule générique utilisée depuis 1991 et ne signifie plus référendum. Aucun des deux n’a réclamé le retour du Polisario à la table avec ses conditions. C’est du langage diplomatique poli, au final ils ont voté pour le Maroc et c’est là l’essentiel.
Les algériens agitent également, comme pseudo argument, la carte du site ONU qui montre toujours selon les algériens le Maroc amputé de son Sahara, mais en réalité ce n’est pas une frontière (ligne plate) mais une ligne de démarcation provisoire (ligne en pointillés) car l’ONU est tenu d’observer une neutralité tant qu’il n’y a pas de traité international ou de négociations conclues entre les parties. En outre, il est curieux de constater comme les algériens sont si prompts à s'en tenir à la carte de l’ONU quand cela est relatif au Maroc, or, ils nient cette même carte concernant Israël ou le Cachemire (car ils soutiennent le Pakistan).
L’ensemble de l’édifice algérien repose sur une hypocrisie si évidente qu’elle en devient impossible à ignorer. Ainsi l’Algérie affirme sans cesse que le Polisario est le représentant exclusif et légitime du peuple sahraoui, tout en exigeant un référendum d’autodétermination dont la fonction première est précisément de déterminer qui représente ce peuple. Si le Polisario était vraiment ce représentant légitime, comme le prétend Alger, sa présence seule à la table des négociations suffirait amplement, sans aucun besoin de scrutin pour le confirmer. Cette contradiction interne pulvérise le narratif algérien et prouve que même Alger ne croit pas à la légitimité qu’elle proclame.
D’un point de vue juridique, les résolutions 1541 et 2625 reconnaissent plusieurs formes d’autodétermination dont l’autonomie interne négociée sans référendum obligatoire. Historiquement, seuls environ 20 % des processus de décolonisation sont passés par référendum, la majorité s’est réglée par négociation politique. Et pour enfoncer le clou de l’hypocrisie algérienne, rappelons que l’indépendance de l’Algérie elle-même en 1962 n’a pas été soumise à un référendum onusien international, mais à un référendum national français organisé par la France, en métropole le 8 janvier 1961 (loi française n°60-525) et confirmé par le référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962 limité aux algériens qui étaient encore français à ce moment là. Ce processus interne à la France, qui a décidé unilatéralement de consulter ses citoyens métropolitains avant même ceux qui étaient nommés indigène, reste une humiliation historique pour Alger. Un colonisateur qui vote sur l’avenir de sa colonie, sans supervision de l’ONU et qui impose ensuite les Accords d’Évian comme cadre final. Pourtant, aujourd’hui, l’Algérie exige un référendum onusien pur et dur pour le Sahara, refusant toute négociation politique, méthode qui lui a donné son indépendance. Double standard flagrant.
Enfin, l’énième argument algérien de la délégitimation de la résolution 2797 par le boycott est fallacieux, l'Algérie était en réalité piégée, elle ne pouvait pas voter POUR et elle n’a pas osé voté contre par crainte de se retrouver davantage isolée diplomatiquement. Elle n’a pu ni empêcher son adoption ni préserver la pseudo cause sahraouie, ni ne serait-ce que convaincre un seul pays de voter contre et encore moins de poser son véto, ce qui constitue l’ultime humiliation.
Le plan d’autonomie proposé par le Maroc est en adéquation totale avec le droit à l’autodétermination des peuples car il permet au Sahraoui de choisir librement son avenir au sein d’une large autonomie sous souveraineté marocaine via des élections locales et une gestion décentralisée, respectant ainsi les principes onusiens d’expression populaire sans imposer une séparation artificielle. Le Maroc propose ainsi une solution conforme au droit international, à la paix, à la stabilité et au développement humain. L’Algérie s’accroche à la répétition d’un récit qui ne convainc plus qu’elle-même. Le Maroc avance, le Sahara est marocain et la résolution 2797 l’a gravé dans le marbre.











Commentaires