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QUI ÉTAIT TARIQ IBN ZIYAD ?


Tariq Ibn Ziyad, guerrier berbère, né entre 60 et 679 au sein des tribus Amazighes de Nefzawa ou Nefzaoua dans le Rif Marocain dans la région de Nekor, lieu-chef des Bani Salih. Son nom amazigh est Yessja Ajoumane Yarssen Ben Yetofte Ben Nefzaw. Il fait partie de ceux qui ont conquis la péninsule ibérique pour propager l’islam. C’est à lui que l’on doit le nom de Gibraltar (détroit de Gibraltar).


Târiq ibn Ziyâd établit un état musulman en Andalousie. Cet état exista durant huit siècles. Târiq ibn Ziyâd eut une enfance comme celles des autres enfants musulmans de son époque. Il apprit à lire, à écrire et mémorisa certains chapitres du Coran ainsi que des hadiths. Son amour pour la vie militaire lui fit rejoindre l'armée commandée à l’époque par Mûsâ ibn Nusayr, le commandant en charge du Maroc.


Târiq participa aux conquêtes islamiques durant lesquelles il fit preuve de courage et de qualités exceptionnelles de commandement, ce qui attira l'attention de son chef qui le nomma donc dirigeant de Tanger, une ville marocaine située sur les côtes de la mer Méditerranée.


L'Andalousie était gouvernée par Rodéric, un roi injuste et détesté de son peuple qui envisageait de se révolter contre lui. Cette volonté s’accentua après avoir vu comment les musulmans au pouvoir en Afrique du Nord gouvernaient avec justice. Le peuple de Rodéric demanda donc de l’aide aux musulmans. Le comte Julien, gouverneur de Ceuta, près de Tanger, joua les intermédiaires afin de convaincre les musulmans d’aider les Andalous à renverser le roi. Julien contacta Târiq et lui offrit son aide, Târiq accueillit favorablement cette offre et y vit l’opportunité de répandre l'Islam. Târiq demanda à Mûsâ ibn Nusayr, la permission pour cette expédition. Mûsâ demanda à Târiq d'attendre qu’il explique la situation au calife, al-Wâlid ibn `Abd al-Malik, afin que ce dernier lui donne son aval, ce qu’il fit, mais il chargea Mûsâ d'envoyer une troupe de reconnaissance en premier lieu afin de voir ce qui se passait en Andalousie.


En réponse à la demande du calife, Târiq entama les préparatifs pour cette expédition qui consistait à traverser la Méditerranée vers l'Andalousie et à récolter les informations nécessaires. Cette expédition fut placée sous le commandement de Tarif ibn Malik, un commandant berbère. La troupe sortit en juillet 710. Elle traversa la mer à bord de quatre navires offerts par Julien. Les soldats débarquèrent sur la rive opposée dans une région qui fut nommée plus tard l'île de Tarif par le commandant de l’expédition. La troupe de soldats examina le pays, ne rencontra pas de résistance et revint avec un trésor de guerre conséquent.


Le résultat de l'expédition de Tarif encouragea Târiq, il se prépara donc pour préparer l'invasion de l'Andalousie. Moins d'un an après cette première expédition dite de Tarif, Târiq ibn Ziyâd sortit avec sept mille soldats. Il traversa la Méditerranée, rejoignit l'Andalousie et rassembla l'armée musulmane le 27 avril 711 à proximité d'une montagne qui sera nommée plus tard Gibraltar ou Djabal Târiq.Târiq resta dans cette région pendant plusieurs jours. Il y fit construire près de la montagne un château destiné à servir de base. Il affecta des soldats pour le garder et pour protéger les lignes arrières de l'armée au cas où il serait forcé de se replier.


Soutenu par Julien, Târiq pénétra avec son armée dans les zones se trouvant à proximité de leur lieu de débarquement. Il se dirigea ensuite vers les terres intérieures et il conquit leurs châteaux. À ce stade de la conquête, Rodéric était alors occupé à combattre des rebelles dans le nord. Il arrêta ces combats et retourna à Tolède, la capitale du pays, afin de se préparer à affronter l'armée musulmane.


Târiq marcha vers le nord en direction de Tolède. Ses forces campèrent dans une large vallée située entre le fleuve du Tage et celui de l’Albarracin. Dans le même temps, Rodéric avait recruté une armée composée de trente mille guerriers. Rodéric marcha vers le sud sûr de sa future victoire.


