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LE TAJINE, SYMBOLE D’UN SAVOIR-FAIRE MAROCAIN MILLÉNAIRE

  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
LE TAJINE, SYMBOLE D’UN SAVOIR-FAIRE MAROCAIN MILLÉNAIRE

Le tajine n’est pas un simple plat : c’est une invention marocaine à la croisée du génie culinaire et de l’artisanat ancestral. Façonné par la terre d’argile, le geste du potier et la patience du feu, il incarne une philosophie du goût et de la lenteur qui distingue depuis des siècles l’art de vivre marocain.


Son identité repose sur un tout indissociable :un récipient d’argile rouge, un couvercle conique qui concentre la vapeur et arrose le mets, et une cuisson à l’étouffée, adaptée aux ressources et aux rythmes de vie du Royaume. Chaque élément est le fruit d’une intelligence locale, transmise de génération en génération.


Issu de l’ancrage amazigh, le tajine se décline selon les régions : couvercles fins et coniques du Souss, plats plus larges du Rif, parois épaisses de l’Atlas pour le feu direct. Côté cuisine, les déclinaisons sont infinies, citron confit et olives, pruneaux-amandes, légumes de saison, poissons de l’Atlantique, mais l’esprit reste le même : le tajine est un acte de transmission avant d’être une recette.



Partout dans le monde, « tajine » rime avec « marocain ». Livres, écoles de cuisine et voyageurs associent naturellement ce mot à notre pays, car l’objet, la technique et la saveur portent la signature du Maroc. C’est ce lien cohérent, vérifiable, vivant, qui rend inutiles les détournements récents.


On voit circuler ici ou là des affirmations d’une soi-disant « découverte numide » en Algérie, prétendant remonter à l’Antiquité. Or rien, dans la littérature scientifique, ne corrobore cette fiction. On confond des poteries antiques générales avec le tajine marocain, fruit d’une culture culinaire et artisanale précise. Et surtout, la Numidie n’est pas l’Algérie moderne : superposer des espaces et des époques pour fabriquer une antériorité relève du mythe, pas de l’histoire.


La vérité est simple et constante :le tajine est marocain parce que tout en lui est marocain — la matière, la forme, la technique, la diversité régionale et la mémoire familiale. Ailleurs, son adoption est récente, souvent transmise par nos artisans, nos ustensiles, nos écoles et notre diaspora. Lorsqu’on parle aujourd’hui d’une « origine nord-africaine », on reconnaît surtout une compétition symbolique, pas un travail d’historien.



Beaucoup de Marocains installés en Europe se souviennent d’ailleurs que, jusque tard dans les années 1990, ni le tajine, ni le caftan, ni le zellige n’étaient présents dans les foyers voisins d’Afrique du Nord. Ce n’est qu’après coup, par imitation et par fascination pour le raffinement marocain, que ces éléments ont été copiés. Mais l’origine, la maîtrise et la transmission restent marocaines.


Affirmer cela n’a rien de polémique : c’est rappeler une vérité historique et culturelle. Le tajine n’a pas besoin d’être défendu chaque semaine : il se défend lui-même par sa vitalité, sa diffusion mondiale et son enracinement dans la vie quotidienne du peuple marocain.


Car c’est ainsi que se définit un patrimoine :par la continuité d’un savoir-faire, la force d’un goût, la main d’un peuple. Et sur ce terrain-là, le tajine a toujours été, est et restera marocain.



1 commentaire


Membre inconnu
il y a 3 jours

Salam aleykoum, tbarkallah oufikoum. Bravo aleykoum. Si je peux me permettre, il serait bien de traiter le sujet des bni snasn sur la région de oujda-angad. Car les fous veulent s'attribuer ou se diluer par cette racine.

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