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LA STABILITÉ REMARQUABLE DU DIRHAM

  • 17 oct.
  • 3 min de lecture
LA STABILITÉ REMARQUABLE DU DIRHAM

Depuis plus d’une décennie, le dirham marocain affiche une stabilité remarquablement maîtrisée. Tandis que plusieurs monnaies africaines ont plongé, le dirham a résisté, protégé par une politique de change cohérente, un pilotage prudent de Bank Al-Maghrib, et une vision Royale sur le long terme.


Alors que certains pays ont vu leur devise perdre jusqu’à 50 % de leur valeur, le dirham a conservé un niveau de confiance élevé, limitant l’inflation importée, soutenant l’investissement et assurant la prévisibilité nécessaire au développement économique.


Prenons l’exemple du voisin algérien. Depuis 2019, le dinar a perdu plus de 29 % de sa valeur face à l’Euro. Sur 10 ans, la dépréciation atteint près de 40 %, selon plusieurs estimations issues de données officielles croisées avec le taux parallèle. Et ce n’est pas un simple ajustement technique, c’est une des conséquence d’un système économique centré sur une rente pétrolière volatile, incapable de se diversifier. Ainsi d’année en année, le dinar s’écroule et avec lui, les salaires, les importations, le pouvoir d’achat des Algériens, et la crédibilité monétaire.


À l’inverse, le Maroc a investi dans des secteurs pérennes : agriculture à haute valeur, industrie automobile, aéronautique et textile, énergie verte, tourisme et services. Des secteurs qui permettent de générer des recettes en devises stables, sans dépendre d’une seule source.


La stabilité du dirham n’est pas un accident. Elle résulte d’un choix politique assumé, axé sur la garantie d’un environnement favorable aux exportations agricoles, aux investissements directs étrangers (IDE), et au tourisme. Car une monnaie trop forte pénalise les exportateurs et rend la destination plus chère pour les visiteurs. Une monnaie trop faible génère inflation, fuite des capitaux et méfiance. Le Maroc a donc adopté une voie intermédiaire : une libéralisation progressive du régime de change, encadrée et amorcée depuis 2018, et encore en cours.


Dans son rapport 2024, le Fonds Monétaire International souligne que le Maroc avance vers un régime de change plus flexible de manière prudente et ordonnée, saluant « une trajectoire exemplaire » dans la gestion macroéconomique. Il note aussi que le dirham est resté stable malgré des chocs exogènes (la pandémie de la Covid par exemple), ce qui témoigne d’une résilience institutionnelle rare en Afrique du Nord. La Banque mondiale, de son côté, insiste sur le rôle de la politique monétaire marocaine dans la limitation de l’inflation et la soutenabilité de la dette extérieure, et recommande la poursuite des réformes structurelles accompagnant cette libéralisation.


Cette solidité monétaire s’inscrit d’ailleurs dans un cadre macroéconomique plus large salué par les institutions internationales : l’agence Fitch Ratings a récemment confirmé la note BB+ du Maroc, soulignant la résilience de ses fondamentaux face aux pressions extérieures.


Derrière cette trajectoire se cache une vision Royale de stabilité : la souveraineté ne se proclame pas, elle se construit. Le dirham est un pilier de la confiance puisqu’en maîtrisant sa monnaie, le Maroc protège ses citoyens contre l’instabilité globale. 


Beaucoup de pays africains vivent au rythme des dévaluations : le naira nigérian s’effondre régulièrement, le kwacha zambien tangue, le franc CFA reste figé sous supervision extérieure. Dans ce paysage, le dirham marocain offre un modèle alternatif : une monnaie souveraine, mais intégrée.


Au fond, la question n’est pas « combien vaut une monnaie », mais « que vaut un pays ». Le dirham repose sur des fondamentaux. Il parle au nom d’une économie, d’une diplomatie, d’un État.


Quand le dirham reste stable pendant 15 ans, alors que d'autres monnaies s'effondrent, cela dit tout, mais nul n’est plus sourd que celui qui refuse d’entendre.



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