LA TBOURIDA, L’ART ÉQUESTRE QUI PORTE L’ÂME DU MAROC
- 9 nov.
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L’Unesco a intégré, le mercredi 15 décembre 2021, la tbourida à son patrimoine culturel immatériel de l’humanité, reconnaissant ainsi une pratique ancestrale profondément enracinée dans l’histoire et l’âme du Maroc. Ce classement vient consacrer des siècles de tradition équestre et de savoir-faire transmis de génération en génération.
La tbourida, qu’on appelle aussi fantasia, est bien plus qu’un simple spectacle équestre. Elle incarne un art du courage, de la coordination et de la fierté tribale, où cavaliers et chevaux forment un tout harmonieux. Chaque tir de poudre synchronisé, chaque cri de guerre lancé dans l’air, chaque geste du cavalier enveloppé de son burnous symbolise une histoire vivante du Maroc, de ses tribus et de son identité.
Depuis des siècles, les cavaliers marocains, les swaras, célèbrent la gloire, la bravoure et la cohésion à travers cette démonstration de force maîtrisée. On retrouve la tbourida dans toutes les régions du Royaume, de la plaine du Gharb aux hauts plateaux du Souss, en passant par les Doukkala, les Tadla et les Abda. Chaque tribu y apporte sa touche : dans la posture du cavalier, le décor du cheval ou la broderie du costume.
Mais la tbourida, c’est aussi tout un écosystème culturel et artisanal : la fabrication des selles, la broderie des habits, la forge des fusils à poudre, la musique, les chants, et même les contes oraux qui perpétuent la mémoire des grands cavaliers marocains. C’est ce qui fait d’elle une pratique complète, à la fois artistique, spirituelle et communautaire.
Sur les réseaux sociaux, certaines « mouches électroniques » venues d’Algérie ont tenté de semer la confusion en accusant le Maroc d’avoir « volé » cette inscription. Or, la réponse est simple et factuelle : le Royaume du Maroc a déposé un dossier solide, historiquement documenté, démontrant sans ambiguïté l’origine marocaine de la tbourida.L’Unesco, institution internationale rigoureuse, n’accepte aucune candidature sans preuves de continuité historique, de communauté porteuse et d’attestation d’authenticité. Ce que le Maroc a apporté, preuves à l’appui.
L’Algérie, si elle estime posséder une pratique similaire, demeure libre de proposer un dossier distinct pour un jeu équestre pratiqué sur son territoire. C’est la règle même de l’Unesco : chaque pays défend ses propres traditions selon leur ancrage territorial et historique.
Historiquement, le lien entre tbourida et baroud (poudre à fusil) remonte à la fin du XIIIᵉ siècle, sous le règne du sultan mérinide Abou Youssouf Yacoub Ibn Abdelhak (vers 1274). Le Maroc fut l’un des premiers royaumes à introduire et maîtriser l’art du tir collectif à la poudre noire, bien avant sa diffusion dans d’autres contrées d’Afrique du Nord. Cette chronologie suffit à rappeler que la tbourida est marocaine dans son essence, son évolution et son expression.
Ainsi, loin des polémiques numériques, cette inscription à l’Unesco est avant tout un hommage au génie marocain, à sa culture équestre séculaire et à l’unité de son peuple autour de symboles identitaires forts. La tbourida ne se raconte pas, elle se vit, au rythme du galop, du baroud et des youyous.
Lien afin de consulter l'inscription officielle de la tbourida sur le site de l'UNESCO :











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