Sidi Abdellah Ben Oujal El Ghazouani, dit “moul el ksour” en allusion au quartier de Marrakech qui porte depuis son nom est l'un des 7 Saints de la ville ocre.
Originaire de la tribu Ghazouane à Chaouia, il est né à Ksar El Kébir où il apprendra à lire et à écrire avant de se rendre à Fès, puis à Grenade pour rencontre le Cheikh Abou Al Hassane Ali Saleh Al Andaloussi.
De retour à Fès avec son cheikh pour apprendre le Coran et les sciences El Ghazouani restera au service (maintenance) de la zaouia de ce cheikh pendant quelques années avant de se rendre à Marrakech où il fut le disciple de Sidi Abdelaziz Tebbaa, selon le récit rapporté dans «Al Motrib Bi Machahir Al Maghrib» du Cheikh Abdellah Ben Abdelkader Talidi.
Dix ans plus tard, il quitte la ville ocre pour retourner à Ksar El Kebir où il construit une première Zaouia puis une seconde à Ben Idder à proximité de Jbala.
Ses Zaouia et son enseignement basé sur la tariqa Chadiliya Tebbaaiya lui conférèrent une notoriété redoutée par le Sultan watasside Abou Abdellah Mohamed Ben Cheikh qui le fit emprisonner en 1513 à Fès. Le Sultan finit par le libérer et s'excuser une fois assuré qu'El Ghazouani n'avait aucune ambition politique.
El Ghazouani poursuivit son entreprise et fonda la Zaouia Bab Ftouh, puis il aida à construire le chenal de Oued El Leben à Fès afin de permettre aux locaux de cultiver leurs terres ce qui ne fut pas apprécié par les pouvoirs en place.
Ainsi il quitta Fès pour Marrakech en 1518, convaincu que les wattassides finiraient par tomber aux mains des saadiens.
«Al Isstiqssa Fi Akhbar Al Maghrib Al Aqsa» (Editions Dar Al Kotob Al Ilmiyah, 2014).
A Marrakech, El Ghazouani construit alors une dernière zaouia au quartier El Ksour vers 926 de l’hégire (1519), où il transmettra à plusieurs disciples non seulement ses connaissances, l’interprétation du Coran, la science et le soufisme mais également l’amour du Prophète, de l’agriculture et du jardinage.
Dans son ouvrage «Awliyae Fi Al Maghrib» (Les érudits au Maroc), Mohamed Jenboubi cite un ouvrage de Mohamed El Mazouni qui met en avant le «rôle économique d’El Ghazouani dans la région de Marrakech» au XVIe siècle, en mémoire aux puits et chenaux construits par la zaouia d’Abdellah El Ghazouani à Tamslouht et dans la région d’Al Haouz. Il se démarquera aussi par ses écrits où il fait appel à des termes marocains pour décrire le soufisme.
Après neuf ans passés à Marrakech à reconstruire sa zaouia et répandre sa tariqa, El Ghazouani décède vers 935 de l’hégire (1528) après avoir vu sa prophétie se réaliser.
Dès 1524, les Saadiens deviennent en effet maîtres de Marrakech après avoir chassé les Wattassides.
L’érudit est inhumé dans sa zaouia au quartier El Ksour de la ville ocre, à côté de la mosquée Mouassine.
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