L'OUED GUIR, LA GUERRE DE L'EAU MAROC/ALGÉRIE
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Depuis la mise en service du barrage de Kaddoussa en 2021, le Maroc fait face à des accusations répétées de la part du régime algérien, qui lui reproche de réduire l’approvisionnement en eau de ses propres ressources. Toutefois, il est essentiel de remettre en perspective ces accusations et de considérer les enjeux sous un angle plus large. Ce conflit, bien plus qu’une simple question d’eau potable, recouvre des enjeux stratégiques profonds : l’Algérie mise sur la sidérurgie, tandis que le Maroc se tourne vers l’agriculture, notamment avec le développement de ses exploitations agricoles dans le Sud-Est.
Au cœur de ce bras de fer se trouve l’oued Guir, un cours d’eau qui prend sa source dans les montagnes du Haut Atlas marocain et se poursuit jusqu’au sud-ouest de l’Algérie. Dans un contexte de stress hydrique, cette ressource devient un enjeu majeur, d'autant plus que les deux pays, confrontés à une sécheresse persistante, cherchent à préserver leurs intérêts.
Le régime algérien, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, a accusé à plusieurs reprises le royaume de contribuer à l’aggravation de la situation en détournant l’eau. À plusieurs reprises, lors de forums internationaux, le ministre algérien de l’Hydraulique, Taha Derbal, a dénoncé ce qu’il qualifie de "sécheresse délibérée" sur la frontière ouest, en faisant des accusations qui en réalité avaient pour but de camoufler des problèmes internes de gestion des ressources hydriques.
Le barrage de Kaddoussa, avec sa capacité de 220 millions de mètres cubes, est un projet stratégique pour le Maroc. Bien qu’il ait été accusé de réduire les flux d’eau en direction de l’Algérie, il est important de rappeler que ce barrage est également au service de l’agriculture marocaine, notamment pour irriguer les terres des oasis et permettre l’extension des cultures agricoles, notamment les palmeraies. Avant sa construction, les systèmes d’irrigation traditionnels marocains ne permettaient d’acheminer que 8 millions de mètres cubes d’eau par an, tandis que désormais, près de 30 millions de mètres cubes sont utilisés pour soutenir les activités agricoles du royaume.
Un expert français, sous couvert d'anonymat, a souligné que bien qu'il y ait une réduction des flux en aval, celle-ci est relativement modeste, représentant environ un huitième des apports habituels. Cet impact est bien moins dramatique que ce que certains voudraient faire croire, et il s'inscrit dans un cadre global de gestion raisonnée des ressources en eau. De plus, un affluent majeur rejoint l’oued Guir après le barrage de Kaddoussa, compensant partiellement cette réduction.
L’Algérie a évoqué un "désastre écologique" avec des images de poissons morts flottant à la surface du lac de Djorf Torba, ce qui a conduit à des accusations sur la gestion marocaine de l'eau. Cependant, il est crucial de rappeler que les problèmes d'évaporation, de manque de pluies et de faibles précipitations affectent les deux pays, et non seulement le Maroc. Le barrage de Djorf Torba, un ouvrage de 365 millions de mètres cubes, souffre avant tout de la sécheresse généralisée, exacerbée par des conditions climatiques de plus en plus sévères, et non uniquement de la gestion marocaine de l’eau.
Côté marocain, le développement des palmeraies dans la région de Boudnib, grâce au barrage de Kaddoussa, illustre la stratégie agricole ambitieuse du royaume. Le projet, qui a vu l’extension des terres irriguées de manière significative, n'est pas seulement une réussite économique, mais il contribue aussi à transformer une région aride en une zone productive. À terme, la production de dattes pourrait jouer un rôle clé dans l’économie agricole marocaine, apportant des bénéfices à la fois locaux et nationaux.
Les accusations algériennes qui qualifient ce développement de "surexploitation" sont loin d'être objectives. En effet, la stratégie agricole marocaine, notamment le plan "Génération Green", vise à moderniser l’agriculture et à créer de la valeur ajoutée. L’accent mis sur les monocultures pour l’exportation n’est pas le fruit d’une simple obsession économique, mais d’une volonté claire de rendre l’agriculture marocaine plus résiliente face aux défis climatiques.
