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EURO–AFRIQUE, LE TUNNEL QUI CHANGERA L’HISTOIRE

  • 30 août
  • 2 min de lecture
EURO–AFRIQUE, LE TUNNEL QUI CHANGERA L’HISTOIRE

Le tunnel Maroc-Espagne est-il un mythe ancien ou un projet concret ?


L’idée d’un lien fixe entre le Maroc c'est un vieux rêve relancé depuis des décennies puisque dans les années 70 déjà, les gouvernements des deux rives du détroit de Gibraltar avaient commandé des études préliminaires. Mais entre le coût, la complexité géologique, le projet était resté lettre morte.


Mais tout a basculé en février 2023, quand les 2 royaume ayant pour capitales Rabat et Madrid annoncent officiellement la relance du chantier d’étude. Cette fois, ce n’est plus un rêve mais une ambition mesurée, avec un calendrier, des budgets et des ingénieurs mobilisés.


Le projet est très technique, c'est un défi colossal ! Ce tunnel, parfois surnommé « Euro-Afrique », ne sera pas un simple tuyau sous la mer. Il s’agira d’un tunnel ferroviaire de 40 à 60 kilomètres, dont 28 kilomètres immergés à des profondeurs oscillant entre 300 et 475 mètres.

Il reliera la côte espagnole, à Punta Paloma, jusqu’à la zone de Malabata, près de Tanger.


C'est un projet ferroviaire (voyageurs et fret) et la durée des traversées estimée est de 30 minutes environ, pour une livraison en 2040 selon certains experts, les plus optimistes parlent de 2030 et une minorité juge 15 milliards d’euros seront nécessaire à la réalisation de ce projet mais certaines estimations montent bien plus haut. C’est la société allemande Herrenknecht Iberica, spécialiste mondial des tunneliers, qui a été mandatée pour conduire les études de faisabilité. L’Espagne a alloué à ce stade 1,6 million d’euros pour actualiser les données.


On ne peut lorsque l'on parle de ce tunnel ne pas aborder la question de l'enjeu géopolitique majeur qu'il représente puisqu'un tel ouvrage ne serait pas qu’une prouesse technique : il bouleverserait l’équilibre géopolitique et économique de toute la région. Pour le Maroc, il s’agirait d’un bond stratégique : ancrer encore plus son rôle de hub logistique africain, prolonger le succès de Tanger Med, et imposer le royaume comme porte d’entrée naturelle de l’Afrique vers l’Europe.


Pour l’Espagne, ce serait une garantie de centralité face à la concurrence des ports du nord de l’Europe, et un outil de rapprochement économique avec l’Afrique. Pour l’Europe et l’Afrique, ce tunnel symboliserait une nouvelle route de la soie euro-africaine, reliant en continu les réseaux ferrés marocains, africains et européens.


Au-delà des chiffres, ce tunnel serait une victoire de la vision royale : le Maroc ne regarde plus seulement vers le sud ou le nord, il veut relier les continents. Cependant, là où certains rappellent que l’ouvrage coûterait des dizaines de milliards et que les délais risquent de s’allonger, d’autres pointent la difficulté géologique du détroit de Gibraltar, zone de forte activité tectonique. Or, le Maroc a déjà prouvé, avec Tanger Med, Noor Ouarzazate ou Al Boraq, que les projets jugés « impossibles » finissent par devenir des réalités tangibles.


Un tunnel, un symbole qui lorsqu'il se réalisera, ne sera pas qu’un ouvrage d’ingénierie. Il sera le symbole d’une époque nouvelle, où le Maroc assume sa place de puissance régionale, tourné à la fois vers l’Afrique et vers l’Europe. Ce projet raconte une chose simple : l’histoire des grands peuples s’écrit par leurs ponts au delà des frontières et le Maroc, sous l’impulsion royale, a choisi d’écrire cette histoire.

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