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LE MAROC, UNE NATION QUI N’A JAMAIS EMPRUNTÉ SA SOUVERAINETÉ

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LE MAROC, UNE NATION QUI N’A JAMAIS EMPRUNTÉ SA SOUVERAINETÉ

Depuis toujours, l’histoire politique du Maroc ne peut être comprise qu’à travers le prisme de sa philosophie fondatrice : la souveraineté comme condition existentielle. Contrairement à d’autres entités de la région qui ont dû quémander leur légitimité à l’extérieur, le Royaume a bâti la sienne à la sueur de ses enfants, dans leur attachement inébranlable à la terre et à leur identité. La lutte pour l’indépendance en fut l’illustration la plus éclatante : les Marocains ont arraché leur liberté par leur propre force, sans se perdre dans les mirages de projets idéologiques ou régionalistes. Cette victoire s’inscrivait déjà dans l’esprit du tamghrabit, ce sentiment profond d’appartenance à une nation souveraine, enracinée dans l’histoire et la continuité dynastique.


Ce choix historique n’a rien du hasard : il explique la singularité de la trajectoire marocaine et sa position actuelle dans le concert des nations. Le Royaume n’a jamais subordonné sa sécurité ou sa stabilité à des organisations régionales fragiles comme la Ligue arabe ou l’Organisation de la coopération islamique. Ces structures, incapables de dépasser le stade du discours, se sont limitées au symbolique. Le Maroc, lui, a très tôt compris que la souveraineté ne se délègue pas et que la sécurité ne se loue pas. C’est pourquoi il a construit sa politique extérieure sur la base d’intérêts partagés, de partenariats solides et du respect mutuel, loin des illusions d’appartenances idéologiques ou confessionnelles que l’Histoire a réduites en poussière.


La diplomatie marocaine s’articule autour d’une vision d’équilibre et de respect. Loin d’être un instrument de domination, la souveraineté marocaine s’exprime par une double exigence : protéger son indépendance et respecter celle des autres. Le Royaume n’impose ni modèles ni recettes aux États voisins, convaincu que la légitimité ne peut être forgée qu’à l’intérieur de chaque société. En retour, il refuse toute atteinte à son autonomie ou toute tentative d’imposer des choix dictés de l’extérieur. C’est cette conception qui confère au Maroc une place singulière dans un environnement régional secoué, où certains régimes, prisonniers de leurs propres contradictions, s’érigent en instruments de fragmentation au lieu d’être acteurs de construction.


Ce réalisme éclairé explique aussi le rôle prépondérant du Maroc au sein des instances internationales. À l’ONU comme à l’Union africaine, le Royaume s’impose comme un acteur influent, force de proposition et de stabilité, alors que sa participation à la Ligue arabe n’a jamais dépassé le protocolaire. Cette différence souligne la cohérence de la philosophie marocaine : agir là où le politique est concret, éviter les espaces réduits aux slogans.


La Constitution du Royaume illustre également cette vision. Elle ne se limite pas à une lecture idéologique étroite mais embrasse toutes les composantes de l’identité marocaine, réconciliant les différentes racines de la nation. Le Maroc se définit ainsi comme un État national à part entière, tirant sa légitimité de sa propre histoire et de son propre peuple, et non d’un environnement régional instable.


Ceux qui croient que le Maroc dépend de la solidarité régionale pour protéger son unité se trompent lourdement. À travers des siècles d’histoire, le Royaume a démontré que sa survie et son rayonnement reposent sur ses propres capacités, et qu’il n’a jamais eu besoin de se cacher derrière autrui.


Le Maroc est donc bien plus qu’une simple présence sur la carte du monde. Il est un État souverain forgé par l’épreuve du temps et par la profondeur géographique de son territoire, un acteur qui mène sa politique étrangère avec discernement et modération, loin de la radicalité et de la dépendance. Son indépendance de décision n’est pas un luxe : elle est la condition de sa continuité, le socle de sa singularité et le moteur de son avenir dans un monde en perpétuelle turbulence.

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