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DRONES, LE MAROC ENTRE DANS LA COUR DES GRANDS
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DRONES, LE MAROC ENTRE DANS LA COUR DES GRANDS

  • 1 août
  • 2 min de lecture
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C’est dans la discrétion la plus totale qu’une information stratégique a fait surface au Royaume. Fin janvier 2025, une annonce dans le Bulletin Officiel révèle la création d’une société baptisée Atlas Defense, immatriculée à Rabat. Derrière ce nom : les frères Haluk et Selçuk Bayraktar, figures de proue de l’industrie de défense turque, à la tête de Baykar, géant mondial des drones.


Ce n’est pas une première interaction avec le Maroc pour les Bayraktar. Depuis 2021, les Forces Armées Royales ont déjà intégré les célèbres drones Bayraktar TB2 dans leur dispositif, notamment dans les opérations de surveillance et de neutralisation des éléments du Polisario dans le Sahara marocain. Des drones plus puissants comme l’Akinci sont également venus renforcer l’arsenal marocain.


Si les dirigeants de la nouvelle société restent discrets, les activités déclarées d’Atlas Defense conception, production, maintenance de drones ne laissent aucun doute sur les intentions stratégiques : faire du Maroc un hub de production et d’exportation pour l’Afrique, où la demande explose.


Selon l’analyste en défense Nizar Derdabi, cette implantation viserait à répondre à un carnet de commandes en pleine expansion sur le continent. De la Libye au Togo, en passant par le Nigeria et la Tunisie, les drones turcs, notamment le TB2, séduisent par leur efficacité et leur coût maîtrisé.


L’arrivée d’Atlas Defense s’inscrit dans une géopolitique turque offensive en Afrique, avec un triptyque : diplomatie active, investissements économiques, et présence militaire. En quinze ans, la Turquie a quadruplé son nombre d’ambassades africaines et multiplié par six ses échanges commerciaux avec le continent.



Face à cette stratégie, le Maroc avance avec lucidité : face à une Algérie au budget militaire presque doublé (24 milliards € en 2025 contre 13 pour le Maroc), le Royaume mise sur la qualité technologique et la stratégie. La supériorité ne se cherche plus dans le volume, mais dans la précision.


Avec plus de 230 drones en activité, le Maroc figure aujourd’hui parmi les nations africaines les mieux équipées, juste devant l’Algérie. Mais ce chiffre n’est qu’un aspect d’une réalité plus profonde : le Royaume cherche à développer sa propre industrie de défense, en coopération avec des partenaires fiables et stratégiques.


Des projets similaires ont été évoqués avec des entreprises israéliennes comme Elbit Systems ou BlueBird Aero Systems, mais aucune annonce officielle n’a encore été faite.


Selon certaines sources, les accords sont signés, mais le contexte géopolitique tendu au Proche-Orient retarde leur concrétisation.


En s’engageant dans la production locale de drones, le Maroc ne se contente pas d’acheter : il apprend, maîtrise, et prépare l’avenir technologique et stratégique de son armée. Sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de souveraineté militaire et industrielle, qui distingue de plus en plus le Royaume sur la scène africaine et internationale.



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