Il est également important de souligner la gestion prudente de l'eau par le Maroc, même en période de sécheresse extrême. Le royaume continue d’investir dans des infrastructures hydrauliques modernes pour répondre aux besoins croissants de la population et de l'agriculture. Malgré la baisse significative des nappes souterraines, notamment dans la région de Boudnib, les autorités marocaines continuent d’assurer la durabilité de ces projets agricoles, tout en restant conscientes des défis écologiques.
Le Maroc, confronté à des conditions climatiques difficiles, fait preuve de résilience et de prévoyance, en mettant en place des solutions efficaces pour assurer la sécurité alimentaire et l'approvisionnement en eau de ses citoyens.
La gestion des ressources en eau en Algérie est un problème de longue date, accentué par l'incapacité manifeste du régime en place à anticiper et à gérer les pénuries d'eau. Au lieu d’admettre ses propres erreurs et de chercher des solutions internes, le régime algérien préfère accuser son voisin marocain, comme cela a été le cas avec les récentes accusations concernant l’assèchement des ressources en eau transfrontalières.
Il est important de rappeler que l'Algérie, en dépit de ses richesses naturelles, notamment en gaz et pétrole, a largement échoué à développer une politique efficace de gestion de l'eau. L'absence d'une législation internationale claire concernant les cours d'eau transfrontaliers n'a pas facilité les choses, d'autant plus que des accords antérieurs, notamment ceux négociés entre le Maroc et l'Algérie dans les années 1969-1972, ont été rendus caduques par les trahisons multiples et non-respect de ces accords. La rupture des relations diplomatiques en 2021 et l'expulsion des habitants des oasis de Laarjat en sont des exemples significatifs.
Cela n’empêche pas le régime algérien de multiplier les accusations à l’encontre du Maroc, un comportement qui cache une gestion désastreuse de la ressource en eau sur son propre territoire. Le constat est flagrant : des régions entières, comme l'ouest algérien, sont régulièrement privées d'eau potable, ce qui engendre des protestations et des révoltes populaires. Par exemple, la ville d'Oran, avec ses plus de 1,7 million d'habitants, a été privée d'eau entre le 21 et le 26 mai 2024, une situation qui témoigne de l'incapacité du régime algérien à gérer la sécheresse et la demande croissante en eau.
En Algérie, les coupures d'eau ne sont pas un événement isolé, mais font partie du quotidien des citoyens, même dans les grandes villes comme Alger. Malgré les promesses de solutions miraculeuses, telles que la production massive d'eau dessalée, la situation reste inchangée. Cette gestion chaotique des ressources hydriques ne fait que renforcer la frustration des algériens et les pousse à chercher des boucs émissaires, notamment dans l’orientation hostile envers le Maroc. Le régime algérien semble préférer accuser le Maroc plutôt que d’assumer ses propres erreurs et d’adopter des réformes nécessaires pour améliorer la gestion de l’eau.
Les déclarations du ministre algérien de l'Hydraulique, Taha Derbal, qui accusent le Maroc de "nuire aux intérêts algériens" en asséchant les ressources hydriques, sont une tentative désespérée de détourner l’attention des véritables problèmes internes de l'Algérie. La vérité est que les décisions souveraines du Maroc, comme le barrage de Kaddoussa, ne font que rationaliser l’accès à l’eau pour ses propres citoyens, dans le respect des principes internationaux. Ces actions, loin de viser l'Algérie, répondent simplement à un impératif de gestion durable des ressources en eau, dans un contexte de crise climatique et de sécheresse prolongée.
Le Maroc, de son côté, poursuit ses efforts pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable et soutenir son agriculture, tout en continuant à développer une gestion plus moderne et plus équitable des ressources. C’est cette capacité à anticiper et à s'adapter face aux défis climatiques qui permet au royaume de maintenir un développement durable et une gestion responsable, contrairement à son voisin.
En fin de compte, il est évident que le régime algérien, par son incompétence et ses décisions hasardeuses, n'est pas en mesure de résoudre les problèmes d'approvisionnement en eau de son propre pays. Plutôt que de chercher à accuser le Maroc, il serait peut-être plus judicieux qu'il se penche sur la mise en place d'une politique cohérente et proactive pour gérer cette ressource vitale.
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