Beaucoup de médias à travers le monde invitent leurs officiels à suivre la voie du Maroc dans sa stratégie sportive qui a porté ses fruits durant les dernières années. La question posée est : Qu’est-ce qui explique qu’un pays africain, avec pratiquement aucune référence en termes de résultat sur le plan international comme les féminines marocaines sont parvenues à bousculer l’échiquier du soccer.
Plusieurs pistes de réflexion qui nous montrent à quel point les succès d’une équipe sportive sont aussi dus à la vision et à l’ambition d’une fédération, accompagnée d’une politique sportive gouvernementale.
En regardant de plus près le succès marocain, on réalise que ces résultats sont le fruit d’une stratégie coordonnée par la FRMF, soutenue financièrement par SM le Roi Mohammed 6.
Le budget consacré au soccer féminin a notamment été multiplié par dix, depuis 2019.
La ligue nationale (Botola) a aussi entrepris de réorganiser complètement ses championnats. La première division constituée de 14 clubs, et la seconde divisée en deux associations de 16 formations chacune.
Les joueuses ont signé un contrat professionnel avec un salaire mensuel minimum, corrélé au revenu moyen de la population locale.
Il s’agit là d’un investissement sportif et social colossal, qui a pour but de mettre en valeur le visage de la femme dans le paysage sportif marocain.
Le royaume a aussi investi 20 millions de dollars pour la construction d’un centre d’entraînement ultramoderne (Centre sportif national de Maâmora).
Inauguré en 2019, ce complexe bâti sur une superficie de 30 hectares est doté de six terrains de soccer et de quatre hôtels de haut niveau. Il est considéré comme l’un des plus performant au monde, figurant parmi le top 3 personnel de Gianni Infantino, président de la FIFA.
Des infrastructures qui abritent des programmes de performance masculine et féminine, qui sont à égalité de traitement en termes d'investissements et de considération.
De nombreux enjeux sociaux économiques restent encore à régler dans ce Maroc émergent, et pourtant... les officiels marocains ont compris que le sport était un vecteur d'émancipation très fort.
Plus que ça, le rayonnement du pays, et l'image renvoyée par les hommes de coach Regragui au Qatar et les féminines lors de la coupe du monde en Australie, ont largement amorti l'investissement de départ.
Il montre à l'ensemble de la population, en quête de croissance économique, en quête d'émancipation personnelle, qu'il est permis de rêver grand et qu'absolument rien n’est impossible, même lorsqu'il y a très peu d'espoir.
Le président de la FRMF indiquait lors d'une interview que le football est un cycle intergénérationnel et que l'équipe nationale A et le fruit de l'ascension des U17, des U20 et U23 rappelant les performances des équipes nationales, masculines, féminines et de futsal dans les compétitions continentales ou mondiales.
Dans le domaine de la formation, une révolution se prépare. Elle sera annoncée et signée officiellement en juin 2024, pour une entrée en vigueur en juillet. Si on devait la résumer en quelques mots, on dirait que les clubs n'auront plus que l'équipe A à gérer et qu'une structure en cours de création se chargera de la formation, du suivi, des entraînements et de la détection de toutes les jeunes générations.
Cette structure aura la forme d'une société anonyme. Elle sera constituée par de grandes entreprises. Lekjaa cite OCP et Taqa à titre d'exemples, soulignant qu'elles ne sont pas les seules.
Cette société anonyme pourra gérer intégralement la formation et le suivi de tous les jeunes inscrits aux clubs. Pour ces clubs, recourir à cette société anonyme sera volontaire. Mais on peut penser que d'une manière progressive, tous les clubs vont adhérer à cette formule.
En janvier 2024, on apprenait qu'OCP allait créer une filiale dédiée au football, OCP Sport Development. Elle sera dotée d'un capital de départ de 39 millions de dirhams. OCP ambitionne, à travers la création de cette filiale, "de participer à la mise en œuvre des directives royales dans le domaine du sport" en "renforçant la gouvernance et l'offre de formation" et en "créant des infrastructures sportives de qualité".
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