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AHMED RIZKI


Grande figure du groupe armé «le Croissant noir», Ahmed Rizki s’est éteint le 25 octobre 2021.


S’il était connu dans les milieux de la résistance armée des années 1950, peu de Marocains ont entendu parler de lui. Pourtant, Ahmed Riski était un personnage clé d’une importante formation de la résistance armée, « le Croissant noir ». Il était l’un des dépositaires de la mémoire de cette organisation, une référence incontournable, un « dépôt d’archives » précieux, cependant marginalisé dans la mémoire collective marocaine.


Contrairement à la coutume, aucune personnalité officielle du Haut-commissariat aux résistants n’a assisté à son enterrement, malgré le fait qu’il possédait une carte de résistant depuis le début des années 1960, délivrée par le gouvernement marocain, et que le Trésor public lui versait une pension de résistant. Notre investigation, encore à ses débuts, montre que le personnage dérangeait l’establishment. Le recoupement des pièces d’archives, des journaux d’époque et des archives de la famille Rizki indique qu’il a bien contribué aux opérations de la résistance, particulièrement au sein du Croissant noir. Mais l’appropriation de la mémoire collective est un processus conflictuel. Il n’est pas mu par une logique scientifique impartiale, mais par les intérêts des acteurs politiques et sociaux qui s’affrontent sur ce terrain.


De la mémoire à l’Histoire, il y a un long chemin à parcourir, surtout que le phénomène étudié (ici la résistance armée des années 1950) est encore vivace. Aussi ce que nous allons dire de cette personnalité ne relève-t-il pas d’affirmations définitives, mais procède d’un souci que partagent tous les historiens du temps présent : consigner « des matériaux périssables », ceux-là même qui pourront faire demain l’objet d’analyses plus rigoureuses et plus fouillées. Pour l’heure, ce que l’on peut avancer n’est que la part visible d’une vie aussi riche et aussi

compliquée que celle des formations de la résistance armée.


Extrait tiré du média Zamane. Rédacteur, Mostafa BOUAZIZ.

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