Lorsque Târiq fut informé de la taille de l’armée, il envoya un message à Mûsâ pour lui demander du renfort. Celui-ci lui envoya cinq mille de ses meilleurs soldats. Ainsi, le nombre total des musulmans atteignit douze mille.


Une bataille décisive eut lieu entre les deux armées près de Shadhunah. La bataille commença le 18 Juillet 711 et dura huit jours. Bien que leurs ennemis étaient bien équipés et plus nombreux, les musulmans n'en avaient pas peur car ils bénéficiaient d’une excellente préparation militaire, avaient une foi forte et étaient habités par la sincérité et le désir ardent d'être tués en martyrs pour Allah. Le huitième jour de la bataille vit les musulmans triompher de leur ennemi. Rodéric, le dernier des rois wisigoths, prit la fuite après la bataille.


Après cette victoire éclatante, Târiq chassa l'armée vaincue et partit avec son armée conquérir le pays. Il ne rencontra pas de forte résistance sur sa marche vers le nord. Sur sa route menant à Tolède, Târiq envoya de petites expéditions militaires pour conquérir des villes comme Cordoue, Grenade ou Malaga.


Lorsque Târiq atteignit Tolède, il traita ses habitants avec bonté et ne toucha pas à leurs églises. Puis il marcha vers le nord jusqu'à ce qu'il atteigne le golfe de Gascogne. Il revint à Tolède et écrivit un message à Mûsâ ibn Nusayr l'informant de sa conquête. Il demanda du renfort afin de poursuivre ses conquêtes, répandre l'Islam dans ce nouveau territoire et aider son peuple à se débarrasser de l'injustice des Wisigothes.


Mûsâ ibn Nusayr qui suivait les conquêtes de l'armée musulmane réalisa que Târiq avait besoin de soutien. A la tête de dix-huit mille soldats, il traversa la mer pour rejoindre l'Andalousie durant le mois de Juin 712. Il prit un itinéraire différent de celui pris par Târiq afin de pouvoir conquérir de nouveaux territoires. Il marcha jusqu'à ce qu'il atteigne Tolède où il rencontra Târiq. Après un court repos à Tolède, les deux commandants reprirent leur invasion et ils conquirent Saragosse, Tarragone et Barcelone ainsi que d'autres villes.


Alors que les deux commandants étaient en pleine conquête, ils reçurent un message du calife dans lequel il leur était demandé d'arrêter et de retourner à Damas afin de présenter un rapport sur les progrès de la conquête. Les deux commandants organisèrent les affaires de ces nouveaux territoires conquis et ils prirent Séville comme capitale en raison de sa proximité avec les côtes méditerranéennes.


Les deux commandants quittèrent l’Andalousie et partirent pour Damas, la capitale du califat. Ils arrivèrent à Damas après le décès du calife, son frère Sulaymân était son successeur. Ils lui présentèrent un rapport complet de leur conquête. Le calife leur ordonna de rester à Damas.


Târiq Ibn Ziyâd était un grand chef qui réussit toutes ces conquêtes, car il en planifiait à l’avance tous les détails. Il avait l'habitude de recueillir les informations avant de se déplacer. Il était également un croyant fidèle et il était confiant en la victoire d'Allah. Pendant huit jours, il combattit un ennemi plus nombreux, mais avec la grâce d'Allah, il réussit à remporter la victoire finale.


TARIK IBN ZIYAD, ÉTAIT-IL MAROCAIN ?


Pour répondre aux habituelles mouches électroniques ayant l'intention de s'approprier ou falsifier l'histoire du Maroc, nous allons parcourir une série d'éléments factuels sur l'origine marocaine de Tarik Ibn Ziyad nous appuyant sur des historiens et ouvrages.


  • Pour accéder au poste clé de gouverneur de Tanger, il fallait être originaire de la région, bien connaitre son Histoire et sa géographie, maîtriser le dialecte de la population, ses mœurs et ses habitudes.

  • L'ancien historien Ibn Âadara Al Mourrakouchi (1256-1321) qui analyse les origines du général amazigh en remontant jusqu’à la tribu de Ait Yetofte, citée dans sa lignée et qui est localisée dans le Rif Marocain.

