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UN LOBBYISTE ISRAÉLIEN AVERTIT : APRÈS L’IRAN, L’ALGÉRIE

  • 17 juin
  • 3 min de lecture
Après l'Iran, le tour de l'Algérie, Guerre Iran-Israel

Dans une déclaration retentissante publiée le 16 juin sur X, Meir Masri, universitaire israélien influent et spécialiste reconnu des relations internationales, a comparé l’Algérie à l’Iran, qualifiant ces deux États de « puissances déstabilisatrices » dans leurs régions respectives. Un propos lourd de sens, qui n’est pas passé inaperçu dans les cercles diplomatiques et géopolitiques, notamment en Afrique du Nord.


Cette sortie publique n’est pas celle d’un simple commentateur. Meir Masri, né en 1984, est une figure centrale de l’intelligentsia israélienne. Docteur en géopolitique de l’Université Paris VIII, diplômé de Sciences Po Toulouse, maître de conférences à l’Université hébraïque de Jérusalem, il intervient régulièrement dans des think tanks stratégiques et auprès d’organismes étatiques israéliens. Il est également fondateur du Middle East Pact (anciennement AFEMO), une organisation de lobbying basée à Paris et active dans les milieux francophones.



Particulièrement engagé dans la diplomatie d’influence, Masri est une voix respectée dans les médias internationaux, arabophones comme occidentaux. Ses apparitions sur Al Arabiya, Sky News Arabia, BBC Arabic, i24NEWS ou encore dans des forums politiques européens font de lui une figure incontournable dans les débats sur les équilibres régionaux. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur les mutations géopolitiques du Moyen-Orient et du monde arabe, avec une capacité d’analyse aiguisée, souvent relayée dans les cercles diplomatiques.


Dans son message du 16 juin, il écrit :« De la même manière que l’Iran a nourri l’instabilité au Moyen-Orient en soutenant des milices contre des États souverains, l’Algérie fait peser une menace similaire sur l’Afrique. Elle appuie des groupes armés, sabote les efforts de stabilisation régionale et agit comme un facteur de désordre en Afrique du Nord et au Sahel. »

Loin d’être une comparaison gratuite, l’alerte lancée par Masri s’inscrit dans une lecture stratégique qui fait écho à des réalités de terrain. L’Algérie soutien de manière directe ou indirecte, des groupes séparatistes ou armés, notamment le Polisario, dont l’idéologie hostile au Maroc est largement documentée. Dans d'autres régions du continent, elle est accusé par des états souverains de soutenir AQMI et le JNIM et d'étaler une influence perçue comme un obstacle aux efforts de pacification menés par des États souverains, notamment au Sahel.


Pour Meir Masri, l’analogie va au-delà du soutien militaire : il s’agit d’une même logique idéologique. Celle d’États qui s’érigent en pôles de confrontation régionale, utilisant la diplomatie parallèle, la propagande et les canaux informels pour miner l’ordre établi et empêcher l’émergence d’une coopération pacifique entre nations africaines.


L’avertissement de Masri résonne d’autant plus fortement qu’il intervient dans un contexte de réalignement régional. Alors que le Maroc renforce ses partenariats avec plusieurs puissances africaines, du Nigeria au Sénégal, et s’impose comme un acteur fiable dans la lutte contre le terrorisme, le régime algérien continue de s’isoler dans une posture figée, appuyant des causes perdues au détriment de l’intérêt collectif africain.


L’analyste israélien n’a pas manqué de souligner l’hostilité persistante d’Alger à toute forme de normalisation avec les puissances occidentales ou modérées de la région, contrastant avec l’évolution de plusieurs États arabes ayant choisi la voie de la coopération. Pour lui, ce rejet systématique du dialogue est un signe clair de radicalité stratégique.


Si certains s’interrogent sur les raisons de cette sortie, d’autres y voient une première étape vers une relecture globale des menaces régionales. « L’Algérie n’est plus seulement un problème africain, c’est devenu un dossier international », résume un expert en sécurité basé à Rabat.


L’intervention de Meir Masri ouvre donc une brèche dans le silence diplomatique autour des agissements d’Alger sur le continent. Pour nombre d’analystes, elle pourrait préfigurer une nouvelle dynamique internationale visant à contenir les stratégies de déstabilisation alimentées par des régimes autoritaires qu’ils soient au Moyen-Orient ou en Afrique.

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