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ABDELKADER MOUTAA, MÉMOIRE VIVANTE DE LA SCÈNE MAROCAINE

  • il y a 2 jours
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ABDELKADER MOUTAA, MÉMOIRE VIVANTE DE LA SCÈNE MAROCAINE

Le rideau vient de tomber sur l’une des plus grandes figures du théâtre et du cinéma marocains. Abdelkader Moutaa, ce nom que des générations d’artistes prononcent avec respect, s’est éteint, laissant derrière lui un héritage aussi riche qu’émouvant.


Né en 1940 dans le légendaire quartier du Derb Sultan à Casablanca, Moutaa avait ce timbre de voix qui porte la mémoire d’un peuple. Avant tout homme de scène, il fut un passeur d’émotions, un témoin de l’époque où le théâtre marocain s’écrivait avec passion, dans la sueur des planches et le souffle d’une jeunesse en quête d’expression.


Son parcours est une ode à la persévérance et à l’amour du métier. Dans les années 70, il participait à l’âge d’or du cinéma marocain avec des œuvres fondatrices comme Wechma d’Hamid Bennani ou El Chergui ou le Silence violent de Moumen Smihi. Ces films, devenus cultes, ont immortalisé son regard profond, capable de traduire en silence ce que mille mots ne sauraient dire.



Mais Abdelkader Moutaa, c’était bien plus qu’un acteur. C’était une école à lui seul. Un modèle de dignité, d’humilité et de fidélité à la scène nationale. Il n’a jamais cherché les projecteurs faciles ni les plateaux d’apparat : son engagement se lisait dans la sincérité de son jeu et dans sa fidélité à une culture enracinée dans l’âme marocaine.


Artiste patriote, il a su porter haut la voix d’un Maroc authentique, fier et ouvert. À travers ses rôles, il racontait notre société, nos valeurs, nos joies et nos blessures. Il appartenait à cette génération d’artistes pour qui l’art n’était pas un métier, mais une mission : celle de faire vivre la mémoire d’un peuple sur scène.


Aujourd’hui, les planches sont orphelines. Mais dans chaque théâtre, dans chaque regard d’acteur débutant, subsiste un peu d’Abdelkader Moutaa : cette flamme discrète mais éternelle, celle du dévouement et de l’amour du Maroc.


Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et l’accueille parmi les siens.



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