  • L’historien espagnol Rafael Del Morena présente également Ibn Ziad comme un guerrier amazigh, né le 15 novembre 679, et qui était depuis sa tendre enfance en contact permanent avec la nature de son Rif Natal.

  • Même version de la part de l’historien Josef Deabajo qui décrit un guerrier musulman s'étant illustré dans les arts martiaux. Les prouesses de ce rifain amazigh lui ont permis d’accéder au poste de gouverneur de Tanger écrit l’historien espagnol, tranchant sur les origines de Tariq Ibn Ziad.

  • L'historienne espagnole Ada Romero Sánchez Adiba, confirme les origines Marocaines du grand et célèbre Commandant Musulman Amazigh Tariq Ibn Ziyad qui a conquis avec son armée, toute la péninsule ibérique l'Andalousie..



  • Ouvrage de Medina Tenour Whiteman écrivaine, poète, traductrice et auteure d’un recueil de poésie, Love is a Traveller and We Are its Path , et de Huma’s Travel Guide to Islamic Spain . Dans son ouvrage "The Invisible Muslim", elle effectue des recherches pour établir ses réflexions nommant Tariq Ibn Ziyad "The Moroccan commander".

  • L'ouvrage "Saber y sociedad en andalous" de Alejandro Garcia Sanjuan publié par l'Université de Huelva mentionne à la p.242 les origines rifaines de Tariq Ibn Ziyad.


  • Peu importe la thématique abordée, les ouvrages à travers le monde mentionnant Tariq Ibn Ziyad ne manque jamais de préciser ses origines marocaines. Autre démonstration ici avec l'ouvrage néerlandais de R. Reedijk (1999) intitulé "Tussen Fanatisme en Fatalisme" traitant de racisme et intégration.


  • L'indien Brigadier Samir Bhattacharya, né en 1939 et auteur du livre "Nohing but !" une saga de 3770 pages racontant plusieurs évènements historiques importants et là encore, quand il s'agit de déterminer l'origine de Tarik Ibn Ziyad, il n'est pas question d'origine "maghrebine" ou encore moins "d'algérien" mais bien de Tarik Ibn Ziyad le marocain.

  • Anouar Majid est professeur d’anglais à l’University of New England (UNE) et auteur de l'ouvrage "We Are All Moors: Ending Centuries of Crusades Against Muslims and Other Minorities" publié à l'université de Minnesota en 2007. Dans cet ouvrage, il est mentionné "The Moroccan Berber" pour décrire l'origine de Tarik Ibn Ziyad.




LE SAVIEZ-VOUS ?


  • La mosquée Tarik Ibn Ziyad, située dans le village de Charafate [Province de Chefchaouen], est un joyau architectural chargé d'histoire. Construite vers 704 par l'amiral marocain Tariq Ibn Ziyad. Plus tard, elle servait de rassemblement pour ses troupes avant de conquérir l'Andalousie. En tant que première mosquée érigée au Maroc, elle revêt une grande importance historique. Classée Patrimoine National en 2019, cette mosquée représente un symbole intemporel de la grandeur passée du pays, à préserver pour les générations futures.


  • Albarracín, une petite ville espagnole aux racines marocaines, existe depuis plus de 13 siècles. Son histoire remonte à l'an 711, lorsque l'amiral marocain Tarik ibn Ziyad a conquis la péninsule ibérique, marquant la fin de la monarchie wisigothique. Les Bni Rzine, un groupe amazigh de la tribu des Houara, se sont installés dans la région d'Aragon, faisant de la région leur capitale. Après la dissolution du Califat de Cordoue entre 1009 et 1013, les Bni Rzine ont proclamé un royaume indépendant, un Taïfa, jusqu'à sa conquête par les Almoravides en 1104. Le nom actuel d'Albarracín trouve ses origines dans la famille Bni Rzine, originaire de la région de Ghomara, dont les descendants résident toujours au Maroc. Cette petite ville espagnole abrite un trésor architectural : le château maure, un témoignage de la grande civilisation de l'empire du Maroc, qui s'étendait jusqu'à la péninsule ibérique. Pour en savoir plus, consultez la page officielle de la ville.


  • Lors de la conquête de l'Espagne, lorsque l'armée de Roderick s'approcha des soldats musulmans, Tariq ibn Ziyad aurait dit à ses soldats cette célèbre phrase : "La mer est derrière vous, et l'ennemi devant vous, et vous n'avez par Dieu que la sincérité et la patience."

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