NICOLAS SARKOZY ET LE MAROC
- 7 août
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Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française est souvent invité pour divers évènement au Royaume. Il y a quelques années, il était invité à Rabat par le Conseil du développement et de la solidarité (CDS). Accueilli dans l’un des lieux les plus emblématiques de la capitale, l’hôtel La Tour Hassan, il est apparu devant un parterre de personnalités marocaines, intellectuels, figures politiques et acteurs économiques.
Officiellement, l’objectif était de présenter son dernier ouvrage Le Temps des combats. Mais cette escale marocaine allait bien au-delà d’un simple rendez-vous littéraire : elle a permis de réaffirmer un attachement personnel de l’ancien président à la relation franco-marocaine, qui étaient à l'époque fortement éprouvée par les tensions diplomatiques sous les présidences Hollande et Macron.
La présence de Nicolas Sarkozy à Rabat n'est pas un évènement anodin. Pour de nombreux marocains présents dans la salle, Sarkozy est perçu comme un ami du Royaume, à l’écoute, respectueux, et attaché à l’histoire partagée entre Paris et Rabat. Une proximité qu’il n’a cessé de rappeler tout au long de la rencontre, saluant SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, comme l’un des « grands dirigeants du monde, sage et visionnaire ».
Dans une atmosphère chaleureuse, l’ancien président n’avait pas hésité à glisser quelques piques à l’encontre de ses successeurs, pointant leur obstination à miser sur une relation déséquilibrée avec l’Algérie, au détriment d’un partenariat naturel, historique et stratégique avec le Maroc.
Questionné sur le dossier du Sahara marocain, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé son soutien clair à la marocanité du territoire, rappelant son premier déplacement à Laâyoune il y a plus de trente ans. S’il reconnaît que la France, sous sa présidence, n’avait pas franchi le cap d’une reconnaissance formelle, il avait plaidé pour une position européenne plus affirmée, à l’image de celle adoptée par les États-Unis depuis 2020.
Son discours a toutefois suscité des réactions nuancées. Certains observateurs rappellent que les paroles ne remplacent pas les actes, et que malgré son engagement verbal, Nicolas Sarkozy n’avait pas engagé la France dans une reconnaissance officielle de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
La nostalgie de certains membres de l’élite marocaine à l’égard de la période Sarkozy rappelle souvent celle portée à Jacques Chirac, dont la relation avec Feu SM le Roi Hassan II était empreinte de respect mutuel et de confiance. Sarkozy, qui cultive ce lien personnel avec le Royaume, se distingue des présidents français plus récents qui, eux, avaient peiné à rétablir un climat de confiance.
L’ambassadeur, Christophe Lecourtier, figure appréciée à Rabat, tranche avec la diplomatie perçue comme froide et distante de l’ancienne ambassadrice Hélène Le Gal, souvent critiquée pour son approche maladroite et son manque de finesse dans les moments délicats.
Au-delà des mots, Nicolas Sarkozy avait également profité de ce séjour pour renouer avec Marrakech, où il a clôturé son passage par une séance de dédicace dans un lieu culturel du quartier de Guéliz. Bien que SM le Roi Mohammed VI se trouvait à Doha à ce moment-là, Sarkozy a laissé entendre qu’il pourrait revenir rapidement dans le Royaume, notamment pour les fêtes de fin d’année.
Ce voyage, à défaut d’avoir changé les équilibres diplomatiques, aura confirmé une réalité : le Maroc n’est plus un terrain d’influence passif, mais un partenaire souverain, exigeant et respecté, y compris par ceux qui ont dirigé autrefois l’une des plus grandes puissances européennes.











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