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JAOUAD GHARIB ET LE BRONZE AU MARATHON


Jaouad Gharib est pour la postérité au Marathon celui qui a rendu ses lettres de noblesse au Maroc. Longtemps considéré comme un athlète moyen sur la piste, il a trouvé sur le bitume un terrain propice pour assouvir ses rêves de gloire. Une simple lecture du palmarès de Jaouad Gharib suffirait pour classer ce spécialiste du marathon dans la catégorie des mythes de l’athlétisme marocain. Premier double champion du Monde de marathon (2003 et 2005), Gharib avait une revanche à prendre après un cuisant échec aux JO d’Athènes en 2004: « j’avais débarqué avec le statut de favori numéro 1. J’ai choisi une stratégie erronée. J’ai payé cette erreur cash ». D’ailleurs Gharib ne cache pas qu’il a beaucoup appris de son fiasco grec « Je me relevais d’une blessure, j’avais donc décidé d’avoir une préparation en altitude à Michlifen, et j’ai évité de me montrer pendant le reste de la saison ».


Ce choix allait s’avérer judicieux. 48 ans après la médaille d’argent remportée sur la même distance par Abdeslam Radi, Jaouad Gharib ajoutait son nom au palmarès d’une distance nécessitant une capacité d’acceptation de souffrance au-delà de l’imaginable. Jaouad Gharib a débarqué en Chine le plus tard possible « en raison des conditions difficiles à Pékin. La chaleur, l’humidité et la pollution peuvent jouer des mauvais tours. « je connaissais aussi très bien la valeur de mes rivaux. Le kenyans Wanjiru était au dessus du lot. J’étais pour ma part supérieur au reste des concurrents». Il devait suivre au maximum le grand favori, résister à la course d’équipe savamment préparée par les athlètes des hauts plateaux voilà comment Gharib concevait la course idéale en Chine: « Le but était de ne jamais paniquer et de revenir en douceur à chaque accélération de mes adversaires. Le plus dur est le coup de barre du 30 km à ce moment là il faut s’hydrater, manger et tenir coute que coute. J’ai alors pensé à la famille, aux amis à tous ceux qui ont eu confiance en moi ». Pour le natif de Khénifra 36 ans plus tôt, le rendez vous de Pékin était une réussite : « une médaille d’argent gagnée de haute lutte. L’ovation du public au moment de rentrer au stade, enfin la médaille au coup, le jour de la cérémonie de clôture. Que de belles choses ! ». 8 ans plus tard, Jaouad Gharib revendique chacun de ses succès. Il ne renie guère aussi ses déboires. Un itinéraire singulier pour un parcours unique de la part d’une personne qui cultive la discrétion, au point d’avoir quitté le milieu de l’athlétisme en 2010 pour ne se consacrer qu’à sa vie de famille.

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