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DE LA MINURSO À LA MANSASO, FIN DU RÉFÉRENDUM FANTÔME

  • 26 août
  • 4 min de lecture
DE LA MINURSO À LA MANSASO, FIN DU RÉFÉRENDUM FANTÔME

Fidèle à la constance et à la fermeté de la diplomatie marocaine, éclairée par la vision de SM le Roi Mohammed VI, je livre ici une réflexion personnelle. Elle ne prétend pas remplacer les analyses officielles, mais plutôt témoigner, avec la modestie d’un observateur engagé, des signes d’un moment charnière dans le dossier du Sahara marocain.


Il est des périodes en diplomatie où chaque mot, chaque décision, peut faire basculer l’histoire. Le Sahara marocain est précisément à ce point d’inflexion. Après plus de trente ans d’immobilisme, une perspective s’esquisse : transformer la MINURSO, figée dans l’ombre d’un référendum irréalisable, en une mission nouvelle, la MANSASO, qui reconnaîtrait enfin que la seule voie crédible reste l’autonomie sous souveraineté marocaine.


Cette orientation ne doit rien au hasard. Washington, Paris et Londres semblent aujourd’hui parler le même langage, et cet alignement rare pourrait peser lourdement au Conseil de sécurité. Mais l’expérience enseigne la prudence : l’espoir, en diplomatie, se manie comme une flamme fragile, capable d’éclairer mais aussi de vaciller.


Créée en 1991, la MINURSO avait pour mission de surveiller le cessez-le-feu et d’organiser un référendum d’autodétermination. Trente-quatre ans plus tard, ce projet appartient aux illusions mortes de l’histoire : querelles sur le corps électoral, manipulations politiques, refus d’Alger d’accepter la réalité… Tout a condamné ce scrutin à n’être qu’un mythe entretenu par le Polisario et son parrain algérien.


Le référendum survit encore dans les textes onusiens, mais il n’a plus aucune substance. Il n’est qu’un vestige bureaucratique, brandi comme un slogan, vidé de toute faisabilité.


En 2025, la donne change. Les États-Unis ne se contentent plus de confirmer leur reconnaissance historique de 2020 : ils veulent inscrire ce choix dans une stratégie globale. La France, longtemps hésitante, affiche désormais plus de clarté. Quant au Royaume-Uni, il s’inscrit discrètement mais fermement dans cet axe.



Derrière l’acronyme MANSASO, c’est un véritable changement de paradigme qui se profile : passer du mythe du référendum à la réalité d’une autonomie négociée. C’est la reconnaissance implicite que le Sahara est déjà marocain dans les faits : des villes en développement, des infrastructures modernes, une jeunesse tournée vers l’avenir, pendant que le Polisario reste isolé à Tindouf, prisonnier d’un discours figé.


La vigilance reste toutefois indispensable. Trois éléments incitent à la prudence :


  1. Les rapports de force au Conseil de sécurité : la convergence occidentale existe, mais elle dépend encore des positions de Moscou et de Pékin.

  2. La rigidité du régime algérien : l’armée algérienne a bâti sa légitimité sur l’hostilité au Maroc. Accepter l’autonomie, c’est reconnaître cinquante ans d’échec, une humiliation qu’Alger redoute.

  3. L’inertie de l’ONU : transformer une mission vieille de trois décennies n’est pas simple. Les lourdeurs administratives et budgétaires onusiennes sont bien connues.


Mais au-delà des doutes, de solides motifs nourrissent l’espoir :


  • Une convergence transatlantique durable : stabiliser la Méditerranée sud, sécuriser les flux énergétiques et miniers, contenir les influences russes et chinoises en Afrique, autant d’intérêts qui placent le Maroc comme partenaire stratégique incontournable.

  • Une pression accrue sur Alger : la menace américaine de classer le Polisario comme organisation terroriste serait un coup fatal à sa crédibilité. Elle isolerait davantage l’Algérie, déjà fragilisée par ses contradictions.

  • La force des réalisations marocaines : routes, ports, universités, zones industrielles… À Laâyoune, Dakhla ou Smara, la réalité du terrain parle plus fort que les slogans. L’autonomie n’est plus une promesse abstraite : elle se vit déjà au quotidien.


L’heure de vérité s’annonce en octobre 2025, lorsque le Conseil de sécurité devra choisir : reconduire la MINURSO et son mandat dépassé, ou ouvrir la voie à la MANSASO et à une solution réaliste.


Ce vote sera l’équivalent d’une partie d’échecs diplomatique : Rabat devra sécuriser neuf voix, Washington calibrer le texte, Paris jouer les médiateurs, Londres conforter l’axe occidental, pendant que Moscou et Pékin décideront, en silence, de ne pas bloquer la dynamique.


Et c’est ici qu’une question devient inévitable : que dira désormais le régime algérien ?Depuis des décennies, Alger brandit la MINURSO comme un totem, répétant que sa mission centrale est l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Ses responsables ne cessent de renvoyer Rabat vers l’ONU, tout en jurant que l’Algérie « n’est pas partie prenante » mais seulement « observatrice ». Or, si l’ONU consacre demain une mission recentrée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine, le régime militaire acceptera-t-il cette décision qu’il prétend toujours respecter ? Ou se démasquera-t-il en refusant de reconnaître l’instance internationale qu’il invoque sans cesse comme arbitre ?


Ce dilemme met à nu une contradiction fondamentale : soit Alger assume la logique de l’ONU et accepte le réalisme, soit elle s’enferme dans une posture d’isolement, révélant au grand jour qu’elle n’a jamais eu pour objectif le respect du droit international, mais uniquement la poursuite d’une hostilité idéologique envers le Maroc.


Le Sahara marocain, en 2025, est peut-être à la veille d’un tournant historique. Rien n’est encore acquis, mais jamais les conditions n’ont semblé aussi réunies.


La prudence m’impose de garder à l’esprit les résistances d’hier. L’espérance nous invite à croire en une victoire du réalisme sur l’idéologie, du pragmatisme sur l’entêtement.


Et si la MANSASO voyait le jour, ce serait bien plus qu’un changement technique : ce serait la consécration internationale d’une réalité déjà vécue sur le terrain. Une reconnaissance de la marocanité du Sahara que notre Nation attend depuis un demi-siècle, et pour laquelle SM le Roi Mohammed VI n’a jamais cessé d’agir avec détermination et clairvoyance.

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