LARACHE, PERLE OUBLIÉE DE L'ATLANTIQUE
- 23 mai
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Sur les rives paisibles de l’oued Loukos, à environ 80 kilomètres au sud de Tanger, repose une ville au charme irrésistible. Larache, avec ses maisons bleues et blanches baignées de lumière, dégage une atmosphère singulière, empreinte d’histoire et de poésie. C’est dans ce décor entre mer et mémoire que Jean Genet a choisi de reposer à jamais.
Chargée d’un passé intensément marqué par la présence espagnole, Larache a connu des bouleversements historiques qui lui ont forgé une identité bien à elle. La ville trouve ses origines au VIIe siècle, lorsque des conquérants venus d’Arabie s’établirent dans la région. Plus tard, à la fin du XVe siècle, sous l’autorité des souverains de Fès, ses murailles furent érigées pour protéger la cité. Ces remparts ont vu passer plusieurs corsaires qui y trouvèrent un refuge stratégique au fil des siècles.
Mais Larache ne fut pas épargnée par les conflits. Convoitée par les puissances européennes, elle subit les attaques successives des Portugais puis des Espagnols. En 1610, un roi saadien la céda officiellement aux Espagnols, ouvrant un nouveau chapitre dans l’histoire de la ville. Pendant près de cinquante ans, l’espagnol résonna dans ses rues étroites, façonnant l’architecture et le quotidien de ses habitants.
Ce chapitre prit fin à la fin du XVIIe siècle, lorsque Larache fut réintégrée au giron marocain. Toutefois, l’histoire prit un nouveau tournant en 1911, lorsque les Espagnols y revinrent dans le cadre du protectorat. Une autre ère s’ouvrait alors, inscrivant de nouvelles lignes dans l’histoire déjà mouvementée de la ville.
Aujourd’hui, Larache conserve les traces de ces influences multiples. La ville dévoile ses trésors aux promeneurs curieux : façades blanchies à la chaux, portes colorées, ruelles sinueuses où l’histoire semble chuchoter à chaque coin de rue. Les marques du passé ibérique s’y fondent avec naturel dans le tissu culturel marocain.
Portée par les vents de l’Atlantique, Larache vibre encore des récits d’antan. Cité au croisement de plusieurs époques, elle incarne un pont entre hier et aujourd’hui, où les souvenirs des conquérants, des marins et des poètes se mêlent à la vie moderne. Cette ville, à la fois discrète et majestueuse, est un joyau où le temps semble suspendu, une mémoire vivante des tumultes et des splendeurs du Maroc.
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