QUAND L’ALGÉRIE FUT UN DÉPARTEMENT FRANÇAIS

Pendant plus de 130 ans, l’Algérie n’a pas été un État indépendant, mais une possession française intégrée dans l’administration métropolitaine. Contrairement à ce que la propagande actuelle tente de faire croire, ce territoire n’était pas reconnu comme un pays souverain, mais comme une extension administrative de la France : trois départements français créés dès 1848 – Alger, Oran et Constantine.

La présence française débute en 1830 avec la prise d’Alger. L’expansion militaire s’accompagne d’une politique de colonisation massive. En 1848, la IIe République franchit un pas décisif : l’Algérie n’est plus considérée comme une colonie classique, mais comme une partie intégrante du territoire français, divisée en départements, gérés par des préfets comme en métropole.

Cette intégration visait à ancrer l’Algérie dans la République, mais elle s’accompagnait d’une profonde inégalité :

• Les colons européens (ou "pieds-noirs") bénéficiaient de la citoyenneté française.

• La majorité musulmane restait soumise au Code de l’indigénat, un régime discriminatoire restreignant leurs droits civiques et politiques.

De 1848 à 1962, le droit français ne reconnaissait pas l’Algérie comme un État distinct. Elle n’avait pas de gouvernement autonome ni de représentation internationale propre. Les décisions politiques, économiques et militaires étaient prises à Paris. Cette réalité historique rend absurde toute prétention à une continuité d’un “État algérien” moderne avant 1962.

À la même époque, le Maroc, malgré les pressions européennes, restait un sultanat souverain reconnu par les traités internationaux. Les accords d’Algésiras (1906) et les documents diplomatiques de l’époque attestent de son statut d’État indépendant, avec une diplomatie et un chef d’État légitime, SM le Sultan Moulay Abdelaziz, puis Moulay Hafid.

Ce contraste explique pourquoi, lorsque l’Algérie proclame son indépendance en 1962, elle doit se construire ex nihilo un État, alors que le Maroc, en 1956, ne faisait que recouvrer la pleine souveraineté d’institutions déjà existantes depuis des siècles.

Aujourd’hui, certains discours officiels algériens occultent cette réalité pour se forger un récit national linéaire et ancien. Pourtant, l’histoire est claire : avant 1962, l’Algérie n’existait pas comme État souverain. Elle était une division administrative française, un prolongement de la métropole.

Rappeler cette vérité n’est pas une insulte à la mémoire des peuples, mais un devoir de rigueur historique face aux manipulations qui visent à minimiser la profondeur et l’ancienneté de l’histoire marocaine.